Le "TRW" à Zolder : « Plus une course de F1 que de vélo »

Crédit photo DirectVelo

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Alors que l'annulation de la deuxième étape du Tour de Wallonie entre Verviers et Hervé était actée, le directeur sportif de Lotto-Soudal Marc Wauters a proposé une solution à l'organisation : une course sur le circuit de Zolder. Christophe Brandt a directement emboité le pas de celui qui gère les courses cyclistes sur le circuit automobile. 30 tours de 4,011 kilomètres seront à parcourir (lire ici).

« UNE TRÈS BONNE SOLUTION »

L'organisation a communiqué la bonne nouvelle aux équipes ce mardi matin au départ de la première étape à Genappe. "Je préfère ça que de rester à l'hôtel. Ce sera atypique, ce sera une sorte de critérium", estime Alexis Gougeard pour DirectVelo. Stan Dewulf, son coéquipier d'AG2R-Citröen, se demande comment ça va se passer. "Beaucoup de coureurs sont en reprise et ont envie de rouler. C'est mieux qu'il y ait une course, mais ça va tourner dans tous les sens. Je suis curieux de voir ce que ça va donner. Je ne suis pas sûr que ce sera une partie de rigolade". Tom Paquot, le coureur de Bingoal-Wallonie Bruxelles, va même plus loin. "J'ai fait une course en Espoirs là-bas l'an dernier et ce n'était pas facile, alors en plus avec le niveau qu'il y a ici, ça peut faire mal. Ça risque d'être plus une course de Formule 1 que de vélo".

Du côté des directeurs sportifs, on pense que "c'est mieux que rien. C'est bien d'avoir une course, pour l'organisation et les sponsors. Sinon, les coureurs seraient restés dans leur chambre à ne rien faire", déclare Axel Merckx, le directeur sportif d'Hagens Berman-Axeon. Son collègue d'Arkéa-Samsic Roger Tréhin est du même avis. "Les organisateurs se sont adaptés aux circonstances. On court, c'est bien. C'est une très bonne solution".

TOURS RENDUS POUR LES INCIDENTS MÉCANIQUES

Un critérium au milieu d'une course par étapes n'est pas fréquent. Du coup, après l'arrivée de la première étape, une réunion improvisée avec les directeurs sportifs s'est tenue, présidée par l'organisateur Christophe Brandt et le président du collège des commissaires, Ludo Smeyers, afin de préciser la règlementation UCI en vigueur pour les critériums. D'emblée, Christophe Brandt a précisé qu'"un coureur lâché à la régulière sera crédité de son temps à l'arrivée. Les temps ne sont pas neutralisés".

Au niveau des incidents mécaniques, l'article 2.7.022 sera d'application : en cas d’accident reconnu (chute légitime, crevaison, bris d'une pièce essentielle de la bicyclette), le coureur a droit à une neutralisation d’un ou deux tours à déterminer par les commissaires selon la longueur du circuit. "C'est très bien comme ça. Ça va diminuer le stress dans le peloton", apprécie Stan Dewulf. Ludo Smeyers a précisé que si le vélo n'est plus en état, le jury prendra des décisions au cas par cas. En effet, aucune voiture suiveuse ne sera autorisée sur le parcours et les mécanos seront postés à deux endroits sur le circuit. A noter que pour les sprints intermédiaires (comportant 3, 2, 1 secondes de bonification), la règle de l'article 2.7.019 sera suivie : ils doivent avoir lieu sur la ligne d’arrivée et après un nombre de tours qui sera toujours le même entre deux sprints, à savoir après le 8e, 16e et 24e tour. Mais le règlement UCI prévoit aussi qu'un coureur qui bénéficie de tours rendus pour incident ne peut participer au sprint suivant.

PAS DE JOURNÉE DE CONGÉ POUR LES DIRECTEURS SPORTIFS

Finalement, cette journée sera peut-être plus calme pour les directeurs sportifs, qui pourront quand même rester sur le bord de la route. "Ce n'est pas une journée de congé pour autant. Le briefing du matin aura encore plus son importance. Et puis, on peut rester en contact avec les coureurs à la radio. Ce sera une expérience unique pour les coureurs et pour les directeurs sportifs", pense Axel Merckx.

Avec une étape plate en circuit, l'allure générale de ce Tour de Wallonie change complètement car en principe, l'étape Verviers-Herve était une des plus redoutables avec les ascensions de la Redoute, ou encore les côtes de Lorcé et de Cornesse. Les chances de voir un vainqueur du profil d'Arnaud Démare, lauréat l'an dernier, semblent augmenter, même s'"il y a encore de quoi faire", assure le combatif du jour Alexis Gougeard, relayé par le leader du classement des monts Tom Paquot. "L'étape de mercredi est plus facile, mais celle de jeudi est encore plus difficile avec l'ajout d'un circuit local à Erezée (lire ici), avec la triple ascension de la Côte de Beffe. Ça va se jouer entre hommes forts".

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