Paul Lapeira et l’autre photo-finish

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

Il n’y a pas qu’aux Pays-Bas que la photo-finish a été nécessaire ce dimanche. Si Tom Pidcock (Team INEOS Grenadiers) et Wout van Aert (Jumbo-Visma) ont dû attendre de longues minutes pour savoir qui du Britannique ou du Belge avait remporté l’Amstel Gold Race (1.UWT) sur le circuit néerlandais de Valkenburg, une Classe 2 réservée aux Espoirs s’est elle aussi jouée à la photo-finish. C’était du côté de la Vénétie, en Italie, pour le Trophée de la ville de San Vendemiano. Et c’est Paul Lapeira qui s’est imposé de quelques centimètres face à l’Italien Jacopo Menegotto (General Store-Essegibi). “C’est une victoire dans la continuité de ce que j’ai fait ces dernières semaines. Tout le monde a vu que j’étais capable de gagner une manche de Coupe de France (sur le GP de Saint-Etienne Loire, NDLR) et je montre ici que je peux enchaîner”, expliquait le lauréat, pour DirectVelo, sur le chemin du retour. “Je sens que je progresse tous les ans et même au fur et à mesure de la saison. On a la chance de faire partie des rares coureurs qui enchaînent tous les week-ends, et ça aide”, apprécie le coureur d’AG2R Citroën U23.

LE CALME AVANT L’ATTAQUE DÉCISIVE

La course d’un jour transalpine comptait 179,6 kilomètres dont les 110 premiers sur un premier circuit relativement plat, autour de la ville de départ et d’arrivée. “Puis on avait une dizaine de kilomètres pour rejoindre le second circuit qui lui était vraiment dur, avec deux bosses d’environ cinq minutes chacune, dont une vraiment raide avec des passages à 17-19%”, précise Paul Lapeira. Comme imaginé par ce dernier, la décision s’est faite dans la dernière partie de l’épreuve, une fois le peloton arrivé sur ce second circuit. “C’était vraiment calme pendant 115 kilomètres puis ça a beaucoup frotté avant l’arrivée sur l’autre circuit. Thomas (Delphis) et Loris (Trastour) ont fait un superbe travail pour nous placer idéalement. On était la deuxième équipe dans la file, on ne pouvait pas espérer mieux”.

UNE GRANDE CONFIANCE EN SA POINTE DE VITESSE

C’était ensuite au coureur de 21 ans de prendre ses responsabilités. “J’ai profité d’un moment de flottement pour sortir, au sommet du premier passage dans la première bosse du dernier circuit. On est sorti à deux, puis à huit et c’est allé au bout comme ça”. L’octuor s’est ensuite transformé en sextuor, tandis qu’Alex Baudin et Valentin Retailleau, coéquipiers de Paul Lapeira, étaient non loin de ce groupe de six, présents dans la première contre-attaque qui aurait pu rentrer. Mais c’est finalement à six, et au sprint, que la victoire s’est jouée. “L’entente était parfaite, on a collaboré jusqu’au bout”. Restait alors à conclure le beau travail effectué tout au long de l’après-midi. “Je ne connaissais pas trop mes adversaires mais je me faisais totalement confiance. Je me sentais capable de gagner. À tel point que j’ai même lancé peut-être un peu trop tôt, aux 250 mètres”. Une option qu’il n’aura, heureusement pour lui, pas l’occasion de regretter (voir classement). “Un autre coureur est revenu vraiment proche sur la ligne. C’était chaud. Franchement, sur le coup, je ne savais pas du tout si j’avais gagné ou non. Je n’ai pas célébré car j’avais un doute”. Avant que la photo-finish ne le déclare donc vainqueur pour la deuxième fois de la saison.


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