C’est la fin d’un week-end fort en émotions et en résultats pour le Vendée U. Alors que son coéquipier Antonin Corvaisier portait le maillot jaune du Tour du Pays de Lesneven avant la troisième et dernière étape, c’est finalement Emilien Jeannière qui s’impose ce dimanche après-midi au classement général. 3e de l’étape remportée par le Canadien Raphaël Parisella (voir classements), le récent vainqueur de la Flèche de Locminé exprime sa satisfaction après un nouveau week-end faste pour sa formation.

DirectVelo : Quelle dernière étape pour toi !
Emilien Jeannière : C’était très mouvementé. On avait pour consigne de faire la course comme d’habitude et de ne pas trop s’occuper du maillot jaune d’Antonin (Corvaisier). On avait plusieurs cartes à jouer. Nous étions mal embarqués en début d’étape parce qu’on n’avait personne quand le groupe de onze est sorti ! Nous avons vite relancé et on se retrouve en contre, Antoine (Devanne) et moi. On revient sur la tête. Nous avons été vigilants car nous étions 29. Quand c’est ressorti au sommet de la bosse, on était tous les deux encore présents à l’avant. On passait bien nos relais mais on était tous les deux en bonne position pour le général, ça n’était pas forcément à nous de faire le boulot. C’était un avantage.

Depuis le début de saison, on n’a pas l’habitude de voir une échappée sans coureur du Vendée U. Est-ce qu’il y a eu un moment de panique lorsque ce gros groupe est sorti sans coureur de l'équipe ?
Franchement, oui. On avait tous prévu de prendre les coups et au final, on ne se retrouve pas devant. Il a fallu bouger directement et repartir à l’avant. On a mis un peu de temps, puis on a essayé de relancer un peu chacun notre tour quand nous sommes arrivés dans les bosses vers le kilomètre 45. Heureusement quand c'est ressorti, on était présent. C’est ce que j’ai dit aux gars : “si on n’y va pas, on va devoir rouler”. C’est toujours plus sympa d’aller dans les coups que de rouler derrière en se mettant en file.

Avec Antonin Corvaisier qui avait le maillot jaune et le bon chrono par équipes du dimanche matin, ça vous permettait d’avoir pas mal de cartouches…
C’est ça ! Vu que nous étions tous bien placés pour le général, tout le monde avait carte blanche. Ça m'a souri mais ça aurait très bien pu sourire aux autres. Je pense notamment à Antoine qui était avec moi devant parce qu’il l’aurait bien mérité aussi. Il a tenté sa chance plusieurs fois dans le final. Ça aurait très bien pu être lui et j’aurais été tout aussi content.

« C'EST BIEN FAIT POUR MOI »

Au sprint, as-tu été surpris ?
Oui, ça aurait été la cerise sur le gâteau de gagner l’étape et je pense qu’il y avait moyen mais j’ai un peu fait le con. J’ai emmené dans la bosse et quand c’est sorti, j’y suis allé. J’ai été un peu surpris que ça saute juste dans le virage, à un kilomètre de l’arrivée. J’ai du coup roulé, je les ai clairement emmenés au sprint. Quand ils ont lancé, je n’avais plus de force… J’étais un peu trop serein pour le sprint et il (Raphaël Parisella) mérite de gagner. Il était très fort. Tant pis, c’est comme ça mais il y a un petit goût amer quand même. C’est bien fait pour moi.

Mais la Bretagne te réussit bien…
J’aime bien la Bretagne, on y a toujours de belles arrivées. C’est souvent en bosse ou avec une côte juste avant et c’est ça qui me plaît ! Je n’aime pas quand c’est tout plat pour l’arrivée, ça n’est pas intéressant pour moi. Je tiens à dire merci aux organisateurs ! On en profite dans cette période où on ne sait pas de quoi demain sera fait. Pour l’instant, ça marche bien au Vendée U donc c’est pareil, on en profite. Ça sera peut-être un peu moins beau dans un mois… Je dois courir demain (lundi) à Couëron (Loire-Atlantique). Ça risque d’être la dernière. Pour l’instant, on peut espérer avoir des courses. Le ministère a l’air de dire que ça va peut-être passer mais il y a quand même beaucoup de courses qui ont été annulées. On prend au jour le jour. 

Gagner une course à étapes comme celle-ci, ça compte pour toi ?
Ça compte oui, parce que c’est ma première victoire sur une course à étapes depuis mon arrivée au Vendée U. Mais ce qui a fait la différence, c’était le chrono par équipes et on venait pour ça. On a réussi à faire ce qu’on avait envie de faire et c’est ce qui a joué principalement sur le classement général. J’étais présent sur les deux autres étapes, c’est positif. Mais ce qu’il faut retenir, c’est le collectif !