Gauthier Heymes, le Français qui court le plus en Belgique

Crédit photo Martine Verfaillie

Crédit photo Martine Verfaillie

Gauthier Heymes arpente la Belgique pour disputer des cyclo-cross tous les week-ends. Ce samedi, il va prendre part à sa dixième épreuve de la saison outre-Quiévrain au Superprestige de Boom. “C’est à quatre heures de route de chez moi. Quand j’ai commencé, je ne pensais même pas que je pouvais courir en Belgique. C’est le meilleur endroit pour progresser. Au niveau de l’ambiance, c’est quelque chose de phénoménal. Les cyclo-cross en Belgique, c’est comme le Tour de France sur la route, sauf que là en étant amateur, on peut courir face à des pros. Dans beaucoup de sports, ce n’est pas le cas. Le but est d’en faire un maximum pour ne pas avoir de regrets et gagner en expérience“, déclare à DirectVelo le sociétaire du CC Sarrebourgeois qui a débuté le vélo en 2014 à l’âge de 19 ans et le cyclo-cross en 2017.

« J’ENTENDS MON NOM AU BORD DU PARCOURS »

“J’ai commencé le cyclo-cross pour faire quelque chose l’hiver. Mon père me disait de ne pas couper comme il le faisait à son époque. On a acheté un vélo basique. Petit à petit, je suis allé au Luxembourg puis en Belgique. J’y ai pris goût“. Lors de ses déplacements en Belgique, le Mosellan de 26 ans est accompagné par son père et sa sœur Axelle qui a également pris part à des épreuves là-bas il y a deux-trois ans. “Heureusement qu’ils me soutiennent. Mon père est à la fois mécanicien, chauffeur et préparateur. Je pars toujours avec deux vélos. Ma sœur récupère les vestes sur l’aire de départ et prend quelques photos pour documenter mon parcours. Il reste des souvenirs après quand je vois à la télé, lors des Classiques, van Aert, Van der Poel, Pidcock ou Stybar. L’émotion et la passion du sport passent avant les résultats, ce sont des choses qui restent gravées“.

Généralement, la course de Gauthier Heymes dans les labourés s’arrête après 30 ou 40 minutes avec la règle des 80 %. “Ça fait partie du jeu même si c’est quand même frustrant. J’essaye de tenir le plus longtemps possible. À l’Urban Cross de Courtrai le week-end dernier, j’ai réussi à être dans les roues pendant un demi-tour. J’ai été vraiment surpris, je n’ai pas été largué dès le départ. Je progresse petit à petit mais je ne me fais pas d’illusions“. Malgré tout, il commence à se faire connaître auprès du public belge. “À l’échauffement, j’entends mon nom au bord du parcours, ça fait un peu bizarre. J’ai aussi des encouragements sur la ligne de départ et pendant la course. Les enfants tapent dans les mains en allant sur la ligne. C’est vraiment impressionnant. Je pensais que le public ne s’intéressait qu’aux stars. J’ai été surpris de leur attrait. Ils viennent discuter après la course, me demandent où je vais et posent des questions sur l’équipement. Il y a une proximité qu’on ne retrouve pas sur la route“.

« JE PROFITE AU MAXIMUM »

Cette saison, il a la particularité de ne prendre part à aucune manche de la Coupe de France. “J’ai décidé de faire l’impasse vu que c’est le samedi et le dimanche. Il faudrait partir le vendredi, ça me bloque encore un jour dans la semaine. Quand je vais en Belgique, je fais l’aller-retour dans la journée“, reconnaît l’employé d’un bureau de contrôle. En 2021, il a aussi fait une croix sur la saison sur route. “Je n’ai disputé que le Championnat Grand Est où j’ai abandonné puisque j’ai cassé mon cintre. Je ne voulais pas en faire d’autres car je trouve les courses sur route de plus en plus dangereuses et nerveuses. Je n’avais pas envie de louper la saison de cyclo-cross à cause d’une mauvaise chute. J’ai fait un bon bloc d’intensité durant l’été. Maintenant, je fais de l’entretien pour garder du jus en course“.

Ancien coureur à pied (cross et trail), il continue à en faire un peu pour s’entraîner en parallèle de la route et du cyclo-cross. Il a même son parcours personnel derrière sa maison à Insming (Moselle). “Mon père a tracé un circuit de deux kilomètres avec des dévers et des pentes. J’ai un confort de vie. Même s’il y a de nouvelles restrictions avec le Covid, je pourrai toujours m’exercer. L’hiver dernier, je n’avais pas pu me rendre en Belgique car ils avaient fixé la règle qu’il fallait au moins un point UCI. J’avais juste fait trois cyclo-cross en République tchèque. C’est pour ça que je profite au maximum. On se sait pas de quoi demain sera fait“. Ce samedi, malgré l'annulation de la Coupe du Monde à Anvers, il aura l’honneur de se retrouver parmi les 96 participants au départ du Superprestige de Boom avec notamment les retours de Wout van Aert et Thomas Pidcock.

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