La première manche de la Coupe de France Femmes a souri à une coureuse de Continental. Séverine Eraud s’est imposée sur les Boucles Guégonnaises, dans un sprint à quatre (voir classement). "C'est un peu une remise en place des choses. L'année dernière a été un peu compliquée, je reprends l'entrainement de manière normale, ça fait plaisir", confie celle qui souffrait l’été dernier de problèmes semblables à de "grosses allergies" (lire ici). Aujourd’hui, il a fallu faire chauffer la machine. "Je n'étais pas forcément super au niveau des jambes, je n'ai pas trop fait d'efforts en début de course. Je ne voulais pas que ça arrive au sprint parce qu'un massif n'était pas forcément bon pour moi. Ça a attaqué plusieurs fois dans la côte, j'étais bien placée, et à deux tours de l'arrivée, ça a attaqué fort. J'ai relancé en haut et c'est parti comme ça".

Si Emilie Fortin a longtemps occupé la tête de course, et semblait même bien lancée pour s’imposer en solitaire, la Canadienne a vu trois filles revenir sur elle. L’Allemande Leonie Laubig, la Britannique Annabel Fisher, et bien sûr Séverine Eraud. "Je ne connaissais pas forcément les filles, j'ai tenté ma chance sans trop savoir. On a bien travaillé ensemble, on a été efficaces". Dans le final, la concurrente du Stade Rochelais Charente-Maritime a lancé la première, et n’a jamais été revue. "J'ai lancé le sprint d'assez loin, je n'aime pas les sprints courts, je sais que je peux me faire avoir comme ça. Je savais que j'avais un peu de fraicheur, et que c'était ma meilleure chance en partant de loin. J'ai lancé environ aux 250 mètres. Je ne me suis pas retournée, j'ai vu que j'avais fait le trou".

« CES DEUX ANNÉES N’ÉTAIENT PAS DE BELLES SAISONS »

Séverine Eraud compte encore très peu de jours de course sur cette première partie de saison : seulement quatre, pour deux abandons). "C'est aussi un choix de ne pas courir en début de saison, je n'étais pas forcément prête. Je reprends seulement les intensités à l'entrainement. Là je commence juste à être plus en forme, mais pour les courses UCI, je ne suis pas tout à fait prête". Mais l'athlète de 27 ans compte bien faire une année plus aboutie que les deux précédentes au sein de son équipe. "Je veux faire une saison pleine, sans soucis de santé. Ces deux années n’étaient pas de belles saisons, j'aimerais bien remercier l’équipe de sa confiance et de m'avoir conservée, en leur montrant que je peux apporter une victoire". Chose faite ce dimanche.

Le jeu des invitations pénalise aussi son équipe. "C'est un peu dommage, c'est sûr qu'il y a pas mal de courses de début de saison qu'on ne peut pas faire, parce que Cofidis nous passe un peu devant alors que c'est leur première année. C'est frustrant. Personnellement, ce n'est pas des courses que j'apprécie énormément, mais des filles de l'équipe auraient bien aimé y participer, c'est dommage". Séverine Eraud s’épanouit elle dans l’Ouest. "J'habite dans le coin, j'ai la chance d'avoir pas mal de compétitions avec les hommes, de courir dans le coin et m'entrainer correctement. C'est sûr que quand on va reprendre les courses UCI, ça va être un peu bizarre". Et le calendrier va bientôt s’étoffer. "On avait un petit creux mais à partir de mai ça se remplira bien, on aura pas mal des courses. Pour moi, ce sera le Tour de Bretagne et tout ce qui est dans la région". Séverine Eraud compte sur une cure de Bretagne.