Thibaud Saint-Guilhem, un transfert de 5h30 pour gagner

Crédit photo Guy Dagot - www.sudgirondecyclisme.fr

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Thibaud Saint-Guilhem est un grand passionné de cyclisme et un amoureux de la compétition, désireux avant toute autre chose de se faire plaisir sur des épreuves qu'il aime. Deux précisions qui pourraient, au premier abord, sembler évidentes et anecdotiques, mais qui lui ont bel et bien, en partie, permis d’aller décrocher sa première victoire de la saison, lundi dernier. Après cinq jours d’une grande intensité sur les routes du Tour du Loir-et-Cher, en Classe 2, où il a notamment travaillé pour Corentin Ermenault et un collectif de l’AVC Aix-en-Provence encore très régulier, il aurait pu faire le choix de souffler. Comme tous ses coéquipiers. Mais le Tarbais a décidé d’enchaîner, dès le lendemain, en participant au Grand Prix du Mont Pujols. 550 km et 5h30 de voiture séparaient Blois, ville d’arrivée de la dernière étape du Tour du Loir-et-Cher, à Pujols. Mais qu’importe : l’athlète de 25 ans tenait à faire le déplacement dans une région qu’il connaît très bien pour enchaîner un sixième jour de compétition consécutif. “Notre directeur sportif au Tour du Loir-et-Cher, Jeff (Jean-François Rodriguez) rentrait en voiture à Arles, alors je suis monté avec lui et il m’a descendu jusqu’à Montauban. J’ai dormi là-bas puis le lendemain matin, ce sont mes parents qui m’ont récupéré et qui m’ont emmené à Pujols. Je suis arrivé sur cette course sans aucune pression mais simplement avec l’envie de m’amuser et d’enchaîner”.

Alors que l’AVC Aix-en-Provence marche très fort depuis le début de saison - 2e du Challenge BBB-DirectVelo par équipes - et qu’il a rarement sa chance au sein du collectif des vert-et-noir, Thibaud Saint-Guilhem avait toute la liberté de courir comme il l’entendait en ce lundi de Pâques, puisqu’il était tout bonnement le seul coureur de la N1 au départ. “Il faut avouer que c’est un sentiment sympa de jouer la gagne. Parfois, ça manque. Ce sont des sensations différentes, chaque coureur en a besoin. C’est grisant”. Sorti dès le départ dans un groupe d’une quinzaine d’unités, Thibaud Saint-Guilhem a vu le groupe perdre des unités au fil des tours de circuit sur les terres du Lot-et-Garonne. “On perdait du monde dans la bosse qui était assez sévère, avec des passages à 8-10% même si elle ne faisait qu’un kilomètre. On est passé à dix, puis huit, puis cinq… Personnellement, j’étais vraiment limite mais je me suis accroché”
 
Tellement limite qu’il finit par se persuader qu’il ne sera pas capable de tenir la roue des meilleurs dans la bosse du dernier tour. Alors, il anticipe. “J’ai attaqué sur le plat, tout seul, à dix bornes de l’arrivée. J’ai vite pris dix secondes d’avance et finalement, j’ai bien tenu dans la bosse”, se réjouit-il auprès de DirectVelo (voir classement). Cette victoire lui permet de prendre sa part du gâteau, lui qui est le sixième coureur différent de la formation provençale à gagner en 2022. “Jusqu’à présent, j’étais un peu effacé au milieu de ce gros collectif mais j’ai su saisir cette opportunité. Je ne l’avais plus fait, du moins à ce niveau, depuis Paris-Vierzon en 2020, ça fait vraiment du bien”.

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