Eglantine Rayer : « Ça me frustre d'une force... »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Eglantine Rayer a assumé son statut de meilleure tricolore de la saison. Seule Française au sein d’un groupe d'une quinzaine de filles qui s’est joué la médaille de bronze, la Normande a pris la 8e place d'un Championnat du Monde dominé ce samedi matin par le duo Backtstedt-Schmid (voir classement). Mais elle était inconsolable dans les minutes qui ont suivi l’arrivée. "J'étais submergée par l'émotion négative, reconnaît-elle auprès de DirectVelo avec un peu de recul. J'étais déçue et frustrée à l'arrivée, ce n'était pas du tout le résultat pour lequel j'étais venue". 

« TROP DE LACUNES TECHNIQUES »

La Junior 1ère année regrette de ne pas arriver à faire la course sur ce genre de circuit. “Mon positionnement est mauvais. Ça me frustre d'une force... C'est incroyablement décevant d'être bien physiquement et aussi nulle techniquement. Je me prends une claque. C'est tellement chiant de rouler ainsi, peste-t-elle. Je savais que le positionnement était plus important que la condition physique. J'ai trop de lacunes techniques. J'ai passé mon temps à rattraper des concurrentes plutôt que d'être à l'avant”.

Quand la Britannique Zoé Backstedt et l’Américaine Kaia Schmid sont sorties à 32 bornes de l'arrivée, la Championne de France n’a pas pu les accompagner. Dix kilomètres plus loin, elle a été gênée par une chute en bas de la bosse du Pressoir. “J'ai dû poser le pied, rapporte-t-elle. Encore une fois, c’est un problème de positionnement, mais bon je ne tombe pas. Pour le même prix, ma course se finissait là. J’ai dû remonter des concurrentes qui pétaient. Je zigzaguais entre les filles, mais c'était déjà trop tard”.

« CUITE » POUR LE SPRINT

Elle a compris à la cloche qu’il serait impossible de rentrer sur l’échappée. “Derrière, les nations en surnombre ne roulaient pas. J'étais toute seule, je me suis battue pour le bronze”. La 3e du Championnat d’Europe a tenté de sortir pour repartir avec une breloque. "Pour une fois, j’étais bien placée à ce moment-là. J’en ai mis une sans faire de différence. Personne n'a voulu passer de relais”, relate-t-elle. La sociétaire de l’US Petruvienne était ensuite mal placée dans les deux derniers kilomètres. “J’ai remonté des places mais du coup, j'ai fait un sprint d'un kilomètre et demi pour reprendre une bonne place dans le peloton. Dans les 500 derniers mètres, j'étais cuite. J'étais épuisée, c'était à l'arrachée”.

Pour être encore plus performante, Eglantine Rayer va devoir travailler sa technique. Et elle ne l'a pas découvert ce samedi matin en Belgique. "Ça fait un petit temps que je le sais, reconnaît-elle. En arrivant au bus, je me suis dit : « Eglantine, va falloir améliorer ça ». Je ne sais pas encore comment, je verrai avec mon entraîneur. C'est indispensable pour l'année prochaine, mais aussi pour le WorldTour plus tard car beaucoup de courses se jouent au positionnement”. En attendant, elle va couper, se reposer et profiter. “Il faut que je relativise. Ma saison est formidable et inattendue. Je pense quand même que beaucoup de gens aimeraient avoir la même”.

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