Comme la semaine passée à Bessèges, Filippo Ganna n’a laissé personne l’inquiéter dans son exercice de prédilection. Vainqueur pour sept secondes à l’Ermitage devant Mads Pedersen, la machine à rouler d’INEOS-Grenadiers n’a laissé que les miettes à la concurrence, sur une distance plus courte. Les 7,1 kilomètres autour de Berre-l’Étang lui ont permis d’infliger un déboire de douze secondes à son coéquipier, Ethan Hayter (voir classement). "C'était dur mais c'est un beau résultat pour moi et pour l'équipe. Notamment avec Ethan qui termine 2e. Demain (vendredi), ce sera une étape difficile que nous voulons gagner. Le but sera de rester dans les premières positions, et on verra ce qu'il se passe".

Comme à Bessèges, les bordures pourraient jouer un rôle, dès demain, sur le Tour de la Provence. Et comme dans le Gard, INEOS-Grenadiers a toutes les chances d’être dans le bon wagon. Et si la forme de l’Italien n’est pas encore au meilleur, il devrait être dans le bon coup lui aussi. "On commence très bien. On espère faire encore mieux évidemment, la saison ne fait que commencer. Je suis très content, même si ma forme n'est peut-être pas la même que l'année dernière, mais on s'en rapproche. J'essaye de la faire progresser, on a des courses importantes qui arrivent dans les prochaines semaines".

« C’EST LA SURPRISE ! »

Premier leader de ce Tour de la Provence, Filippo Ganna ne dévoile rien de la tactique de son équipe. "Je ne sais pas ce qu’on fera avec le maillot, vous verrez bien, c'est la surprise !", rigole-t-il, en répondant à une question qui l’interrogeait sur son rôle dans cette épreuve, où il n’était pas forcément prévu. "Le programme a changé finalement, j'ai décidé de venir, et nous allons honorer la course". Même dans son exercice de prédilection, le double Champion du Monde de chrono ne se sent pas imbattable. "Rien n'est impossible ! J'ai déjà eu beaucoup de mauvais jours, mais quand ça m'arrive je passe à autre chose, et je me projette sur la suite".

Avant de penser à la Montagne de Lure, dimanche, juge de paix de l’épreuve, Filippo Ganna a toutes les chances de conserver la tête du général d’ici là. Le stress créé par la pandémie est suffisant pour ne pas rajouter celui de la défense d’un maillot noir cette année, en hommage à Bernard Tapie. "C'est difficile de s’adapter tout le temps mais c'est possible, les protocoles servent aussi aux gens dans l'ensemble pour se mettre en sécurité, comme pour les coureurs. On a beaucoup de stress avec les voyages, les courses. La pandémie n'est facile pour personne, mais les gens doivent faire attention à eux, et ça servira aussi aux coureurs". Filippo Ganna a en tout cas montré que lui était bien là en Provence.