Damian Wild : « Tout ne repose pas sur moi »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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La première étape du Tour du Canton de l’Estuaire a tourné au chantier. La notion de peloton a rapidement perdu de son sens. Il a fallu naviguer entre les bons groupes pour finalement jouer sa carte à l’avant. À ce petit jeu, c’est Damian Wild qui a été le dernier survivant. "Je dirais que dans un premier temps je n'étais pas forcément terrible, je ne me sentais pas très bien. Puis on a vu Corentin (Ermenault) qui est sorti tout seul un moment, ça a fait rouler d'autres équipes et on en avait toujours un dans les coups. Avec une équipe comme la nôtre c'est beaucoup plus facile". Les coureurs de l’AVC Aix-en-Provence ne se sont jamais fait peur. "On a toujours été représentés. Ici on a Romain (Arcangeli), et deux petits jeunes (Emmanuel Houcou et Hugo Pommelet) qui vont dans les coups, qui n'hésitent pas. Il y a Julien Trarieux et Corentin qui ont un gros niveau et de l'expérience. Je pense que ça fait un gros collectif et on est récompensé".

Mais avant de lever les bras, seul sur la ligne à Berson, Damian Wild a dû se glisser dans un coup d’une dizaine de coureurs. "J'ai essayé de ne pas trop en faire parce que je sais que Julien ou Corentin pouvaient être forts là-dessus. Donc je n'avais pas trop intérêt à m'isoler. Finalement ça revenait à la fin, et quand on est ressorti avec Julien Lamy on a bien collaboré, et Corentin revient même à la fin donc c'était pas mal". Julien Lamy l’a en effet accompagné pour un baroud à deux de plus de 20 kilomètres. Avant que Corentin Ermenault, seul, ne vienne participer à la fête aixoise dans le final. "Avec Corentin, on n'est jamais surpris, on sait qu'il peut tout nous faire, il est capable de tout ! On connait ses qualités de rouleur, je n'étais pas du tout étonné. Quand on m'a dit qu'il y avait des coureurs en contre, j'étais sûr que c'était lui", sourit le vainqueur du jour. 

LA FÊTE NE FAIT QUE COMMENCER

Les derniers kilomètres, à deux contre Julien Lamy, ont été une formalité. "J'étais déjà un peu en confiance, Julien me disait qu'il n'était pas très bien. Avec Corentin j'étais rassuré, parce qu'au moins pour le général, tout ne repose pas sur moi. J'ai pris le virage en tête un peu plus vite. Il y a eu une cassure et j'ai continué. Je commençais à avoir les jambes dures, mais quand on est là pour la gagne, on se transcende un peu. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi dur et finisse comme ça". Damian Wild voit finalement qu’il n’est pas ridicule sur le premier gros mois de compétition. "D'habitude je n'aime pas trop les débuts de saison. Mais c'est aussi ma première vraie saison en N1, j'essaye d'apprendre doucement. Ça vient petit à petit. Je n'ai pas le plus gros moteur mais je sais me faire mal, c'est pour ça que je suis souvent devant".

S’il a 29 ans, 2022 marque sa première année en N1, et première victoire en Elite. "C'est la récompense de cette année à Aix où tout se passe bien. Malgré mon âge, ils me mettent dans des super conditions, on se fait plaisir avec la bonne ambiance, forcément ça marche. On ne fait pas que du vélo quand on s'amuse, ce soir on va faire un barbecue !". La fête risque d’être belle après une journée maitrisée sur le vélo. En tête au général (voir classement), ce n’est pas la pression qui va faire du tort à Damian Wild. "À mon âge je veux me faire plaisir pour une année de plus, et j'aide les gars. Je ne suis pas forcément un gagnant, tant que l'équipe gagne ça me va. Je ne pense pas non plus au général, je ne voulais pas forcément le défendre. Je n'ai même pas regardé le profil de demain. On verra ce soir". Entre deux grillades, l’étape de dimanche s’invitera peut-être autour de la table.

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