Anthony Turgis piégé sur un ravito

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Anthony Turgis a été impressionnant, ce dimanche, sur les routes du Tour des Flandres. Très en vue tout au long de la course et clairement parmi les plus forts du peloton, le Francilien a malheureusement dû laisser filer le trio composé de Kasper Asgreen, Wout van Aert et Mathieu Van der Poel sur un fait de course. “Il me fallait absolument un bidon alors j’en ai pris un. Je préférais être sûr de pouvoir m’hydrater car sur une course comme celle-là, si on est en manque d’hydratation, ça peut vite être fatal. Donc j’ai pris mon bidon”.

LIVRÉ À LUI-MÊME DANS LE “GROUPE ALAPHILIPPE”

Mais qu’est-ce que cette histoire de bidon ? À précisément 27 kilomètres de l’arrivée, Anthony Turgis se fait piéger par une attaque de Kasper Asgreen, au moment même ou une rangée de soigneurs se trouve sur le bord de la route pour distribuer des boissons ou autres gels, dans un léger faux-plat montant. Une minute plus tôt à peine, Anthony Turgis avait suivi une tentative de l’Autrichien Marco Haller (Bahrain Victorious). Mais surtout, il venait - moins de trois kilomètres plus tôt - de réaliser un énorme effort en solitaire pour sauter de la première contre-attaque au groupe de tête. “J’ai réussi à rentrer tout seul. J’aurais peut-être pu tenter de faire la jonction un peu plus tôt mais j’ai pris le risque d’attendre. J’ai dû bouger pour ne pas me faire avoir. Mais quand Kasper Asgreen est ressorti, je venais de rentrer moins de dix minutes plus tôt… Donc à ce moment-là, ça s’est fait plus sur la tactique de course qu’à la pédale. Mais c’est aussi ça la beauté des Classiques”, explique le coureur de 26 ans auprès de DirectVelo, en zone mixte.

Le temps de poser son bidon sur le cadre, Anthony Turgis perd une, deux, trois secondes… Suffisant pour permettre au Champion du Danemark de s’en aller en compagnie de Mathieu Van der Poel et de Wout van Aert. C’est ainsi à 27 bornes de la ligne d’arrivée tracée à Oudenaarde qu’Anthony Turgis a aperçu la tête de course pour la dernière fois de la journée. “Je pensais qu’on allait rentrer, c’est comme ça… J’aurais pu prendre ce bidon à un autre moment”, concède celui qui s’est alors retrouvé à devoir mener la chasse seul ou presque, puisque Julian Alaphilippe ne souhaitait pas collaborer et que les deux représentants de la Bahrain-Victorious, Marco Haller et Dylan Teuns, semblaient ne plus avoir d’essence dans le moteur. “Il y a eu un jeu d’équipe. Julian m’a dit qu’il ne pouvait pas rouler car il y avait (Kasper) Asgreen devant. C’est compréhensible”.

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Sans surprise étant donné les circonstances, Anthony Turgis et ses trois compagnons en contre ont ensuite été revu par le troisième échelon de la course. Avant de reprendre un Wout van Aert en bout de course et de se disputer la troisième place dans les tous derniers kilomètres. Mais le puncheur français n’est plus jamais parvenu à ressortir. “Quand on fait des efforts dans un mont et qu’on fait voir qu’on est le plus fort d’un groupe, on est forcément marqué par la suite. J’avais Florian Sénéchal et d’autres coureurs dans ma roue à chaque fois. Il fallait que je sois malin sur la fin de course et que je ne cherche pas à sauter sur tout ce qui bougeait”

Finalement, ce sont Greg Van Avermaet et Jasper Stuyven qui ont fini par fausser compagnie au reste du groupe. “J’étais sur l’avant du groupe mais si les adversaires n’y vont pas non plus… C’est le vélo, ça s’est fait comme ça. Je ne pouvais pas aller chercher tous les coups”. À l’arrivée, Anthony Turgis se contente finalement d’une place en fin de Top 10 (voir classement). Une maigre consolation tant il semblait costaud. “Quand on fait un mont en tête à plusieurs reprises et qu’on arrive à sortir à la pédale, c’est que ça répond bien. J’ai fait une bonne impression, mais le but était de faire un résultat”, sourit-il malgré tout pour conclure.

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