Margot Pompanon s’est « fait la peau » pour son équipe

Crédit photo Patrick Pichon / FFC

Crédit photo Patrick Pichon / FFC

C’est la surprise de la dernière manche de Coupe de France féminine. Dimanche dernier, Margot Pompanon a pris la troisième place de la Classic Vienne-Nouvelle-Aquitaine (voir classement). Un podium qui vient confirmer la montée en puissance de la sociétaire de l’équipe St-Michel-Auber 93, qui avait déjà pris la septième place à Morteau, fin août, toujours en Coupe de France. DirectVelo est allé à la rencontre de la Bourguignonne de 23 ans, qui fait partie des révélations de cette seconde partie de saison 2020.

DirectVelo : Tu as décroché ton meilleur résultat depuis tes débuts lors de la Classic Vienne-Nouvelle-Aquitaine !
Margot Pompanon : Honnêtement, je ne m’y attendais pas du tout. Je fais du cyclisme sur route en compétition depuis peu de temps et j’ai pu réaliser une nette progression en un an. C’est super. En début de saison, j’aurais trouvé génial de faire un simple Top 20 sur une course. Autant dire que décrocher un podium en Coupe de France est une belle surprise.

Avec ce podium, tu étais à un tout petit point de permettre à ta formation de remporter la Coupe de France…
On n’avait rien à perdre car l’équipe avait une trentaine de points de retard sur les leaders avant cette dernière manche (26 points de retard sur le Team Elles Pays de la Loire, NDLR). Il fallait tenter quelque chose pendant la course. On voulait éviter le sprint sinon, on était “mortes”. Sur le début de course, on avait prévu de tenter un coup de bordure mais ça ne l’a pas fait. Finalement, on a décidé de faire la course dans les ascensions et je me suis retrouvée devant dans la bonne échappée du jour. Quand j’ai vu qu’il y avait des filles comme Maëlle (Grossetête) ou Séverine (Eraud) devant, j’ai vite compris que ça irait au bout. On a finalement perdu la Coupe de France pour un point (voir classement). C’est forcément rageant.

Dans le final de la course, pensais-tu en priorité au résultat brut sur la course ou à ce fameux classement de la Coupe de France ?
Ce n’était pas évident de gérer les deux. Je pensais surtout à faire la plus belle place possible pour marquer un maximum de points. Je savais que Maëlle et Séverine ne marqueraient pas de points puisqu’elles sont pros. Pour le reste, j’essayais de calculer (sourire). Je savais que la Breizh Ladies aurait du mal à revenir. Tout devait se jouer avec les Pays de la Loire et ça a été le cas. Je me doutais qu’il fallait vraiment faire un gros résultat… Ce n’est pas passé, c’est dommage, mais j’ai fait de mon mieux et j’y ai pensé toute la course. Je me suis battue pour l’équipe. J’ai mesuré mes efforts. Puis lorsque Maëlle a attaqué dans la dernière bosse, j’étais vraiment à bloc. Je me suis fait la peau pour l’équipe et je suis fière de mon résultat.

« JE N’AI JAMAIS PU ME TESTER TOTALEMENT »

Que peut t’apporter ce résultat pour l’avenir ?
Il va forcément me donner de la confiance, et des idées. J’ai commencé le cyclisme assez tard et j’ai toujours fait des études une priorité. J’essaie de me faire plaisir sur le vélo mais je ne roule pas souvent. Cette année, l’arrêt de la saison a remis les compteurs à zéro pour toutes les filles, fin juillet. Je pense que ça m’a aidée, en quelque sorte, car j’avais plus de place pour m’exprimer dans un peloton plus homogène. En règle générale, je n’ai pratiquement pas le temps de rouler l’hiver et quand j’arrive au stage collectif en février, je n’ai quasiment aucune sortie d’entraînement dans les jambes. Dans ces conditions, il est difficile d’espérer performer. C’est d’ailleurs pour ça qu’un Top 20 aurait déjà été formidable. D’autant que je n’y croyais pas trop… Je ne suis pas une personne qui a une grande confiance en elle. Je suis humble. Mais ce résultat va me faire du bien. Maintenant, je vais essayer de bien finir la saison à la Mirabelle, ce dimanche, puis au Tour de Bretagne.

À quoi devrait ressembler ta saison 2021 ?
Je serai toujours à Auber. En parallèle, je suis en train de terminer mes études de kiné. Je suis en dernière année d’études, avec un mémoire à écrire et de grosses charges de travail, sans programme aménagé. Dans ces conditions, il m’est difficile de conjuguer les études et le cyclisme. L’année prochaine, j’aurai un stage à Saint-Raphaël (Var) entre janvier et avril. J’essaierai d’en profiter pour bien rouler, au soleil (sourires), dans un autre environnement (elle est originaire de Givry, en Saône-et-Loire, et réside actuellement à Dijon, NDLR). Plus généralement, je ne sais pas trop comment imaginer l’avenir. J’ai toujours fait du vélo, avec un frère qui a été en DN1 (Rémi Pompanon). J’ai commencé par le VTT puis j’ai arrêté de rouler pendant un moment. Ma première vraie saison sur la route, je l’ai effectuée l’année dernière. Et cette année, je m’y suis mise plus sérieusement. Mais j’ai encore une belle marge de progression, sans doute, car je pourrais en faire bien plus à l’entraînement, si je n’avais pas ces études en parallèle.

Tu pourras sans doute refaire le point une fois ta dernière année d’études terminée…
Oui, c’est ça. Quand j’ai repris le vélo, c’était uniquement dans l’idée de me faire plaisir mais là, il y a un peu de frustration car je me dis que si je faisais le job à 100%, je pourrais peut-être faire de bons résultats. Je m’en sens capable, désormais, mais je n’ai jamais pu me tester totalement. J’aimerais bien pouvoir me consacrer au vélo pendant un an pour voir ce que ça pourrait donner. Le cyclisme féminin est en train de se développer, il devient de plus en plus professionnel et ça donne envie de se tester. 

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