Thibaut Pinot : « Mon truc, c'est de me bagarrer pour une victoire »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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En difficulté la veille, Thibaut Pinot a réagi ce dimanche dans la dernière étape du Tour des Alpes-Maritimes et du Var (2.1). S'il n'a pas réussi à suivre jusqu'à l'arrivée Nairo Quintana dans la dernière descente, le coureur de la Groupama-FDJ a passé toute l'étape le couteau entre les dents et le pied au plancher. Échappé avec une dizaine d'hommes depuis le col d'Èze, il est ressorti seul dans les rampes du col Saint-Roch. Mais il a donc dû accepter le retour du Colombien. Cette course totale a rassuré le coureur de 31 ans, qui broyait du noir samedi soir, comme il le raconte à DirectVelo

DirectVelo : Ça allait mieux qu'hier...
Thibaut Pinot : Ce matin, je n'étais pas confiant après ma mauvaise journée d'hier. J'ai broyé du noir toute la soirée. Je ne me suis pas posé de questions, je voulais prendre l'échappée. J'en ai fait beaucoup pour ne pas la louper. C'est la troisième qui est sortie. C'est sûr qu'à la fin, il m'en manquait un peu pour suivre (Nairo) Quintana. Mais je suis content de ma journée. 

Était-ce une réaction d'orgueil ? 
J'avais envie ! Ce sont de belles étapes qui me conviennent. Je ne supporte pas d'être lâché comme hier. Ce sont des moments difficiles pour moi. Je voulais me faire plaisir, sans calculer et en donnant tout ce que j'avais. Si j'avais moins donné dans les échappées de départ, le résultat aurait été différent mais c'est comme ça.

« J'AI DES HAUTS ET DES BAS »

Que t'a-t-il manqué pour suivre Nairo Quintana ?
J'avais trop donné. Et il est tellement aéro par rapport à moi que même dans la roue, je suis obligé de forcer. Je n'arrivais pas à récupérer dans sa roue. Il connaissait très bien la descente, il habite dans le coin. Avec à peine plus de fraîcheur, il y avait moyen de le suivre et ça aurait été une autre course. 
 
Cette prestation du jour te rassure-t-elle ? 
C'est vrai que j'ai des hauts et des bas. Depuis Bessèges, j'enchaînais des mauvaises journées à l'entraînement. Je ne comprenais pas trop pourquoi. Je peux être très bien un jour et pas bien le lendemain. On va voir pour la suite de la saison mais ça me rassure car j'avais passé de bons stages et je ne comprenais pas pourquoi j'étais si loin dans les résultats. Je ne fais pas du vélo pour être lâché comme je l'ai été hier. 

Tu as envie de montrer aux gens que tu es toujours là ?
Aux gens et à moi-même, surtout. Je n'ai pas envie de perdre mon temps à végéter dans un peloton ou à être lâché. Ce n'est pas mon truc. Mon truc, c'est de me bagarrer pour une victoire. Je n'ai pas envie de revivre la même saison que l'an passé. 

« ÊTRE ÉQUIPIER D'UN MEC QUI PEUT GAGNER, CE N'EST PAS UNE HONTE »

Tu veux être un leader de ton équipe ?
Je veux être leader. Hier, il s'est passé beaucoup de choses dans ma tête. Après, si David Gaudu est capable d'aller chercher le podium ou la victoire sur le Tour... Être équipier d'un mec qui peut gagner le Tour, que ce soit David ou un autre, ce n'est pas une honte. S'il y a quelqu'un de plus fort que moi, c'est normal que je sois équipier. Si on veut devenir une grande équipe, il faut plusieurs leaders et de la concurrence. Si on veut passer un cap, il faut passer par là aussi. 

Ça te soulage aussi qu'il y ait plusieurs leaders ?
J'ai toujours dit que depuis que je suis passé pro, ce n'est pas mon truc d'être le leader absolu. Maintenant que l'équipe est en train de s'étoffer, ça donne envie de continuer collectivement. On a peut-être eu un début de saison difficile mais on commence à enchaîner les courses et on y montre qu'on peut être fort collectivement. 



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