Alex Baudin : « Au bout d’un moment ça m’a lâché »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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Comme l’année dernière, la dernière étape du Tour de Bretagne a bouleversé la hiérarchie. En 2021, Thibault Ferasse avait porté le maillot vert et blanc durant quatre jours, avant de le céder sur l’ultime étape à Dinan, à Jean-Louis Le Ny. Le coureur de B&B Hôtels-KTM avait passé de longues minutes assis, les yeux dans le vide, la déception palpable. En 2022, Alex Baudin a connu exactement le même scénario. Quatre jours de bonheur, et une fin malheureuse. Les coudes sur le guidon, la tête baissée durant plusieurs secondes, le coureur de la Swiss Racing Academy s’est rapidement prêté au jeu des interviews. "À chaud je suis déçu, mais je pense qu'il n'y avait rien à faire. Je crois que le plus fort a gagné. Les hostilités se sont lancées dans le pétard avant l'entrée du circuit. J'étais mal placé, j'ai dû faire l'effort pour rentrer tout seul. À partir de ce moment j'étais isolé, j'étais seul contre tout le monde, au bout d'un moment ça m'a lâché".

En haut d’une montée dans Lannion, Johan Le Bon a porté l’estocade au meilleur des moments, à la bascule, lorsque tout le monde s’est regardé en chien de faïence, dans une portion censée permettre de récupérer. Mais l’architecte du tracé, régional de l’étape, ne l’a pas entendu de cette oreille et a fait cavalier seul jusqu’au succès. "Tout de suite, tout le monde m'a regardé, je leur ai tout de suite fait savoir que je ne pouvais plus. On s'est attaqué, après on s'est un peu organisé pour ne pas que ça rentre derrière. Mais je savais qu'il était parti, une fois qu'on lui laisse 10" c'est fini". Pourtant, Alex Baudin y avait cru. "J'y ai cru longtemps, à trois tours je m'étais dit que ça pouvait le faire s'il arrêtait un peu d'attaquer, sourit-il. Il y avait beaucoup d'attaques, et après trois-quatre très dures, il en a remis une au moment où je ne pouvais plus. Je me suis rassis et j'ai compris qu'il avait gagné, c'était fini".

« J’Y AI CRU »

Pourtant, la journée commençait bien pour le Savoyard, qui avait décroché deux secondes de bonification. "Au début, j'ai vu que ça faisait la guerre longtemps, j'en ai profité pour faire la bonif, c'est toujours ça de pris. Mais au final ça n'a rien changé, il était beaucoup plus fort dans tous les cas". La suite, c’est donc la facture à payer après quatre, voire même sept jours d’efforts intenses. Tant physiquement que nerveusement. "J'étais un peu moins bien, la fatigue commençait à s'installer. Je suis en fin de cycle, je vais couper demain pour me reposer. C'est difficile, pour toute l'équipe aussi, on a fait le boulot quatre jours, les autres en ont profité. Quand Johan était à 4", c'était infime. Il a été intelligent, il a bien couru, il a gagné, admet-il. Je suis encore à chaud après la ligne, quand on perd le Tour de Bretagne on est déçu, mais il n'y a pas de regrets à avoir, je n'ai pas fait d'erreurs aujourd'hui".

Alex Baudin peut néanmoins relativiser sur son bilan de la semaine. Malgré tout 2e au classement général, il a surtout remporté une étape, celle au Hinglé qui lui a permis de vivre une idylle avec son nouveau maillot. "C'est déjà bien, avec une belle victoire d'étape, je ne m'attendais pas du tout à ça au début. Le bilan est très positif. Mais après avoir défendu le maillot, je me suis un peu attaché on va dire. J'y ai cru, donc il y a forcément de la déception". Le maitre mot est désormais le repos. "Je vais faire une coupure et je pars en stage altitude trois semaines, puis il y aura l’Alpes Isère Tour et le Baby Giro, mes deux prochains objectifs". Quelques jours après l’annonce du passage en ProTeam de son équipe, Alex Baudin a probablement marqué des points aux yeux de Tudor. "J’ai envie de monter d’un cran, avec Tudor ou une autre. Mais je ne sais pas encore, la saison est encore longue".

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