Hugo Hofstetter : « La malchance fait partie du jeu »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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Le roi a été déchu de sa couronne. Tenant du titre sur Le Samyn (1.1), Hugo Hofstetter a tenté de défendre son bien, ce mardi, en Belgique. Tout semblait alors se passer comme prévu… jusqu’aux derniers hectomètres. "Je ne vais pas dire que je suis content. La course s'est quand même super bien déroulée pour moi, jusqu'aux 300 mètres. Mathieu (Van der Poel) était complètement à droite et il est allé tout à gauche. C'est un mouvement hyper dangereux dans un sprint. Mais j'ai vu après l'arrivée qu'il avait cassé son guidon, donc ça explique ce mouvement". Pris au piège par cette vague, il voit ses principaux adversaires partir devant lui. "Malheureusement ça m'a enlevé toutes mes chances car j'étais dans la roue de Pasqualon et de Merlier, le futur vainqueur. J'avais choisi la bonne roue", regrette auprès de DirectVelo celui qui termine finalement dans le Top 5 (voir classement).

Malgré l’adrénaline et la vitesse de l’emballage final, le sociétaire d’Israel Start-Up Nation parvient à détailler son incident. "Eux sont passés, moi j'ai dû monter sur le trottoir donc j'ai perdu beaucoup de vitesse. Ils ont pris trois-quatre vélos d'avance et quand c'est comme ça, c’est fini. J'ai juste eu le temps d'esquiver et le sprint a été lancé lorsque j’avais déjà perdu la roue". Il faut dire que le scénario était différent de celui de 2020, lorsque le Français de 27 ans avait réglé un groupe de dix coureurs au sprint. "On ne va pas dire que le scénario d'aujourd'hui (mardi) était celui rêvé. Le rêve était d'arriver à six dans un groupe avec des individualités, évidemment. Mais ça restait un bon scenario quand même. J'ai vu que la course n'allait pas être aussi difficile que l'année dernière, j'ai essayé de laisser faire. Parfois il faut laisser parler son instinct, je l’avais fait l’année dernière. Des choses me disaient qu'on pouvait arriver au sprint donc je restais bien placé".

« MES JAMBES FAISAIENT UN PEU PLUS MAL QUE L’ANNÉE DERNIÈRE »

Alors que le peloton s’est réduit au fil des secteurs pavés, quelques attaquants veulent empêcher un sprint à 35 coureurs. Hugo Hofstetter, un temps discret, tente d’éviter les pièges. "Dans l'avant dernier tour, j'étais un peu moins bien, mais ça allait mieux dans le dernier. J'ai commencé à faire tous les efforts pour suivre des coups. On avait Sep (Vanmarcke) qui était énorme aujourd'hui (mardi), il avait des jambes de folie. Il est allé dans tous les coups. Il a crevé, il est revenu, il est parti devant… je pense que c'était lui le plus fort du peloton". Comme un symbole, Sep Vanmarcke et son coéquipier français ont chacun vécu quelques imprévus. "Sur ces courses là, ça fait partie du jeu. Il y a de nombreux coureurs qui crèvent donc on pourrait dire que tout le monde a de la malchance à un moment ou un autre. Le plus important, c'est de rester sur le vélo et ne pas tomber. C’est déjà une chance".

Hugo Hofstetter montre néanmoins qu’il faut compter sur lui. Pour les sprints, mais pas seulement, si l’on en croit les propos de Daryl Impey, son coéquipier, à l’arrivée de la Royal Bernard Drôme Classic, dimanche dernier. "Il a beaucoup progressé. Sur le Tour des Alpes-Maritimes et du Var, il a roulé en tête de peloton sur une étape difficile dans les premières ascensions, pour défendre le maillot de Michael Woods. Ce ne sont pas tous les sprinteurs qui en sont capables. J'ai le sentiment qu'il est un peu sous-coté. Selon moi, il a un gros potentiel". Un potentiel qu’il pourra exploiter sur Tirreno-Adriatico, avant les grandes Classiques du calendrier. "Cette saison, on arrive sur ces courses sans trop avoir couru. Je pense que faire du cyclo-cross cette année était vraiment une très bonne chose pour (Tom) Pidcock ou (Mathieu) Van der Poel. Alors que de mon côté, j'avais l'impression que mes jambes faisaient un peu plus mal que l'année dernière", conclut Hugo Hofstetter, en rigolant.

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