Valentine Fortin sans complexe : « Voilà ce que ça donne »

Crédit photo Bettini - uec.ch

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Valentine Fortin a placé son maillot de Championne d'Europe au-dessus de son lit et pourtant, "je ne réalise pas", dit-elle à DirectVelo. La Toulousaine a conquis le titre de Championne d'Europe de l'élimination, son premier au niveau international en devançant dans le dernier sprint, Letizia Paternoster. "Au moment de passer la ligne, j'ai pensé à plein de trucs, que j'ai gagné, mais c'était invraisemblable avant le départ".

La sociétaire de St-Michel-Auber 93 a pris le départ avec déjà une médaille dans la poche, l'argent du scratch conquise mardi. "Mon Championnat d'Europe était déjà réussi avec cette médaille. J'y suis allée sans complexe et voilà ce que ça donne".

DEUX NEUTRALISATIONS

La finale de l'élimination a été arrêtée par deux neutralisations à cause de chutes et la seconde a duré une bonne dizaine de minutes. "Je n'étais pas plus stressée que ça mais il y a quelques années, ça m'aurait peut-être déstabilisée, exprime la cycliste de 22 ans. Les jambes répondaient bien même si à l'échauffement, j'avais encore les grosses jambes de la veille. Je suis restée dans ma bulle. J'ai bien tourné les jambes sur le home-trainer. Samuel (Monnerais, son entraîneur, NDLR) m'a dit pendant la neutralisation que ce que je faisais, c'était bien".

Ce Championnat d'Europe à Granges marque aussi le retour de la démarreuse de l'équipe de poursuite dans les courses en peloton dans les grands Championnats. "J'ai repris aux 3 Jours d'Aigle alors que je n'en avais plus fait depuis deux ans. Les entraîneurs de l'équipe de France m'ont fait confiance. L'objectif était de me faire plaisir. Mais vu ma progression sur route, j'avais hâte de voir ce que ça pouvait donner en peloton sur piste", indique celle qui a gagné deux manches de Coupe de France cette année.

« L'ADRÉNALINE DES COURSES SUR PISTE ME MANQUAIT »

Les 3 Jours d'Aigle marquaient sa rentrée dans les vélodromes après les Jeux olympiques de Tokyo où elle a participé au tournoi de la poursuite par équipes. "Nous avons fait de bons JO puisque l'objectif, qui était de faire mieux que 4'13", a été plus qu'atteint avec un record en 4'10" (lire ici)". Mais surtout, ces Jeux de Tokyo après plus d'un an sans grande compétition l'a mise en appétit. "Les JO m'ont montré que l'adrénaline des courses sur piste me manquait et que j'aime vraiment ça". Et son passage dans l'équipe Continentale Cofidis l'an prochain ne changera rien à l'affaire. "C'est important d'avoir la double activité, les deux discplines m'apportent un équilibre. Cofidis est en relation avec mon entraîneur Samuel Monnerais. Cet hiver, je serai sur la route pour préparer les Classiques. J'ai envie de faire des courses dures de haut niveau tous les dimanche. C'est ce qui nous manque. À Isbergues, on a fait 3 heures à 40 km/h, au début ça surprend mais ça nous fait passer un cap sur la route et la piste".

Le prochain cap pour Valentine Fortin va passer par la course aux points dans ce Championnat d'Europe, puis par le Championnat du Monde à Roubaix. "Si je suis sélectionnée, j'irai décontractée dans le même état d'esprit qu'aujourd'hui". Et ça lui réussit plutôt bien.

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