Alex Baudin : « Je sentais qu’il fallait partir »

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Son avenir semblait tout tracé. Passé par le Chambéry CC, Alex Baudin pouvait être le premier Savoyard de l’histoire à rejoindre AG2R Citroën Team après avoir été formé au Chambéry CF. Mais le coureur de 20 ans a fait un autre choix en s’engageant avec la Continentale Swiss Racing Academy. Présent comme l’an passé au stage de l’équipe de France Espoirs à Bessans (Savoie), début janvier, l’Albertvillois, très à l’aise sur les skis, est revenu pour DirectVelo sur son départ d’AG2R Citroën U23.

DirectVelo : Tu sembles dans ton élément sur les skis de fond !
Alex Baudin : C’est toujours un plaisir. L’an passé, je découvrais Bessans et j’avais pris beaucoup de plaisir. J’étais donc content quand Pierre-Yves m’a appelé en décembre. Au-delà de la sélection, c’était l’occasion de skier et de passer une semaine avec des gars que je ne connaissais pas encore. C’était sympa.

Tu as disputé deux courses ces derniers jours…
Le 2 janvier, j’ai fait le marathon de l’Alpe d’Huez (il a terminé 19e, NDLR), ce n’était pas trop mal pour une première course de ski de fond. Il y avait pas mal de montées, c’était donc à mon avantage car la technique est moins importante. Après le stage, j’ai disputé le marathon de Bessans (il a fini 29e, NDLR). Le but, c’est de s’amuser et faire des efforts qu’on ne peut pas faire en vélo. Physiquement, le ski de fond, c’est vraiment dur.  On engage beaucoup de muscles.

« PAS UN CHANGEMENT DRASTIQUE »

Tu as retrouvé Bessans mais cette fois-ci, tu es un coureur de Swiss Racing Academy. Pourquoi ce choix ?
Pour moi, c’est une nouvelle aventure qui commence. J’arrivais à un moment où j’avais besoin de changement pour me rebooster. Le fait d’avoir un programme de courses plus tourné vers l’international m'intéressait beaucoup. Quand j’ai couru l’an passé à la Route d’Occitanie avec l’équipe de France, je me suis rendu compte que disputer ce type de course faisait progresser. L’idée n’est pas forcément d’en faire tous les week-ends, mais on progresse en se faisant taper dessus. C’est ce que je recherchais. J’aurai un beau programme de courses, au sein d’une équipe très structurée. Je m’entends bien avec Guillaume (Bonnafond), mon nouvel entraîneur. Il habite à côté de Chambéry, moi je suis resté vivre dans le coin. Je roule toujours avec les mêmes copains. Ce n’est pas un changement drastique.

Mais ton départ a été une vraie surprise pour beaucoup…
Ça peut surprendre car je suis du coin. Mes proches ont compris ma décision. Mon père me disait même qu’un programme international pourrait être mieux pour moi. J’ai été en contact tôt dans la saison avec Guillaume. J’y ai réfléchi. Je n’ai pas pris cette décision en quelques jours. J’ai choisi de dire oui un peu après le Tour de l’Avenir. Ça se passait un peu moins bien avec le centre. Des petites choses ont fait que j’avais envie de changement. Il y avait quelques petits soucis, même si ce n’était rien de grave.

Tu n’étais pas satisfait des entraînements... 
Le centre, ça marche très bien pour certains. C’est une super équipe. Mais j’arrive en Espoir 3 et les ambitions montent trop par rapport à ce que le CCF propose. À Chambéry, il faut savoir se fondre dans le moule. Je ne voulais plus le faire. J’ai souvent demandé pour avoir une préparation plus spécifique, notamment l’an passé avant le Tour de l’Avenir par exemple. Je ne voulais pas avoir le même entraînement que les autres. Ce n’est pas leur vision. Encore une fois, ça marche très bien pour certains. On a même fait une des meilleures saisons du centre l’an passé…

« ENCORE UNE ÉNORME MARGE DE PROGRESSION »

Tu as toi-même fait une très bonne seconde partie de saison (voir ici)…
Oui c’est sûr, mais je pense, en raison de mes blessures lors de mes deux premières années Espoirs, que j’ai encore une énorme marge de progression par rapport à un coureur qui n’a pas eu de soucis. L’an passé, dans ma tête, je me considérais comme un Espoir 1. Avec un entraînement plus individualisé, une préparation ciblée sur des objectifs et une manière différente de travailler, je pense que je peux énormément progresser.

Tes résultats vont être très scrutés après ce choix fort… 
Des gens m’ont dit que c’était une connerie de partir. Je ne dirai pas les noms (sourires). C’est une motivation en plus pour montrer que j’avais raison. Moi, je sentais qu’il fallait partir. Et si ça ne marche pas, ça sera la vie.

Quels seront les moments importants de ta saison 2022 ?
Il y aura trois gros blocs avec comme rendez-vous Liège Espoirs, si l’équipe est sélectionnée, le Giro Espoirs après un stage en altitude pour le préparer puis le Tour de l’Avenir, qui m’avait un peu frustré l’an passé. J’ai envie d’y retourner. Je pense que j’ai de belles choses à faire sur cette course. Il y aura aussi des Classe 1, et comme je le disais, je suis aussi parti pour disputer ces courses-là. J’ai envie d’aller courir chez les pros et prendre des échappées sur des courses qui ne me conviennent pas trop. Je veux progresser dans tous les domaines. Ça sera une belle expérience de courir à ce niveau-là. 

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