Arthur Bauchaud : « C'est la santé qui prime »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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C’est une page qui vient de se tourner pour Arthur Bauchaud. Celui qui a fêté ses 21 ans il y a quelques jours a disputé, dimanche dernier, sur le Mémorial d'Automne de Chasseneuil (Elite Nationale), la dernière course de sa (brève) carrière. S’il a en effet décidé d’arrêter la compétition, embêté par des problèmes de santé de plus en plus récurrents, il ne compte pas pour autant quitter le monde du vélo.

"Depuis que je suis petit, j'ai des soucis de santé, qui se sont aggravés avec le temps et qui ont peu à peu érodé mon envie et mon moral, explique à DirectVelo le futur ex-pensionnaire de l'Océane Top 16. Je suis victime de grosses allergies et de crises d'asthme qui peuvent provoquer un choc anaphylactique et un œdème de Quincke. Dans ces cas-là, ça devient difficile pour moi de respirer. Je suis presque en apnée pendant une demi-heure. Ça m'est déjà arrivé à l'entraînement, mais depuis peu, ça devenait presque systématique."

« J'ÉTAIS DÉJÀ UN PEU PRÉPARÉ »

Une décision d'arrêter le vélo qui a été mûrement réfléchie. "L'hésitation existait déjà en début d'année. J'en avais discuté avec l'équipe lors du stage de cohésion. Le confinement a été l'occasion de réfléchir sérieusement. A la sortie, mes problèmes se sont vraiment aggravés. Ça a facilité la décision. J'étais déjà un peu préparé."

Et si ses soucis de santé, qui s'apparentent à "des allergies à l'effort", ne l'handicapent pas particulièrement dans la vie courante, la situation sportive était devenue intenable pour le jeune coureur, qui a donc fait le choix de raccrocher. "Je ne pouvais presque plus rouler. En National 1, il n'y a pas vraiment la possibilité de souffler. Il devenait alors difficile pour moi de rester dans l'équipe, et de prendre potentiellement la place de quelqu'un."

C'est finalement sous le maillot de l'UA La Rochefoucauld, son club de toujours, qu'Arthur Bauchaud a disputé, dimanche, sa dernière course, sur le Mémorial d'Automne de Chasseneuil. Quasiment à domicile. "Pour être honnête, le médecin m'avait déconseillé de courir, confie-t-il. Mais c'était une course importante pour le club, et je me devais de porter ce maillot orange une dernière fois. C'était l'occasion de remercier tous ceux qui m'ont accompagné depuis dix ans. La journée était chargée en émotions."

« J'AI ENVIE DE TRANSMETTRE »

Et à l'heure de regarder derrière, celui qui "ne pars pas avec un goût d'inachevé", et garde comme meilleur souvenir "la première étape de la Ronde de l'Isard, lors de mon année Espoirs 1 (2018). J'étais au service de Jeremy Bellicaud, qui jouait le général. C'est là que j'ai pris le plus de plaisir", regrette tout de même d'avoir été trop longtemps limité par sa santé. "Sans ces soucis, ça aurait pu être mieux. J'ai quand même réussi à accéder à un très bon niveau "à la force des mollets". Mais c'est la santé qui prime."

Place désormais à la suite. Titulaire du DEJEPS, il devrait bien rester dans le monde du vélo, lui dont le père, Stéphane, est le manager de l'Océane Top 16. "Ça fait deux ou trois ans que j'entraîne. J'ai envie de transmettre, notamment auprès des jeunes." Il conclut : "Même si ce ne sera pas dans le peloton, je sais que je serai encore sur les courses les prochaines années."

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