Cédrine Kerbaol a voulu « honorer » Liège

Crédit photo Arkéa Pro Cyclig

Crédit photo Arkéa Pro Cyclig

C’est l’année des découvertes pour Cédrine Kerbaol. À commencer par dimanche dernier, lorsque la sociétaire du Team Arkéa a pris le départ de Liège-Bastogne-Liège, la première course WorldTour de sa carrière. "Je ne savais pas du tout où me situer avant d’arriver sur cette course mais je n’appréhendais pas. J’étais relativement bien placée sur la première partie puis ça s’est scindé dans la Haute Levée". Mais la Bretonne a eu une seconde chance pour réintégrer le peloton des favorites. "Dans la côte du Rosier, une fille de Canyon qui avait eu un ennui mécanique est sortie de notre groupe pour faire le jump sur le premier groupe. Je me suis mise dans sa roue, on s'est rapproché à 15 secondes de boucher le trou. Elle l’a fait, mais pas moi, rigole-t-elle après coup. Je n’ai pas pu tenir physiquement avec l’effort intense. Mais je ne m’inquiète pas, je suis jeune".

« ÇA NE SERT À RIEN DE STRESSER OU D'AVOIR PEUR »

Bien qu’elle termine à une anecdotique 61e place, la coureuse qui fêtera ses 20 ans mi-mai se réjouit d’avoir été au bout. "C’est un monument, il fallait l’honorer ! Le fait de terminer et d'être dans le classement est un bon point. Ça aurait été un peu frustrant dans le cas contraire. C’est cool mais les prochaines années il faudra jouer pour être avec le groupe de devant". Au milieu des cadors du peloton féminin, et alors qu’elle s’apprêtait à découvrir des haut-lieux du cyclisme, Cédrine Kerbaol n’a pas paniqué pour autant. "J’avais hâte de découvrir, ça ne sert à rien de stresser ou d'avoir peur. On sait que des filles sont au dessus, ça se joue à la pédale donc on finit forcément à notre place. J’avais fait la reconnaissance de la Redoute et des côtes suivantes la veille. J’étais comblée. Ça m’a mise en confiance pour me familiariser avec".

Désormais membre d’Arkéa, en Continental, l’ancienne Championne de France Juniors compte bien retourner à Liège dans les années futures. "J’ai vraiment adoré. Les filles de mon équipe me disaient que l’édition précédente avait été un chantier. Elles me disaient « c’est trop dur, c’est horrible ». Physiquement c’est sûr que c’était dur mais j’ai trouvé ça génial ! C’est une course où j’ai envie d’être présente à l’avenir". Après trois années avec la Breizh Ladies, à l’échelon inférieur, Cédrine Kerbaol reste du côté de sa Bretagne. Mais découvre bien sûr de nouvelles épreuves. "C’est beaucoup d’apprentissage. Avant Liège je n’avais fait que des courses pavées alors que je n’en avais jamais faites de ma vie". Mais la découverte a été plutôt fructueuse. "Je m’attendais à ce que les pavés soient très compliqués, mais ça l’a plutôt bien fait. J’ai travaillé l’endurance critique donc ça s’est bien passé, j’ai même aimé ça !", rigole-t-elle.

UN RÊVE DE GIRO

Après cinq jours de course, dont quatre en Belgique, la 7e de la dernière Périgord Ladies n’a pas décroché de résultats majeurs, mais compte déjà quelques anecdotes. "J’ai essayé de suivre (Marianne) Vos sur une attaque, j’ai pété après un kilomètre… Sauter dans sa roue n’était pas la meilleure idée, s’amuse-t-elle à nouveau. J’ai pris des risques et j’ai fait des erreurs. On peut les faire une fois mais pas deux. Je retiens ce que je fais et ce que je ne fais pas". Confrontée à Marianne Vos et tant d’autres, les pelotons qu’elle côtoie chaque week-end sont différents de ceux des courses nationales. "Je voyais qui était qui à la télé, mais face aux filles en vrai, ce n’est pas pareil. De la télé elles paraissent distantes, éloignées, puis on se retrouve avec des nanas abordables et sympas".

Mais au sein de sa formation Arkéa, la Plouarzéliste n’est pas dépaysée. "Ce sont des filles que je connaissais déjà de base, il y a beaucoup de Bretonnes. Ce n’est pas comme se retrouver à l’étranger en ne connaissant personne. Au niveau des moyens on sent la différence, on se rapproche des garçons, on fait d’ailleurs des stages avec eux, c’est sympa". C’est d’ailleurs un nouveau stage qui l’attend, pour préparer la deuxième partie de saison, avec des courses qui devraient lui seoir. "Je m’apprête à faire un stage en hypoxie. Il y aura les Championnats de France Elite où j’espère faire le chrono et la route. Mais la course que j’aimerais vraiment faire, c’est le Giro. On a été sélectionné, ça peut être super d’y participer pour l’expérience et la caisse. Ça me tiendrait à cœur de le faire". Cédrine Kerbaol a ainsi encore des horizons à découvrir.

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