Mathéo Le Fur : « Le vélo que j’aime »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Alors qu’ils n’étaient plus qu’une grosse vingtaine à pouvoir espérer quelque chose, Mathéo Le Fur était encore dans le bon coup, au Championnat de France d’Épinal, samedi dernier. "Quel chantier ! Je n’ai jamais vu un Championnat de France aussi dur, lâchait-il essoufflé après avoir franchi la ligne. J’ai été pendu au dernier tour. À deux tours de l’arrivée, je me fais lâcher et je rentre au forceps sur le groupe. Je me dis « allez, il y a quelque chose à aller chercher ». Le circuit était très exigeant. Ce sont les costauds qui sont devant. Chacun est à sa place. C’était vraiment très dur". Habituellement coureur du Paris Cycliste Olympique, c’est sous les couleurs de l’Île-de-France qu’il s’alignait dans les Vosges. "Ça fait plusieurs semaines que je suis équipier aux côtés de Maxime Gressier et Jérémy Roma. Ça m’a beaucoup fait progresser de rouler pour ces deux super gars".

Parmi les deux coureurs de N2 (avoir Tristan Delacroix) à jouer devant, au milieu des favoris, le coureur de 19 ans a montré de quoi il était capable. "Je vois que j’ai passé un cap cette année. Sur des circuits chantier comme ça, c’est là où je me fais plaisir. J’ai tellement aimé jouer les premiers rôles. J’aime bien quand c’est dur, même si c’est plat avec le vent, quand vraiment ça se fait à la patte. C’est le vélo que j’aime". Mathéo Le Fur n’a pas hésité à regarder les gros coureurs de N1 dans les yeux. "Ça a été assez dur à gérer car je me suis retrouvé assez vite tout seul. Je visais des noms. Axel Zingle forcément, et Kevin Le Cunff. Après, c’est dur de rester avec eux. J’essayais d’aller dans les coups et de jouer à l’économie. Je savais que ça allait être dur".

« ARRIVER AVEC DES NOMS COMME ÇA, C’EST FLATTEUR »

Le 3e du Tour du Bocage et de l’Ernée 2019 a même tenté sa chance en prenant un coup. "J’ai senti qu’il y avait une ouverture. Je me retrouvais même dans un groupe de sept avec plusieurs mecs. Ça revenait à chaque fois. C’était peut-être un peu trop tôt. Forcément, quand on est devant comme ça, on y croit toujours, il faut y croire jusqu’à la fin. Un Championnat de France est vraiment particulier". À l’arrivée, sa place de 21e place peut sembler anecdotique (voir classement). Mais Mathéo Le Fur peut se vanter d’avoir fait partie des survivants de la journée. "J’étais complètement cramé pour le sprint, je finis dernier du groupe. J’ai levé le cul de la selle et les crampes m’ont dit stop, s’amuse-t-il quelques minutes après en avoir terminé. Je ne suis qu’avec des N1, je suis en N2 en Espoir 2. Il me manque encore un peu de métier et de bornes".

Depuis quelques semaines, le Seine-et-Marnais trouve les sensations, comme lors de la Coupe de France N2 aux Boucles Nationales du Printemps. "Durant ma carrière, j’ai souvent joué avec la malchance. Ça fait plusieurs semaines que ça roule plutôt bien pour moi. J’ai été Top 10 de la Coupe de France la semaine avant le Championnat". De quoi monter le curseur de confiance avant Épinal. "Je savais que je pouvais faire quelque chose de joli. C’est sûr qu’arriver avec des noms comme ça, c’est flatteur". Mathéo Le Fur aura l’occasion de lutter pour un autre maillot bleu-blanc-rouge très vite. "Mon grand objectif est le Championnat de France Espoirs car il est à la maison. Il va y avoir toute la famille et les copains. Ça va être un circuit un peu dans ce style-là : chantier et usant. Vu ce que j’arrive à faire aujourd’hui (samedi), j’espère pouvoir faire quelque chose de beau".

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