Romain Cardis : « À 20 bornes, je n'y croyais pas »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

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Revenu de nulle part ! Au terme d'une course dantesque et d'un final haletant, Romain Cardis est venu cueillir, ce dimanche, la 62e édition de Paris-Troyes (1.2) au nez et à la barbe des rescapés de l'échappée matinale (voir le classement). Dans le vent et la pluie, le sociétaire de St-Michel-Auber 93 s'est d'abord extrait d'un peloton usé par le relief et les conditions météos avant de revenir dans le dernier kilomètre, et de décrocher sa première victoire depuis 2018. Évidemment une satisfaction, d'autant que la journée n'avait pas commencé de la meilleure manière pour lui et son équipe. "C’était compliqué au départ, parce qu’on a loupé l’échappée, reconnaît le coureur de 28 ans. Il a fallu rouler, et il manquait du monde sur la fin. Honnêtement, à 20 bornes, je n’y croyais pas. Mais je n’ai rien lâché. Nous étions mal embarqués, mais ça s’est bien terminé", se réjouit-il auprès de DirectVelo.  

C'est à une dizaine de kilomètres de l'arrivée que l'Angevin est sorti du peloton en compagnie de Mathieu Burgaudeau, son ancien coéquipier chez Total Direct Énergie. "Il fallait tenter, surtout qu’il n’y avait plus assez de monde pour rouler, explique-t-il. On a réussi à ressortir à deux avec Mathieu, puis on a repris les mecs qui avaient sauté de l’échappée. On a tout de suite bien collaboré, même si les relais revenaient vite vu que les autres passaient moins. Sur la rocade, on voyait les coureurs au loin, mais à deux bornes, nous étions encore à 15-20 secondes. Ils se sont regardés devant, et on a pu revenir à 600 mètres de la ligne". Il n'a ainsi pu profiter que de quelques secondes de récupération avant de lancer son sprint, avec succès. "J’avais de bonnes sensations, et je savais que j’allais vite. J’ai voulu les surprendre en partant à 300 mètres. C’était peut-être un peu long, mais c’est passé. Je suis très heureux, ça fait plaisir".

« JE VOULAIS ME RASSURER, C'EST LE CAS » 

En plus de s'imposer pour la première fois depuis presque trois ans, Romain Cardis offre aussi une première victoire depuis juin 2019 à l'équipe dirigée par Stéphane Javalet. "Ça fait plaisir de retrouver la victoire, surtout que la course était un objectif. Ça montre aussi que la condition est bonne. J’avais coché ce rendez-vous. Je voulais me rassurer, et c’est le cas". Un succès bon pour la confiance, obtenu au terme d'une journée éprouvante. "C’était une course de guerrier, dure et usante comme je les aime, confirme le vainqueur d'une étape du Tour de Wallonie 2018. J’ai eu un peu froid au départ, mais ça s’est réchauffé au fur et à mesure. Ce n’était peut-être qu’une Classe 2, mais il y avait sept Conti Pro (ProTeams, NDLR) au départ. Il y avait du niveau, ce n'est pas une petite victoire".

La satisfaction aussi d'avoir réussi ses débuts avec sa nouvelle équipe, lui qui n'avait pas été conservé cet hiver par Total Direct Énergie, après quasiment dix saisons au sein des structures dirigées par Jean-René Bernaudeau (lire ici)"Nous nous sommes quittés en bon terme. Il n’y a pas d’amertume, assure-t-il. Au contraire, ça m'a fait du bien de changer d'air. Être à Auber, c’est un second souffle. L’ambiance est bonne, je me fais plaisir et j’ai des responsabilités. J’ai bien travaillé cet hiver, et gagner ici permet de récompenser tout le travail qui a été fait". Cette victoire va-t-elle désormais lui ouvrir de nouvelles perspectives ? Romain Cardis ne s'en cache pas. "Je dois continuer sur cette lancée. J’ai envie de faire une saison pleine, d’aller chercher des résultats et de profiter au maximum". Et un objectif concret ? "Pourquoi ne pas gagner une manche de Coupe de France ?". Prochain rendez-vous dans deux semaines sur Cholet-Pays de Loire (28 mars), où il confirme qu'il visera bien la gagne. 

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