Jordan Jegat, l’esprit revanchard

Crédit photo Corentin Richard / DirectVelo

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Indirectement, Jordan Jegat a participé au combat final entre les meilleurs coureurs de la Ronde de l’Isard (2.2U). Dimanche, le sociétaire de l’UC Nantes Atlantique était au cœur de la bataille que se sont livrés les meilleurs grimpeurs du peloton, grâce à l’échappée qu’il a prise en début de course, avant les premières grosses difficultés de cette ultime journée de compétition. “J’ai fait une grosse étape. La veille, je n’étais vraiment pas bien au Plateau de Beille donc je voulais être dans l’échappée pour finir sur une bonne note. Je l’avais d’ailleurs annoncé à mon frère avant l’étape et j’ai tout fait pour être devant. Après trente minutes à batailler, j’ai trouvé l’ouverture, même si les Trinity faisaient barrage. C’est passé”.

La veille au soir, le coureur de 22 ans ressassait encore le scénario de la quatrième étape, qui l’avait vu abandonner tout espoir de réaliser un bon classement général. “J’avais déjà fait le Plateau de Beille à l’entraînement et je savais qu’il était long… J’espérais y faire quelque chose de correct mais j’ai pris des cassures dans la descente précédente et j’ai attaqué le pied déjà en retard. Mentalement, c’était dur de voir les autres loin devant dès le pied. J’ai essayé de rattraper mon retard mais c’était trop compliqué”. Une déception car le garçon était ambitieux. “L’année dernière, je m’étais plutôt bien débrouillé sans avoir préparé la course alors cette fois-ci, même si je ne l’avais pas spécifiquement préparée non plus, je me disais qu’un Top 15 voire un Top 10 était accessible. J’ai connu un jour sans dans le Plateau de Beille alors j’avais un esprit revanchard pour la dernière étape”.

UNE BELLE OPÉRATION AU GÉNÉRAL

Le Morbihannais n’est pas resté sur cet échec et il a même été épatant en Ariège. Parmi les plus résistants de l’échappée initiale, il est parvenu à tenir les roues de certains coureurs qui jouaient les premières places du général dans le Col d’Agnes puis dans le Col de Latrape, après avoir souffert dans le Port de Lers. “Au départ, tout le monde avait peur car on savait qu’il allait y avoir une météo pourrie… Je savais qu’en étant devant, la journée serait sans doute moins dure à vivre que si je restais derrière car ça aurait été une journée galère. Finalement, j’ai lâché dans la première descente… Je me suis fait peur dans le premier virage et ensuite, j’ai eu l’impression d’être collé. Je me suis dit que c’était mort mais le DS m’a remotivé”. Jusqu’à jouer un accessit sur la ligne d’arrivée. “J’ai été repris par le groupe des favoris dans le deuxième col. Je me suis retrouvé avec Reuben Thompson et le gars d’Uno-X (Magnus Brynsrud, NDLR) et je n’ai rien lâché jusqu’au bout. J’ai compris qu’il y avait une place à jouer”.

6e de l’étape, Jordan Jégat a réalisé une belle opération au classement général, puisqu’il termine finalement aux portes du Top 10 de l’épreuve (voir classements). Place désormais à Paris-Tours Espoirs puis au Chrono des Nations avant de se tourner vers 2022. “Je suis heureux d’avoir pu finir comme ça sur une si belle course. Quand on voit le Top 10 de l’an passé, ils sont quasi tous passés pro depuis... On sait que ça peut ouvrir des portes", précise celui qui poursuivra l'aventure avec la formation nantaise l'an prochain et qui devrait donc, par la même occasion, passer professionnel (lire ici). L’Isard, c’est une course mythique”

 

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