Kévin Vauquelin : « Le trou est énorme »

Crédit photo Freddy GUÉRIN / DirectVelo

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Kévin Vauquelin espérait accrocher une fin de Top 10, il se contentera finalement d’un Top 30. Loin des tous meilleurs, ce lundi, à l’occasion du Championnat du Monde Espoirs de contre-la-montre (voir classement), le Normand ne se montre pas particulièrement déçu pour autant au moment de revenir sur cette performance, à chaud, pour DirectVelo. Le sociétaire du VC Rouen 76 - futur coureur d’Arkéa-Samsic - se veut même philosophe et voit à travers cette expérience beaucoup de positif et de pistes de travail pour l’avenir. Entretien.

DirectVelo : Comment analyses-tu ta performance à chaud ?
Kévin Vauquelin : Franchement, je ne savais pas du tout où me situer. Je n’ai fait que des prologues contre eux, ou des courts chronos de maximum dix kilomètres. J’étais bien placé, dans les trois premiers, mais je ne savais pas ce que ça pourrait donner sur une plus longue distance, 30 kilomètres, tout plat. Ce n’est pas vraiment taillé pour moi, j’aime plutôt les changements de rythme, quand ça monte… Je suis plus léger que le Danois. Je savais que j’étais très loin d’être favori. Je suis Espoir 2, encore Amateur. Quand on voit les gars à côté, qui sont en WorldTour quasiment tous les week-ends… C’est compliqué de se mesurer sur des chronos comme ça, où ils ont la caisse. Moi je ne l’ai pas. En plus, je suis pistard, je fais moins de kilomètres. Le trou est énorme. Je pense être à ma place.

Ce n’est pas le type de chronos que tu affectionnes…
Il n’y a eu aucun changement de rythme, ce n’était qu’une histoire de position et de “bourrinage”. Je vois en France que je fais un peu de watts. Mais au niveau international, je ne peux pas jouer sur un circuit comme celui-là. En tous cas, pas encore. Je pense qu’il va me falloir des saisons en Élite. C’est pour ça que je passe chez Arkea l’année prochaine. Je pense qu’en chrono, j’ai passé un cap. C’est le but, je vais essayer de prendre le plus de caisse possible, pour pouvoir faire de gros chronos, de belles courses. Et espérer faire de meilleurs résultats en chrono, car c’est un exercice que j’aime toujours autant. Je pense que ce n’est pas mauvais que je prenne une claque aujourd’hui (lundi), ça va me permettre de me recentrer et de voir comment il va falloir que je bosse, travailler tout ça. Je sais qu’il y a encore des choses à peaufiner, des petits détails comme ma position ou le gainage. J’ai 20 ans, je ne suis pas encore assez mature à ce niveau-là. Il faut que je m’améliore assez rapidement. Ça va venir vite. On voit que le monde du cyclisme est de plus en plus précoce.

« ESSAYER DE RAMENER LE MAILLOT OU UNE MÉDAILLE »

Tu n’avais donc pas d’attente particulière au niveau du résultat ?
On espère toujours un Top 10, je me suis dit que c’était peut-être jouable. Après, est-ce que j’ai eu la super préparation comme il le fallait, des mois avant ? Je suis sorti du Tour de l’Avenir malade, j’ai eu un peu de mal à remonter la pente. Pour moi, j’ai fait un assez bon chrono même si au milieu, j’ai eu un trou. Ce trou-là, je pense pouvoir le combler avec plus de caisse et plus de chronos dans les pattes.

Place à la course en ligne désormais !
Il faudra faire attention, je suis le seul Amateur de la sélection, même si je passe pro l’an prochain. On a de grosses machines. On a Matis (Louvel) qui marche vraiment fort, Antoine (Raugel) ou encore Alexis (Renard)... Tout le monde marche fort. Je pense avoir un rôle de coéquipier, quelque chose que j’aime. J’espère qu’on pourra essayer de ramener le maillot ou une médaille... Ce serait beau. Ensuite, je vais faire des courses, m’amuser, profiter au maximum de la fin de saison Amateur.

« J’AI CONNU UN PETIT “CRAQUAGE” »

Te restera-t-il un objectif en particulier pour cette fin de saison ?
Paris-Tours Espoirs, c’est une bonne course. Il y aura aussi, avant, le Trophée des Champions. J’ai envie d’apporter le maximum à l’équipe et apprendre au maximum avant de passer chez Arkéa l’année prochaine. Et aussi m’amuser. J’ai perdu un peu d’amusement cet été avec le Tour de l’Avenir, la préparation, la pression… J’étais malade avant le prologue, j’ai eu une angine. Puis j’ai eu des problèmes digestifs sur la fin de la course. C’était un mois d’août très compliqué. J’ai eu du mal à m’en remettre.

Il fallait donc prendre le temps de couper pour éviter de craquer nerveusement…
J’ai connu un petit “craquage”. Alors je suis parti en vacances, j’avais besoin de couper, de me recentrer sur moi-même. J’ai fait beaucoup de grosses courses, en Coupe des Nations, à prendre des claques dans la gueule. Psychologiquement, je ne suis pas encore assez mature, j’ai beaucoup à apprendre pour grandir. C’était quelque chose dont j’avais vraiment besoin. Si j’avais continué, ça aurait enfoncé le clou et ça n’aurait pas été bon. J’ai lâché du lest et à ce niveau-là, on n’a pas le droit d’en lâcher. C’est une expérience de prise. Le chrono, j’avais besoin de le faire, savoir comment gérer ce type d’effort sur ce type de parcours, me mesurer aux autres. Après, je suis Espoir 2, j’ai encore du chemin devant moi avec beaucoup d’objectifs.

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