Adrien Garel : « Montrer l’exemple »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Adrien Garel n’est pas passé loin. Ce samedi, à La Gainsbarre, le coureur de Sojasun espoir-ACNC a signé son meilleur résultat de la saison, à savoir une 2e place. Réputé pour sa pointe de vitesse, il a fait valoir sa carte au sprint, justement. Mais problème, Thibaut Madorre avait coupé la ligne quelques secondes avant lui, après un effort solitaire (voir classement). L’ancien professionnel de l’actuelle formation B&B Hôtels-KTM retrouve néanmoins des bons points après une première partie de saison qui peut laisser son équipe et lui-même sur sa faim. Adrien Garel est revenu avec DirectVelo sur cette journée qui aurait pu basculer en sa faveur, mais aussi les difficultés de son équipe le mois dernier.

DirectVelo : As-tu des regrets quant à cette 2e place ?
Adrien Garel : Non, honnêtement non. Il mérite sa victoire déjà, donc pas de regrets. J'avais la grippe à l'Artois, j'ai attrapé froid, je ne pouvais pas prendre le départ dimanche. Je ne savais même pas si je devais courir ou non parce que je vais à Glasgow après pour la Coupe du Monde de piste. C'était indécis, mais comme il faisait beau en Normandie on est venu chercher le soleil (rires). Ça allait de mieux en mieux dans la semaine, donc je me suis dit que ça me ferait un peu d'entrainement, je suis content, c'est une très belle place.

Tu as dû te sentir observé dans le groupe devant…
Tant qu'on était à 30", 1', ça a bien tourné, mais c'était sûr qu'à partir de 1'30" ça n'allait plus vouloir tourner. Ça a commencé à s'attaquer dans les bosses pour éliminer un peu de monde. J'ai vu que j'étais plutôt pas mal donc ça m'a rassuré. Et puis c'était un peu la loterie sur le circuit final, mais le vainqueur a su saisir sa chance, tant mieux, ça sourit aux opportunistes.

« DÉCEVANT DE NE JAMAIS ARRIVER POUR LA GAGNE »

Qu’as-tu pensé quand Thibaut Madorre a porté son attaque ?
On y est allé avec Hugo Millet chacun notre tour. Mais là sur un mec, c'est autant à nous qu'aux autres d'y aller. Finalement il restait quand même pas mal de kilomètres. On ne pensait pas qu'il allait aller au bout, soit un petit groupe allait sortir, soit à force d'attaques ça pouvait le faire, mais il a été costaud.

Y as-tu cru jusqu’au bout ?
Il est toujours resté à 10-15 secondes, je savais au kilomètre qu'on ne le reprendrait pas, en plus on prenait vent favorable, ça allait. Je pense que tout le monde se regardait un peu, et ne voulait pas rouler. Au sprint, c'est sûr que j'étais le plus rapide je pense, même si on ne sait jamais. C'est dommage, c'est décevant de ne jamais arriver pour la gagne. Ça fait depuis le début de l'année où je sprinte et même si je ne gagne pas de massif, je fais 4e du sprint à la Vienne mais du coup je fais 11 ou 12e, à la Bobet je fais 3e du sprint mais on arrive pour la 3e place... Mais cette année il faut être opportuniste et toujours prendre un coup d'avance. Mais faut-il encore y arriver.

« IL Y A DES SAISONS COMME ÇA… »

À titre personnel, tu montres que tu es là, mais d’un point de vue collectif aussi, il était important de vite repartir du bon pied…
On ne peut pas mettre ça sur la jeunesse parce qu'on voit qu'au Vendée U ils y arrivent très bien. Parfois, tu ne sais pas pourquoi. Tu fais les choses bien, en Espagne tout était nickel, on fait un bon début de saison, et après on enchaine les galères avec le covid, les malades. Les six de l'Artois sont tombés malades. Il y a des saisons comme ça où ça ne s'explique pas. Là ça fait du bien. Il faut aussi montrer l'exemple. Il parait qu'on n'avait pas de capitaine de route à l'Artois, donc je me suis dit qu'il fallait montrer l'exemple, c'est ce que j'ai fait. Mais il y a aussi un gros niveau en Bretagne, il ne faut pas se le cacher. C'est limite plus facile quand on court en dehors ou en Coupe de France, que quand on ne court qu'en Bretagne.

C’est-à-dire ?
Locminé ou Johan (Le Bon), ils ont beau être forts, en Coupe de France il y a plus d'équipes pour remettre la balle au centre. Alors qu'en Bretagne, une fois qu'ils sont sortis c'est compliqué. Et comme ils sont au-dessus physiquement, ils sortent au moment où c'est très dur. Il faut soit avoir un coup d'avance, soit essayer de rétablir le coup, mais la saison est longue. Aujourd'hui on se dit on ne marche pas, mais on n'est qu'au mois d'avril, il n'y a eu qu'un mois de courses, on veut toujours tout de suite des résultats, mais la saison c'est du 15 février au 15 octobre. On a du temps, et aujourd'hui on montre qu'on va y arriver.

« ILS SONT À L’ÉCOUTE ET C’EST IMPORTANT »

As-tu un rôle particulier dans une période où les doutes peuvent s’installer ?
C'est un rôle que j'aime bien. C'est compliqué de le faire, notamment quand je suis leader sur les courses. J'aime bien essayer d'apporter le maximum d'expérience. Mais c'est difficile de donner des conseils en course parce que là je suis à l’avant par exemple. J'essaye de leur apporter en dehors aussi, c'est plus facile de débriefer la course et savoir ce qu'il se passe. Mais au moins ils sont à l'écoute et c'est important.

Au rang des bonnes nouvelles, tu vas aussi retrouver la piste…
Il y a la Coupe du Monde dans deux semaines avec l'équipe de France. Donc je veux retrouver ma place avec l'équipe de France, ce serait quand même bien. On est à deux ans des Jeux, c'est loin mais en même temps c'est demain. Il faut remettre un peu les pieds dans l'équipe à chaque stage. Les sensations sont là, j'ai fait ce qu'il fallait pour. Maintenant, tout est entre mes mains.

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