Stefan Küng : « Présent à chaque rendez-vous »

Crédit photo Cloé Colinet - DirectVelo

Crédit photo Cloé Colinet - DirectVelo

Un an après son premier titre Élites à Plouay, Stefan Küng a récidivé ce jeudi lors du Championnat d’Europe du contre-la-montre disputé à Trente. Sur le circuit italien, le Suisse a devancé Filippo Ganna et le Belge Remco Evenepoel (voir classement). De quoi lui donner des ailes à dix jours du Mondial et oublier - un peu - la déception de Tokyo, où il avait échoué à 40 centièmes du podium. Après la cérémonie protocolaire, il est revenu sur sa performance pour DirectVelo.

DirectVelo : Ce deuxième titre a-t-il plus de saveur que celui de l’an passé ?
Stefan Küng : La concurrence était plus relevée cette année, c’est clair. Il y avait pratiquement tous les spécialistes du chrono au départ, à part peut-être Roglic et van Aert. Ça fait du bien de tous les battre sur un parcours comme celui-là. Je les ai battus assez nettement. J’ai fait la différence sur la seconde partie. C’est de bon augure pour le Championnat du Monde !

Etais-tu inspiré par ce parcours ?
Il n’était pas tout plat. Il y avait quelques relances à faire. J’aime bien quand il faut gérer son effort et quand on peut faire la différence dans le final. Quand j’ai eu mon temps à l'intermédiaire, ça m’a boosté car je sentais que j’en avais encore dans les jambes. En plus, j’ai rattrapé Rémi (Cavagna) et ça m’a là aussi poussé à tout donner. J’ai toujours en tête que j’ai perdu de peu la médaille à Tokyo alors je sais qu’il faut tout donner jusqu’au bout. Je suis très heureux de garder le maillot.

« JE N’AI RIEN LÂCHÉ APRÈS LES JO »

Est-ce une consolation après Tokyo ou ta 2e place sur le Tour à Laval ?
Dans le cyclisme, on perd plus qu’on ne gagne. La 4e place à Tokyo est beaucoup plus frustrante que la 2e place à Laval sur le Tour de France. Les JO, c’est tous les quatre ans. J’aurai d’autres possibilités sur le Tour. Sans oublier que ça se joue à rien à Tokyo, alors qu’au Tour de France, Pogacar était au-dessus. Je n’ai rien lâché après les JO. Je suis resté motivé pour prendre ma revanche. Ça fait un an et demi que je suis dans les meilleurs du monde dans cette discipline.

Tu es très constant…
Je suis présent à chaque rendez-vous. Mais bien sûr, il y a toujours des doutes avant une course. Bissegger m’a battu de vingt secondes la semaine passée au Tour du Benelux, il pouvait faire la même chose ici. Mais je sais exactement quoi faire avant un rendez-vous comme celui-là, je connais parfaitement mon corps. Mon matériel est parfait. J’ai une bonne équipe autour de moi.

La Groupama-FDJ dit souvent que tu apportes beaucoup dans le domaine du contre-la-montre...
On essaie tout le temps d’optimiser les choses. Mon entraîneur, Julien Pinot, est ici. Il me parlait à la radio. Il y a aussi mon mécano, Jurgen Landrie. Ils essaient eux aussi de tout faire pour qu’on progresse. J’ai toujours dit que mon objectif était de chercher le maximum de mon potentiel. Il faut faire ce travail pour s'améliorer. Quand je vois qu’à Tokyo je perds le podium pour rien du tout... On doit tout faire car ça ne se joue à rien, surtout sur un parcours pas très long comme aujourd’hui (il faisait 22,4 kilomètres, NDLR).

« UN AVANTAGE PSYCHOLOGIQUE SUR LES AUTRES »

Tu ne dois pas être loin de ton potentiel maximal désormais...
Avec une performance comme celle d’aujourd’hui, je sais que je n'en suis pas loin. Ça fait plaisir. Les efforts sur le vélo et à côté, comme les tests en soufflerie ou sur piste, paient. Je me suis bien préparé pour le Championnat d’Europe et du Monde. Après Tokyo, je n’ai passé que deux semaines à la maison. J’ai filé directement en altitude. Quand tu gagnes après avoir fait ça, c’est une récompense. Je remercie la Groupama-FDJ et Swiss Cycling. C’est aussi grâce à l’équipe nationale quand on voit que Marlen (Reusser) gagne chez les Femmes.

Pour le titre Mondial, est-ce jouable selon toi ?
Je pense oui. Maintenant, j’ai un avantage psychologique sur les autres (sourire).

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