Maurène Tregouët : « J’étais dans tous mes états »

Crédit photo Philippe Le Cocq

Crédit photo Philippe Le Cocq

Maurène Tregouët surfe sur la vague. Pas celle de Lizio, d’où elle est originaire, situé en plein dans les terres morbihannaises, mais la coureuse de 17 ans n’a pas besoin de voir la côte pour surnager. Vainqueure à Plouay, elle s’exporte maintenant à l’international durant tout le week-end, dans l’extrême-Sud des Pays-Bas, à l’occasion du Watersley Ladies Challenge. "Je suis partie mercredi en train avec Coralie André, on a retrouvé l’équipe de France à Paris, on a dormi là-bas et continué le trajet ce jeudi matin. J’ai bien récupéré de Plouay puisqu’on n’avait pas beaucoup de kilomètres, à savoir une soixantaine. Donc je pense que ça va le faire mais je verrai. On a roulé un peu, on a fait 50 kilomètres pour reconnaitre le circuit du chrono et un peu celui de dimanche. Tout se passe bien pour l’instant".

Même si elle traverse une frontière de l’Hexagone pour la première fois à ce niveau, Maurène Tregouët a déjà côtoyé le peloton international, au Tour du Gévaudan. "Mais en équipe de France c’est ma première, précise-t-elle. Je me sens bien, je suis excitée parce que c’est la première fois et porter un maillot de la France, il y en a plein qui aimeraient être à ma place". Pas question pour autant de ne pas suivre ses principes en cédant au stress. "Je ne me mets jamais la pression. Je fais comme si c’était une course régionale ou nationale. On fera les comptes après". Sur le plan personnel, la Bretonne a quelques idées derrière la tête ce vendredi, sur un parcours plat… et plutôt symbolique.

« J’AI UNE CONDITION, NORMALEMENT »

Si les Bleues n’ont pas encore décidé du rôle de chacune, Maurène Tregouët voudrait se distinguer sur ce circuit particulier. "C’est le circuit de Tom Dumoulin, le Bike Park. Je pense que ça me correspond parce que c’est un peu casse-gueule, il faut frotter, c’est ce que j’adore. Et si ça arrive au sprint, ça dépend si on me demande d’emmener ou d’attaquer, mais ça peut me correspondre. Le chrono samedi, je ne pense pas que j’y ferai quelque chose et dimanche il faudra voir la course, mais il y a des beaux taquets !". Et le week-end s’annonce plein de promesses vu sa forme. "J’ai préparé le Mondial qui arrive bientôt. Sur mes entrainements, je suis en forme toute façon. Donc je n’ai pas préparé cette course spécialement, mais j’ai une condition, normalement", sourit-elle.

Toute cette dynamique s’est traduite en course. À Plouay donc, mais aussi sur le Tour de Charentes ou au Championnat de France. Le week-end dernier, Maurène Tregouët a réglé un petit groupe au sprint, sur l’arrivée mythique de la course morbihannaise. "On n’était pas nombreuses parce qu’il y avait le Championnat 35 et on avait la Coupe des Nations en Epagne. C’est un peu dommage. Mais j’ai suivi à chaque fois les coups. Puis au sprint j’ai lancé de loin, vent de face, c’était dur, mais ça a tenu, je suis contente de moi !, se réjouit la vice-championne nationale. On me dit que je suis sprinteuse, mais je m’étais bien débrouillée au Gévaudan comme grimpeuse. Attaquer peut me faire du bien aussi. J’attaque, mais pour l’instant ça ne me réussit pas".

UNE PENSÉE POUR MARIE LE NET AVANT D’ALLER EN BELGIQUE

Couronnée à Plouay, Maurène Tregouët a gardé dans un coin de sa tête le souvenir des Championnats d’Europe. Bien qu’elle n’ait pas participé, puisqu’elle n’était pas encore Junior, elle se prend à rêver, un jour, de pouvoir disputer la victoire sur une grande compétition dans ce dernier virage, suivi du faux-plat descendant menant à la ligne d’arrivée. "Je l’avais fait à l’entrainement quand on était en stage, mais c’était la première fois en course, sur la première édition Juniors. La gagner, ça marque un peu. J’ai eu mon nounours, rigole-t-elle. On avait quand même un beau groupe, on était sans pression et c’est bien aussi ces courses-là. Il y a eu les Championnats d’Europe là-bas, donc je me dis que s’il y a une grande course là-bas plus tard, au moins j’aurai déjà réussi à gagner ici".

Elle pense justement au grand Championnat qui va marquer sa fin de saison. En Flandres, sur le rendez-vous mondial. "Quand j’ai appris la sélection, sans avoir fait les deux stages en équipe de France, j’étais comme une folle, j’étais dans tous mes états. C’était un rêve. J’ai commencé en Poussine 1, dès le début on avait des petits Championnats de France à l’époque. Je courais avec Marie Le Net et là je la vois aux Jeux Olympiques. Alors forcément, un Mondial en Junior 1, c’est une belle expérience, je vais profiter à fond". Et Maurène Tregouët est curieuse de s'y tester. "J’ai déjà regardé le profil, il y a des taquets et normalement des pavés. Mais il n’y en a pas à côté de chez moi donc je ne me suis pas entrainée dessus ! Je vais essayer, je vais prendre la voiture et trouver une ville à côté où il y en a. On a d’ailleurs des petits pavés sur la première étape ici, ça ne sera pas des gros pavés mais ça va permettre de voir et tester un peu". L’entraînement a donc déjà commencé.

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