Matthieu Jeannès s’accroche à un espoir

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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Ce n’est plus un secret maintenant, le Covid a bouleversé le cyclisme depuis plus d’un an désormais. Mais certains connaissent des temps plus difficiles que d’autres. C’est le cas de Matthieu Jeannès, qui a commencé à effectuer des piges avec le Team Illuminate courant 2019, avant de s'engager définitivement avec la formation Continentale américaine pour 2020. Mais il n’a pu disputer que le Tour de Colombie au tout début de l’année dernière, avant que la pandémie ne fasse des siennes. "En début de semaine, j’avais un programme mais les courses s’annulent entre temps, donc c’est du jour le jour. Je n’ai pas vu mes coéquipiers depuis la Colombie il y a maintenant un an environ".

Il a donc fallu s’adapter depuis douze mois, pour garder la forme et limiter au maximum l’impact de cette période interminable sans courses. "Je m’entraine tout seul ou avec mon frangin. Il y a pire, je ne suis pas mort, tente-t-il de relativiser. Mais il faut avoir un peu de ressources dans la tête, car qui dit pas de programme de course dit pas de salaire". Malgré l’impossibilité de retrouver ses coéquipiers majoritairement américains ou colombiens, Matthieu Jeannès ne regrette pas ses choix. "J’ai tenté le coup, je ne regrette pas, car en Amateur j’aurais peut-être mis le vélo au clou. Là, je garde l’espoir d’avoir deux-trois belles courses et c’est ça qui me tient".

« J’AI ÉTÉ NUL »

Le coureur de 33 ans se rabat donc sur des courses Élite Nationale pour ne pas perdre l’aspect compétitif de son sport. Et c’est donc en Bretagne qu’il a disputé son septième jour de course, et obtenu son meilleur résultat, avec un Top 10 au Prix Gilbert-Bousquet, ce samedi (voir classement). "J’ai été nul, lâche-t-il à chaud. Je manque un peu de courses pour les efforts violents. J’ai été là, quand ça a mis en route il ne m’a pas manqué grand-chose. Je fais les 20 dernières bornes tout seul quasiment, c’est comme ça. C’était bien jusqu’à ce moment. Le week-end dernier (à Locminé, NDLR) c’était pareil, j’éclate à 10 bornes. C’est juste l’intensité, sinon ça va. Sur les gros efforts je suis trop juste".

Pourtant, à Landivisiau, il a pris le bon wagon, avant que Johan Le Bon ne décide de relancer la course. Puis s’en aille seul à l’entrée du circuit final. "J’ai été un peu à contretemps sur Johan Le Bon, puis je n’avais pas assez d’énergie pour combler le trou, mais il gagne, c’est bien, il mérite". Ainsi, l’ancien coureur d’Hennebont Cyclisme devrait continuer à montrer son maillot noir dans l’Hexagone. "Il faut prendre ce qu’il y a, c’est déjà un bon niveau. J’ai envie de courir et ce sont de belles courses pas loin de la maison. J’ai la passion mais la retraite arrivera un jour ou l’autre, il faut en profiter, plaisante-t-il. Mes ambitions sont juste de courir". Désabusé mais pas abattu, il n’y a plus que la patience qui puisse transformer les espoirs de Matthieu Jeannès en réalité. 

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