Benjamin Verraes : « J'ai retrouvé l'envie »

Crédit photo Sigisport

Crédit photo Sigisport

Première course de la saison et premier succès pour Benjamin Verraes. Au Championnat de club à Meulebeke, le sociétaire de Projectbouw-Borgonjon-Pessemier a réglé un groupe de six coureurs. C'est la sixième fois de sa carrière qu'il lève les bras dès son entrée en lice. "Ce qui est surtout chouette sur une épreuve de 90 kilomètres, c'est que tu peux te donner sans compter. Tu peux repousser tes limites et voir où tu en es dans ta condition. C'est positif avant Gand-Staden dimanche, la vraie rentrée des classes", souligne-t-il à DirectVelo. Malgré tout, cette victoire peut paraître surprenante dans la mesure où il a connu un début de préparation hivernale perturbé par la triple fracture des apophyses transverses des vertèbres (l'apophyse transverse est une petite saillie osseuse située sur les côtés droit et gauche de chaque vertèbre. Elles servent de point d’attache aux muscles et aux ligaments de la colonne vertébrale, ainsi que de point d’articulation des côtes). "C'était ma première sortie d'entrainement. Il faisait noir. J'étais sur une petite route étroite et une voiture m'a touché avec son rétroviseur. J'ai filé dans une haie. Deux jours plus tard, j'avais vraiment mal. Du coup, je suis allé à l'hôpital et ils m'ont diagnostiqué les trois fractures. J'ai pu m'entrainer un peu sur le home-trainer, mais j'ai raté beaucoup de sorties de deux-trois heures", narre-t-il.

Jusqu'à son premier stage hivernal en décembre où il a quand même pu s'y remettre sérieusement. Le sportif de 35 ans a pu affiner la condition lors d'un deuxième stage en février. Apparemment, ça a suffi pour être compétitif dimanche dernier. Parti au 3e kilomètre en compagnie de cinq autres coureurs, Benjamin Verraes a usé de sa pointe de vitesse et ainsi récolté son premier bouquet de la saison. "L'entente était bonne et nous avons directement pris une belle avance." Sur le podium, il était flanqué de Jo Maes et de son nouveau coéquipier Trystan Fivé, en provenance d'Home Solution-Soenens. Un transfert inespéré pour Benjamin Verraes qui porte aussi la casquette de manager sportif de Projectbouw-Borgonjon-Pessemier. "Il cherchait un contrat pro qu'il n'a pas obtenu. Il l'aurait mérité. En novembre, je l'avais vu. Il était démotivé. Il voulait arrêter. Ensuite, il a commencé à travailler pour le père de Tom Pessemier (grossiste en farine), qui évolue chez nous. En janvier, j'ai reçu un coup de fil de sa part me demandant s'il restait une place pour Trystan. J'ai directement accepté. Il a vite retrouvé un certain niveau. Il va apporter une énorme plus-value." Dès cette première course, il a directement pu se rendre compte de ses qualités. "En première partie de course, j'ai dû le freiner. Il roulait comme un fou", précise-t-il.

LE VRAI DÉPART POUR SON ÉQUIPE

De quoi donner de l'ambition pour 2022. "Ce qui est sûr, c'est qu'on ne va plus systématiquement me regarder. Le danger peut venir de partout. Bien sûr, j'aime gagner, mais je dois aussi penser en tant que manager sportif et donc avant tout à l'équipe, insiste Verraes. Nous avons Trystan Fivé et Jari Vandebussche. Maxime Vantomme et David Boucher restent des valeurs sûres. Pascal Deweerd d'Indulek-Doltcini-Derito est arrivé comme directeur sportif avec plusieurs bons coureurs. Nous sommes bien armés pour faire une saison régulière. Le Championnat de Belgique sera le rendez-vous de la saison, mais c'est aussi la plus grande loterie. Tout peut arriver. Cette saison, il a lieu à Sint-Lievens Houtem, soit à quelques kilomètres de chez moi. C'est clair que j'ai envie de m'y imposer, mais je n'ai pas envie d'y penser car j'ai déjà eu des déconvenues sur cette course. Si on peut le gagner avec l'équipe, ce sera déjà formidable."

Cette saison 2022 marque le véritable départ de sa formation. "Disons qu'avec le coronavirus, c'était un faux départ. Des partenaires sont partis, d'autres sont arrivés. Nous avons également changé de couleur de maillot. Nous avons opté pour l'orange. Il y a déjà trop de jaune fluo dans le peloton. J'ai également retrouvé l'envie car il faut l'avouer, j'en ai vraiment eu marre à un moment. J'ai songé à arrêter. J'avais bien commencé la saison 2020 avec deux Top 10 à Staden et à Zepperen. Et puis cette merde de virus nous est tombée dessus. Maintenant, je pense qu'on se dirige progressivement vers une saison normale, avec peu d'annulations". Et donc plus de courses à gagner.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Benjamin VERRAES