Pierre-Yves Chatelon : « Tout est satisfaisant »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Avec une victoire d’étape décrochée par Paul Penhoët, et une deuxième place au classement général pour Kévin Vauquelin, entre autres, l’équipe de France a réussi son Étoile d’Or, manche de la Coupe des Nations Espoirs. Avec une composition bien différente des deux manches précédentes, Pierre-Yves Chatelon, sélectionneur de l’équipe de France Espoirs, a pu jouer de nouvelles cartes. Il revient avec DirectVelo sur ces deux jours à domicile pour les Bleus.

DirectVelo : Quel bilan fais-tu de l’Étoile d’Or ?
Pierre-Yves Chatelon : Plutôt satisfaisant. On vient toujours pour gagner les courses, surtout après le beau chrono de Kévin (Vauquelin), mais c'est dur de trouver l'ouverture. Surtout avec le jeu des bonifications, on avait plus peur des Italiens que des Polonais aujourd’hui (mardi). Mais c'est un très beau bilan. En plus, Paul (Penhoët) trouve l'ouverture au dernier moment dans un trou de souris à l'arrivée, pour s'imposer, c'est top.

Finalement, tout s’est joué sur le chrono inaugural…
Je m'en doutais. C'est pour ça que la composition de l'équipe était essentiellement basée sur des rouleurs. Avec Thomas (Delphis), Hugo (Page), Kévin, qui devient une valeur presque très sûre dans cet exercice là. Je me doutais que le scénario serait vite bloqué avec le chrono. Même si les bonifications distribuées en cours de route et aux arrivées permettaient quand même de mettre en danger l'équipe du leader.

« ÇA A MATCHÉ, IL N’Y AVAIT PAS DE CLANS »

Comment avais-tu dessiné ton équipe ?
J'ai fait beaucoup tourner par rapport aux garçons que j'avais emmenés en Pologne et République tchèque puisqu'il n'y avait que Kévin qui avait déjà fait cette échéance. Je voulais essayer des garçons qui avaient des qualités de chrono. On a très peu de chrono référence à l'international, comme celui-là. Même si c'était un petit peu court. Avec les deux Thomas (Delphis et Gachignard), des coureurs de ce profil. Joris (Delbove) méritait une sélection de longue date, je n'avais pas pu le mettre sur les autres sélections. Il a fait beaucoup de boulot dans le final, notamment pour emmener les copains. Je savais qu'on risquait d'avoir des massifs, donc il fallait un coureur très rapide. Donc c’était Paul qui a gagné une étape et le général de l'Eure-et-Loir. Il était le bienvenu. Hugo a aussi une belle pointe de vitesse. En faisant deux de la dernière bonif, il est revenu à neuf secondes au général. Donc s'il s'imposait sur la ligne il pouvait gagner le général avec. Il n'a pas trouvé l'ouverture dans ce final houleux, ils se sont un peu cherchés les uns les autres.

Pour sa première sélection chez les Espoirs, Paul Penhoët montre déjà que tu peux compter sur lui. Peut-il devenir l’une de tes cartes maitresse ?
Ça va dépendre de son avenir, s'il franchit rapidement l'échéance qui va au dessus de la Conti. Pour le Tour de l'Avenir, non. L'équipe est déjà composée, ce sera sans un gros sprinteur. Mais en revanche pour les échéances de septembre, avec un Championnat d'Europe en Italie et un Championnat du monde plus flahute en Belgique, ça peut être la carte maitresse du sprint. Intrinsèquement c'est le plus rapide. Donc ça reste au conditionnel, il y a des échéances d'ici septembre pour mesurer sa capacité à briller sur ces courses. Mais il a marqué des points.

Quelles leçons tires-tu de ces deux jours ?
Collectivement c'est toujours un peu dur de se trouver. Pour certains c'était leur première sélection, comme Thomas Gachignard ou Paul Penhoët, donc par rapport à des gros blocs équipe comme les Pays-Bas, on avait un peu plus de mal à se trouver dans le peloton. Mais ce n'est pas décevant, ça a bien fonctionné, ils l'ont fait dans les moments clés. C'est plutôt des motifs de satisfaction et des choses qui m'ont plu. La mayonnaise a bien pris. Malgré la nouveauté et la rotation. Il n'y a rien qui m'a déplu, ce sont des jeunes garçons en apprentissage, très pressés de passer pro. Certains sont déjà assurés de leur avenir, d'autres pas. C'est parfois difficile de faire un collectif, mais là ça a matché. Il n'y avait pas de clans, c'était bien homogène. Donc tout est satisfaisant.

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