Leah Thomas a tenu le choc. Leader du Tour féminin de l’Ardèche (2.1) pendant cinq jours après son succès d’étape à Beauchastel, l’Américaine est parvenue à conserver une poignée de secondes d’avance au général jusqu’au terme de l’épreuve, ce mardi à Privas. L’Espagnole Mavi Garcia lui a pourtant mené la vie dure jusque dans la dernière ascension de la compétition, sur les hauteurs de Privas, mais la Californienne est revenue, au courage. Cette victoire finale (voir classements) ressemble à un joli cadeau d’adieu pour sa formation Movistar, qu’elle quittera à la fin de la saison pour rejoindre l’équipe Trek-Segafredo. Entretien.

DirectVelo : Il a fallu s’arracher jusqu’au bout mais tu as tenu bon !
Leah Thomas : C’était dur ! La première ascension a été difficile, ça bougeait pas mal… Puis, surtout, dans la dernière, j’ai eu chaud car Mavi (Garcia) a placé une grosse attaque et s’en est allée toute seule. Elle a fait un petit trou mais heureusement, je suis parvenue à le boucher dans la descente. Ce n’était pas facile du tout. Tout ça n’aurait pas été possible sans mon équipe. Chaque fille a été très utile dans la défense de ce maillot. Je ne me suis retrouvée livrée à moi-même qu’à deux kilomètres du sommet de la dernière ascension (le Col de Benas, NDLR) et dans ces conditions, ça aide.

« TRÈS FIÈRE DE NOTRE COURSE »

Tu avais déjà remporté deux courses par étapes : le Tour de Féminin, en République tchèque, et le Tour d’Écosse. Mais c’est la première fois que tu devais défendre un maillot de leader aussi longtemps…
Avoir l’équipe autour de moi m’a donné beaucoup de confiance et de force. Chaque fille avait un rôle bien pré-défini avant chaque étape, tout était clair dans notre tête. Tout le monde était totalement impliqué dans cette quête de la victoire finale. Je suis très fière de notre course. Lorsque je suis arrivée ici, je m’étais promis de me faire plaisir et de courir sans peur, sans avoir de regrets ou sans me dire que j’aurais pu faire comme ci ou comme ça. Et sans trop me projeter. On a pu tenir cet engagement. Personnellement mais aussi avec l’équipe. D’ailleurs, au-delà de ma victoire finale, les filles ont aussi pu jouer leur carte et on a décroché quelques podiums d’étapes. C’est toujours spécial de partager ce genre de belles émotions sur sept jours de course.

En repensant à l’ensemble de ces sept jours, quel te semble avoir été le moment le plus difficile à gérer ?
J’étais assez inquiète pour la 5e étape, puis je l’ai encore été pour cette dernière journée. Mais on n’a jamais vraiment paniqué quand les choses devenaient difficiles et ça a été la clé. Il ne fallait pas faire n’importe quoi et rester unies et concentrées sur notre objectif. C’est ce qui nous a permis d’aller au bout.

« LES FILLES VONT ME MANQUER »

C’était peut-être l’un de tes derniers grands moments avec l’équipe Movistar, que tu quitteras en fin de saison…
Oui, c’était spécial. On a partagé une belle saison ensemble et c’était beau de voir toute l’équipe travailler cette semaine même si je vais quitter le groupe.

Pourquoi rejoindre l’équipe Trek-Segafredo en 2022 ?
Leur façon de faire et de courir devrait très bien me convenir, je pense. J’avais très envie de rejoindre ce groupe et de l’aider à gagner encore plus de courses. L’équipe Movistar et les filles qui composent le groupe vont me manquer, on a fait de très belles choses ensemble. On a montré que l’on était très fortes ensemble et je suis très heureuse de partir de cette façon-là.