Anna Van der Breggen au septième ciel

Crédit photo Gautier Demouveaux / ASO

Crédit photo Gautier Demouveaux / ASO

Immense Anna Van der Breggen ! Malgré la forte opposition de Kasia Niewiadoma jusque dans les derniers mètres de l’ascension du Mur de Huy, c’est bien la Néerlandaise qui s’est imposée pour la septième fois consécutive sur la Flèche wallonne (1.UWT) ce mercredi (voir classement). Personne d’autre que la Championne du Monde en titre n’a pu s’imposer sur la Classique belge depuis Pauline Ferrand-Prévot en 2014. Une performance ahurissante. “Bien sûr, je réalise ce que j'ai fait. C’est étrange, cette montée… Ça marche à chaque fois pour moi, c’est très spécial de gagner une grande course comme celle-là sept fois de suite. J’en suis fière”, lâchait-elle auprès de DirectVelo en conférence de presse, quelques minutes après son triomphe.

PAS DE PRESSION PARTICULIÈRE

Présente sur l’épreuve pour la dernière fois avant de mettre un terme à sa carrière, la leader de la SD Worx ressentait-elle une pression particulière à l’idée de défendre son titre une dernière fois, et de ne pas terminer sur un échec ? “Non, ce n’était pas le plus important. Je n’avais pas le sentiment de devoir prouver quoi que ce soit. Quand tu as gagné six fois, je ne vois pas pourquoi il faudrait absolument avoir besoin de gagner une septième fois. C’était ma dernière chose. Alors oui, sept, c’est mieux que six. Mais finir avec six, ça aurait été pas mal non plus”.

Bien que chacune des sept victoires représente à chaque fois une grande émotion pour Anna Van der Breggen, ce succès-ci, le dernier, a forcément une saveur particulière, d’autant qu’il a fallu s’employer pour aller le cueillir. “C’était une course difficile, ça a roulé vite dès le départ. Le scénario est très différent maintenant ici. Avant, tout le monde attendait la dernière ascension mais là, ça n’avait rien à voir. Le parcours est bien plus dur qu’avant, je trouve, et ça rend la course plus difficile à contrôler. Heureusement, les filles ont fait un superbe travail tout au long de la course et je suis très heureuse d’avoir pu conclure le travail”.

KASIA NIEWIADOMA A BIEN RÉSISTÉ

Avant l’ascension finale du Mur de Huy, l’athlète de 31 ans a retenu son souffle lorsque ses coéquipières ont manqué la grosse échappée du jour, puis quand la Championne des États-Unis, Ruth Winder (Trek-Segafredo), a pris une bonne trentaine de secondes d’avance sur le groupe de contre, où personne n’a voulu véritablement assumer le poids de la poursuite. “Je n’aurais pas pu gagner sans les filles. D’autres années, peut-être. Mais cette fois-ci, vu le scénario, je n’aurais pas pu le faire toute seule. La présence de Ruth devant était forcément problématique, il fallait rouler car elle était très forte. Tout au long de la journée, c’était un vrai challenge. Demi (Vollering) a elle-même décidé de se sacrifier pour boucher le trou sur la fin. Je lui en suis très reconnaissante”

Encore fallait-il parvenir à distancer, une nouvelle fois, toutes ses rivales dans le dernier kilomètre dans un groupe composé de neuf éléments, dont la Française Juliette Labous (lire ici). Ce qu’elle est parvenue à faire avec brio. “C’était un vrai challenge, super excitant sur la fin. Déjà, lorsque j'ai pu suivre l'accélération de (Annemiek) van Vleuten, j'ai compris que je n'étais pas trop mal, et certainement mieux qu'à l'Amstel. Puis, dans le Mur de Huy, Kasia était très forte. Je me doutais qu’elle allait tenter quelque chose à un moment ou un autre. On montait toutes les deux à la même vitesse. Et sur la toute dernière partie, je me sentais toujours forte. Je suis heureuse d’avoir pu le faire”. Pour rentrer un peu plus encore dans l’histoire de son sport. "Je me présente sur chaque course pour la dernière fois et c'est toujours spécial. Mais ici, sur la Flèche wallonne, c'était encore un peu plus spécial".

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