Le Mont Ventoux DC voit triple

Crédit photo William CANNARELLA / DirectVelo

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C’est la dernière ligne droite pour Nicolas Garcera et tout le comité d’organisation du Mont Ventoux Dénivelé Challenge (1.1). Ce week-end, l’homme à la tête de l’épreuve avait encore régulièrement les yeux rivés sur les prévisions météos pour mardi, avec le regard avisé d’un prévisionniste présent au sein de l’équipe. "Ça se présente plutôt pas mal même si depuis plusieurs semaines, la météo est régulièrement instable dans la région. On devrait avoir une trentaine de degrés au pied du Ventoux et entre 15 et 20°C en haut. Le ciel devrait être orageux et il pourrait y avoir des rafales de vent jusqu’à 50 km/h”, prévient l’organisateur, qui annonce ainsi des conditions possiblement lourdes.

Pour cette troisième édition de la course d’un jour provençale, c’est un troisième jour de la semaine différent qui est proposé au peloton. Après un jeudi puis un lundi, c’est donc un mardi que se tiendra l’épreuve cette fois-ci. Nicolas Garcera s’explique : “on s’est aperçu que c’est mieux pour le confort des équipes. Le lendemain de la fin du Critérium du Dauphiné, c’était trop collé. Selon où est située l’arrivée finale du Dauphiné, il peut y avoir quatre ou cinq heures de route, c’est trop pour enchaîner le lendemain. C’était le cas la première année lorsque le Dauphiné s’était terminé en Suisse. Il était impossible de finir le Dauphiné et de courir chez nous ensuite. On a perdu du monde comme ça. Il y a donc une journée de repos entre la fin du Dauphiné et notre organisation et c’est la même chose dans l’autre sens avec la Route d’Occitanie. Je pense que c’est l’idéal, sur le papier”, se réjouit-il auprès de DirectVelo. Ainsi, le but est de récupérer des fronts qui comptent enchaîner deux des trois compétitions.

ET UN, ET DEUX... ET TROIS VERSANTS ! 

Ce sera notamment le cas pour deux des principales têtes d’affiche de la course : le Colombien Miguel Angel Lopez et l’Espagnol Enric Mas, la doublette de la Movistar ayant fait le choix d’enchaîner le Critérium du Dauphiné puis le Mont Ventoux DC. “C’est la preuve qu’avec cette date et cette formule, de grands noms ont envie d’enchaîner pour peaufiner leur condition physique”. Nicolas Garcera se félicite également de la composition des équipes AG2R Citroën, B&B Hôtels ou encore Trek-Segafredo. “D’autres équipes jouent moins le jeu sans que l’on ne comprenne vraiment le pourquoi du comment mais c’est comme ça. Je préfère mettre en avant les équipes qui jouent le jeu. J’imagine que d’autres donnent la priorité absolue aux épreuves du WorldTour et que le reste ne les intéresse pas vraiment”.

Après une arrivée au niveau du Col des Tempêtes l’an passé - soit pas tout à fait au sommet du Ventoux - en raison de travaux sur « le Géant de Provence », la course va retrouver son arrivée tout en haut du Ventoux, après une double ascension : d’abord par Sault, puis l’ascension plus traditionnelle par Bédoin. “Ce parcours, c’est celui que l’on doit faire depuis deux ans mais à cause des travaux, ce n’était pas possible. On voulait vraiment faire la bascule et emprunter les trois versants du Ventoux. Ce sera enfin le cas”, se réjouit Nicolas Garcera, alors qu’après la première ascension du « Mont Chauve », les coureurs descendront par Malaucène. Le tout sur une distance de 155 kilomètres. “On voulait quelque chose d’assez court pour qu’il y ait du mouvement”.

VERS UNE VERSION FÉMININE EN 2022

Cette année, le Mont Ventoux Dénivelé Challenge sera d’ailleurs retransmis à la télévision en intégralité. “C’est important pour tout le monde, notamment pour certaines équipes qui ont été en manque de visibilité depuis le début de saison. Je pense aussi à notre ville départ, fidèle depuis la première édition et qui n’est pas mise en valeur si on prend l’antenne à mi-course. Il fallait renvoyer l’ascenseur”, est-il détaillé en évoquant la commune vauclusienne de Vaison-la-Romaine.

Quant au plateau, il peut aisément être qualifié d’hétérogène. Au milieu, notamment, de sept WorldTeam, dont Astana-Premier Tech, EF Education Nippo, Movistar et Trek-Segafredo pour citer les formations étrangères de première division, on retrouvera également au départ des équipes qui risquent de ne pas vraiment parler au grand public, à l’image de la Bahrain Cycling Academy, Bike Aid, Electro Hiper Europa ou encore la Global 6 Cycling. “C’est bien pour ces équipes-là de pouvoir se montrer, ça annonce du mouvement”, insiste Nicolas Garcera. Qui pense déjà à la suite et à une version féminine qui devrait voir le jour en 2022. “On prépare l’avenir et ça commence dès maintenant”. En attendant, pour sa troisième édition, le Mont Ventoux DC s’apprête à voir triple avec ses passages par Sault, Malaucène et Bédoin.

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