Mathieu Van der Poel : « Un sentiment très différent de d’habitude »

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Il en a désormais l’habitude. Vêtu du maillot arc-en-ciel et la médaille d’or autour du cou. Mathieu Van der Poel a encore décroché le titre mondial en cyclo-cross, ce dimanche à Ostende (voir classement). Son quatrième chez les Elites, et même le troisième de rang. "C’est un sentiment très bizarre. Je suis très content, mais on n’avait pas ce sentiment si particulier d’être au départ d’un Championnat du Monde. Sans public, le sentiment est très différent de d’habitude", concède-t-il, sans afficher un grand sourire. Il retrouve son sens de l'humour au moment d'aborder le Grand Chelem hollandais du week-end. "On peut dire qu'on a un sélectionneur en or en ce moment, et peut-être qu'il aura une prime de la fédération. Si c'est le cas, je vais aller lui rappeler ma part dans ce succès", s'amuse-t-il. Son succès conclut l’édition 2020-2021 de la rivalité qu’il entretient avec Wout van Aert dans les sous-bois.

Son meilleur ennemi avait d’ailleurs pris le meilleur départ, après un premier passage retentissant dans le sable. "Je n’ai pas été perturbé. J’ai commis une petite erreur dans le premier secteur de sable et j’ai dû chasser derrière lui. C'était un parcours super difficile où on pouvait perdre 15 ou 20 secondes sur une erreur dans le sable. Puis je suis tombé et j’ai encore perdu du temps. Mais je n’ai pas paniqué car je me sentais bien et la course était loin d’être finie". Mathieu Van der Poel a raison, puisque le sort joue en sa faveur quelques instants plus tard, lorsque Wout van Aert subit une crevaison qui lui fait perdre toute son avance. "Ça m’a permis de vite revenir dans la course. Je pense que j’aurais pu revenir quand même, mais la course aurait été différente".

« ÇA AURAIT ÉTÉ UNE BELLE BATAILLE ENTRE NOUS »

Alors que le Belge avait pris quelques longueurs d’avance, Mathieu Van der Poel se surprend dans un premier temps à le reprendre aussi vite. "La pression des pneumatiques est très faible à cause du sable. Avant qu'il ne crève je revenais, mais j'ai senti qu'il se passait quelque chose car j'ai comblé l'écart très rapidement. En le rejoignant, j'ai vu qu'il avait crevé. Ce n'était bien sûr pas le moment de temporiser". Néanmoins, le quadruple Champion du Monde ne pense pas s’être senti pousser des ailes à ce moment-là. "J’ai déjà eu une crevaison lors d'un Championnat du Monde et j'ai eu ma part de malchance. J'aurais préféré que ça n'arrive pas car ça aurait été une belle bataille entre nous. Je sais que Wout n'est pas du genre à baisser les bras. Quand il a changé de vélo, il n'est pas reparti loin de moi. Je savais que la moindre erreur dans le sable de ma part pouvait le remettre dans le coup".

Mais impérial au fil des tours, Mathieu Van der Poel reconnaît avoir "trouvé ses marques" sur la plage. "Ma deuxième partie de course a été très bonne. Je passais de mieux en mieux à mesure que la course avançait. La mer était assez agitée, ce qui compliquait le fait de rouler à la limite de l'eau. J’avais quand même assez chaud donc j’ai roulé plusieurs fois dedans pour me rafraichir". Des passages de plus en plus qualitatifs qu’il explique aussi par la multiplication des traces dans le sable, au fil des passages des coureurs et aussi des filles de la course Espoirs femmes. Le coureur qui a récemment fêté ses 26 ans peut désormais aborder la route sereinement, après un nouveau duel remporté face à Wout van Aert. Un adversaire qu’il retrouvera probablement très vite sur le bitume.

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