Julien Lamy : « J’essaie d’être moderne »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Julien Lamy est en grande forme. Le coureur de 47 ans a marqué 136 points au Challenge BBB-DirectVelo en moins de dix jours. Dimanche dernier, il a joué la victoire face à Guillaume Gerbaud lors du Prix Élite de Saint-Projet (voir classement). Battu dans la dernière ligne droite, le sociétaire du CC Périgueux Dordogne n’avait aucun regret à l’arrivée. Bien au contraire, comme il le confie à DirectVelo.

DirectVelo : Tu ne sembles pas déçu d'avoir fini 2e à Saint-Projet !
Julien Lamy : Je n’ai pas 20 ans, je n’ai pas l’intention de passer pro. Que je fasse 1er ou 2e, ça ne change pas grand-chose. Quand nous sommes partis à trois, je me suis dit qu’on irait au bout. Puis Rudy (Fiefvez) a commencé à sauter des relais en me disant qu’il avait des gars derrière. J’ai alors réattaqué. Quand Guillaume (Gerbaud) est venu avec moi, dans ma tête, on allait au bout à deux.

« JE REPRENDS DU POIL DE LA BÊTE »

C’est pour cette raison que tu ne l'as jamais attaqué ?
Oui, et ce même si c’est un sprinteur. Je ne me suis pas posé de questions. De toute façon à deux, tu ne peux pas distancer quelqu’un par surprise. J’ai pris des relais dans le but que l’échappée aille au bout. C’est le cas alors je suis content. Je voulais me faire plaisir. À mon âge, c’est ce qui compte le plus.

Tu étais échappé la veille au Tour de Charente Limousine. C’était encore un bon week-end pour toi…
Mon coéquipier (Titouan Margueritat, NDLR) a gagné le samedi. J’étais devant, dans le groupe de huit, avec lui (il termine 5e, NDLR). J’ai fait le job pour qu’il gagne. Le week-end précédent, au Tour du Canton de l’Estuaire, j’ai fait 2e d’une étape et 4e du général. Je suis dans le Top 40 du Challenge BBB. Je suis toujours en Élite et je montre que je suis encore là à 47 ans. J’ai passé deux saisons difficiles avec le Covid, des événements personnels m'ont également un peu affaibli… Je reprends du poil de la bête, je redeviens le vrai guerrier que j’ai toujours été.

Pour combien de temps encore ?
Par rapport au vélo ? Je ne sais pas. Par rapport au sport ? Jusqu’à la fin. Je n’ai pas l’intention d’aller dans une maison de retraite. Je ne sais pas si je retournerai un jour au triathlon mais c’est certain que je ferai du vélo jusqu’au bout. Dans ma tête, je n’ai pas 47 ans. Je n’ai pas envie de me plaindre le matin quand je me lève. J’ai mon boulot, le vélo…

« J’AI TOUJOURS LE 56x11 »

À quoi ressemble ton quotidien ?
Je suis chauffeur de bus, j’ai un métier assez tranquille. À 18 ans, je travaillais et je ne faisais pas de vélo (relire sa grande interview). J’ai assuré mon train de vie ainsi. Sur le plan professionnel, je ne cherche plus rien d’autre. En vélo, je me donne pas des objectifs précis. J’essaie d’être moderne. J’ai par exemple un capteur de puissance. Je me fais plaisir aux entraînements. Je fais tout ce qu’il faut pour être performant. C’est ce qui me fait le plus plaisir à mon âge. C’est pour ça que gagner, ce n’est plus ce qui me motive en premier lieu. Ce qui m’intéresse le plus, c’est de regarder les watts après une course, savoir où je me suis fait violence etc.

En mai, il y aura deux manches de la Coupe de France pour les N2. Quelle importance un coureur comme toi donne-t-il à ce challenge ?
On n’a pas le droit de se louper sur ce type de rendez-vous. Pour les partenaires, c’est très important. Il faudra maintenir la forme jusque-là pour être au top en mai. Une course comme Saint-Projet dimanche, je m’étais donné l’objectif d’être devant. Sinon, je n’ai pas vraiment de course cochée, pas même un Championnat de Nouvelle-Aquitaine où j’avais fini 4e l’an passé.

Tu donnes l’impression d’emmener un peu moins gros qu’avant…
Ça dépend ! J’essaie de tourner un peu plus les jambes, c’est vrai, mais j’ai toujours le 56x11. La force est toujours là et je n’ai pas l’intention de la perdre ! (sourire)

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Julien LAMY