Rien n’a pu arrêter le VC Rouen 76. Sur le Chrono 47, deuxième manche de Coupe de France N1, les équipes ont été nombreuses à signer des temps intéressants au premier intermédiaire, avant de perdre pied sur la dernière partie. Les Normands, dans le bon rythme mais seulement 4^e au pointage, ont maintenu la pression et ont même creusé pour s’installer de manière définitive sur la première marche du podium (voir classement). "On avait à cœur de performer, on avait bien préparé notre affaire", révèle Kévin Vauquelin. En effet, Jean-Philippe Yon et les siens n’avaient pas fait les choses à moitié. "Je suis très satisfait de mes coureurs surtout. C'était une épreuve qu'on s'était mise dans la tête dès le début de saison. On était venus faire un stage ici au mois de janvier pour appréhender un peu le parcours. Savoir ce qui nous attendait. On avait fait le choix le week-end dernier de ne pas courir pour refaire un stage de chrono".

Le directeur sportif, qui fête d’ailleurs ses 50 ans ce mercredi, n’a pas été déçu par la fête. "Les garçons ont répondu présent sur un circuit difficile. On a fait les 20 derniers kilomètres sous la pluie par rapport à d’autres équipes sous le sec, ça pouvait être un désavantage. Mais on a bien géré les montées, on a fini très fort. Sur les 7-8 derniers kilomètres on doit être parmi les plus forts. Grand coup de chapeau à cette équipe jeune avec cinq Espoirs, dont trois gamins de 20 ans". Avec le Champion de France Amateurs de la spécialité dans ses rangs, le VC Rouen 76 avait une belle locomotive. Mais pas que. "Dans un chrono par équipes il faut compter sur le collectif. Kevin (Vauquelin) a été bon, comme les autres. Je comptais sur leur intelligence, le respect du groupe. Ça passait par là pour s'imposer. Ils se sont respectés, beaucoup parlé sur les parties difficiles. Ils ont été à la hauteur de l'événement".

« C’ÉTAIT UN CHALLENGE DE S’ORGANISER »

Kévin Vauquelin approuve l’avis de son directeur sportif, et en dit plus sur la tactique mise en place. "Il faut être homogène et bien s'entendre, savoir ce qu'on fait. On est parti assez prudemment. À six, il fallait faire attention. C'est un début assez dur avec vent de face. Dans la partie difficile, sur les 15 derniers kilomètres, on a ouvert les vannes, on était au maximum qu'on pouvait". Malgré ce départ prudent en théorie, Jean-Philippe Yon s’aperçoit très vite que ses protégés sont dans l’allure. "J'avais mis quelqu'un au km 12 pour faire un pointage interne. On était meilleur temps avec 12" d'avance sur Nogent à cet endroit. On savait qu'on était dans l'allure. Je ne voulais pas attendre le km 28 pour avoir l’information. Ça nous a permis de gérer les parties difficiles en cohésion. Il n'y avait pas de rôles définis. On était très homogène. Mais surtout j’attendais le respect des uns des autres, c'est la base".

Le parcours aura donné du fil à retordre aux coureurs. "C'est un parcours très difficile, très usant, c’était un challenge de s'organiser pour un chrono par équipe. Le début était un peu cabossé donc c’était dur d’être en position sur le vélo", synthétise Kévin Vauquelin, alors que son directeur sportif tente d’expliquer les contre-performances de certains adversaires. "Il y a de grandes surprises dans le classement avec des équipes majeures passées au travers. Ils n'ont peut-être pas su gérer cette cohésion. C'était un parcours où on pouvait exploser à tout moment. Il fallait être sur le fil du rasoir, sans passer au-delà. On a su le faire parfaitement". Pour le plus grand bonheur de Kévin Vauquelin, abonné aux victoires face à la montre. "J'ai l'avantage d'être bien, donc j'ai pu bien soulager l'équipe. Quand tu es tout seul, tu as peut-être plus de pression, c'est plus dur et on s'en prend qu'à soi même", rigole-t-il. Mais il ne devrait pas y avoir de grandes explications dans le camion de Rouen.