Perrine Clauzel : « Là, tu te sens dans la course »

Crédit photo DR

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Il y a des places d’honneur qui ont la valeur d’une médaille. Derrière le train néerlandais, intouchable ce samedi à Rosmalen, Perrine Clauzel a décroché la 5e place du Championnat d’Europe Elites (voir classement). "Je suis très contente de ma performance. À ce niveau c’est costaud, il y a toutes les meilleures mondiales devant. Ce sont les mêmes que sur un Championnat du Monde ou une Coupe du Monde. Je suis la première des non-Hollandaises", sourit celle qui est parvenue à faire une grosse remontée, après avoir raté le groupe de tête au départ. Partie en troisième ligne, la coureuse de 26 ans doit faire de gros efforts. "Ça pénalise, on sait très bien que les filles devant partent vite. Ce n’est pas évident de se faufiler depuis la troisième ligne, mais j’ai débranché le cerveau, et j’ai fait un départ agressif. Il ne fallait pas se louper".

Au bord de la casse parfois, la tactique de Perrine Clauzel paye. "J’ai failli aller dans les barrières au premier virage, plus loin je manque de m’emplafonner avec une autre fille. J’ai vraiment débranché pour pouvoir me replacer, martèle-t-elle. Les risques ont payé aujourd’hui (samedi), mais ce n’est pas toujours le cas. J’ai dû fournir un gros effort pour prendre le groupe de tête". Car dans un premier temps, elles sont huit ou neuf à prendre une petite marge. Alors que l’habituelle sociétaire de l’AS Bike Cross Team est la première des chasseuses. "Je suis revenue au deuxième tour, mais lorsque c’est sorti devant, le circuit qui nous mettait en file indienne ne permettait pas de doubler. Donc j’ai fait au mieux en remontant les filles une par une, elles étaient nombreuses à être cramées". Jusqu’à une très honorable 5e place, donc. "Je n’avais pas imaginé terminer à cette place. Je me voyais autour des 8. Je pensais que c’était possible après l’entrainement, mais pas un top 5".

« ALLER À L’INTERNATIONAL, C’EST PEUT-ÊTRE MIEUX »

Perrine Clauzel s’est donc plus ou moins surprise aux Pays-Bas, où elle a pu prendre les roues des meilleures concurrentes de la discipline. "Quand je me suis vue dans le groupe des meilleures, je me suis dit ‘’waouh, c’est ouf !’, s’amuse-t-elle. J’ai juste fait une course régulière, et puis j’étais dans une bonne dynamique après avoir repris Cant, Lechner ou Kastelijn. Là, tu te sens dans la course !". Le parcours lui a également été favorable. "Il est hyper fatigant, avec des portions qui cassent bien les pattes. J’ai tout de suite su que je l’aimais beaucoup à l’entraînement. C’était hyper varié avec de tout, des virages et de la ligne droite, du sous-bois et du découvert. J’aime bien ça. Et mon travail en course à pied a payé dans le sable". Perrine Clauzel signe ainsi sa meilleure place sur un grand Championnat. "J’aimerais un jour partir devant pour pouvoir espérer des performances comme ça plus souvent. On laisse des plumes par rapport à celles devant".

Désormais, il y a de quoi espérer poursuivre sur cette lancée et capitaliser sur la bonne dynamique, si la situation sanitaire permet un calendrier toujours aussi fourni pour les coureurs de l’AS Bike Cross Team. "Je trouve qu’on ne s’en sort pas mal. J’enchaine tous les week-ends, jusqu’aux Europe maintenant. Et ne pas faire les courses nationales permet d’aller à l’international en Belgique. Donc finalement c’est peut-être mieux. On peut se confronter aux mêmes filles qui sont là aujourd’hui (samedi), admet l’ancienne vainqueure de La Mézière. Mais je suis déçue pour la Coupe de France car c’est toujours agréable de se retrouver. Mais mon équipe nous emmène partout donc je n’ai pas à me plaindre". Désormais, Perrine Clauzel peut espérer une revanche à l’échelon supérieur, en Coupe du Monde. Mais l’adversité ne devrait pas être très différente de Rosmalen. Il faudra toujours se frayer un chemin dans le train orange.

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