Christopher Symonds : « J'ai gagné 10 minutes en deux ans »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Si la lutte entre Filippo Ganna et Wout van Aert a été serrée ce dimanche au Championnat du Monde de contre-la-montre, d'autres jouaient dans une toute autre catégorie, à l'image de Christopher Symonds. Le Ghanéen a terminé dernier à 18'09" de l'Italien sacré en Belgique (voir classement). Pour expliquer cet écart astronomique, il avait déjà son explication toute faite. "Il faut bien trouver une excuse. Ah oui, j'avais du mal à respirer et j'ai dû changer la position de ma selle. Je n'ai pas pu développer toute ma puissance. C'est pourquoi j'ai perdu", plaisante-t-il à DirectVelo.

Il a commencé sa carrière sportive en tant que coureur de demi-fond, après des problèmes de genou, il est passé au triathlon et a été le premier Ghanéen à participer à ce sport aux Jeux du Commonwealth à l'âge de 40 ans. Ce triathlète a marqué l'histoire ce dimanche en devenant le plus vieux coureur masculin à participer à un Championnat du Monde Elites de contre-la-montre, à 47 ans et 302 jours. Il ne compte pas s'arrêter là car il envisage de continuer au moins jusqu'au Mondial 2023 à Glasgow. "L'année de mes 50 ans, ce serait beau." Il ira peut-être jusqu'au Championnat du Monde 2025 prévu en Afrique qui aura lieu au Rwanda ou au Maroc.

SA FEMME LE SUIVAIT SUR LE PARCOURS

Il possède la double nationalité, anglaise - il est né à Londres - et ghanéenne - sa mère vient du pays d'Afrique de l'Ouest -. Il y a deux ans, il avait déjà participé au Mondial. C'était au Yorkshire et il avait également terminé dernier, à 28'16" de Rohan Dennis. "Je suis régulier. Vous voyez la progression de dingue ? J'ai gagné 10 minutes en deux ans. Si je continue comme ça, je serai dans le Top 10 dans deux ans. Peut-être que je dois me consacrer à fond là-dedans et démissionner de mon travail", sourit-il. Christopher Symonds travaille à la House of Commons comme portier/agent de sécurité (NDLR : En français, la Chambre des communes. Soit la chambre basse du Parlement du Royaume-Uni). "Ça fait 20 ans que j'y suis. J'ai suivi les traces de ma mère qui a été un jour récompensée par la reine d'Angleterre, Elisabeth II. Les anciens premiers ministres tels que David Cameron, Theresa May ou Boris Johnson me connaissent. Ils m'ont donné quelques jours de congés pour venir ici. Mais mardi, je reprends déjà le travail". D'ici là, il va en profiter pour visiter la Belgique avec son épouse, qui était également son assistante pour ce Championnat du Monde. "Je n'ai pas de staff pour m'accompagner. C'est ma femme qui a fait le déplacement pour m'assister et qui était dans la voiture. C'était le bordel pour l'accréditer. Elle a reçu son accréditation seulement samedi soir à 18h30. Ça nous a coûté beaucoup d'énergie. Peut-être que l'UCI pourrait faire un effort pour nous faciliter la vie dans les démarches pour les petits pays".

Si Christopher Symonds était revenu sérieux l'espace d'un instant, son auto-dérision l'a de nouveau emporté en parlant de ses enfants, Janko et Lukas. "Mes enfants ont 11 et 7 ans et ont déjà commencé le vélo. Leur mère est slovaque. Je me demande sérieusement si c'est moi qui les ai inspirés ou Peter Sagan". 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Christopher SYMONDS