Les néophytes français à la conquête d’Imola

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Outre Julian Alaphilippe, désormais habitué à la bataille du maillot arc-en-ciel, l’équipe de France alignée à Imola a des allures de débutante, du moins au niveau du nombre de participations. Kenny Elissonde, Valentin Madouas, Guillaume Martin, Quentin Pacher et Nans Peters connaîtront chacun leur première expérience sous le maillot bleu dans un Championnat du Monde Élites. Pas un problème pour leur sélectionneur. "On ne manque pas d’expérience. Je n’ai même pas regardé si certains avaient déjà disputé le Mondial ou pas, ça ne compte pas tant que ça, estime Thomas Voeckler. J’ai bâti l’équipe en fonction du circuit et du rôle que je veux donner à chacun, pas sur le nombre de participations. Et je suis fier de l’équipe qu’on a, quoiqu’il arrive"

Le Tour de France a pesé gros dans la balance pour effectuer la sélection d'un Mondial placé une semaine seulement après l'arrivée sur les Champs. La totalité des néophytes d’Imola était alignée sur la Grande Boucle. "Ils prennent de l’expérience toute l’année, sur le Tour comme sur les autres courses. Il faut reconnaître que cette année le Tour a été riche en enseignements. Je suis convaincu qu’une première sélection tricolore donne des ailes et encore plus de motivation", conclut Thomas Voeckler, avant de reconnaître que le manque d’expérience ne sera pas une excuse en cas de contre-performance. "Julian (Alaphilippe) se détache, il faut être honnête. Mais je présente cette équipe comme outsider, ce n’est pas de l’intox. Quand on voit le niveau sur le Tour, on ne peut pas être favori".

« ON NE PEUT PAS SE FAIRE OUBLIER »

L’absence de Romain Bardet et Thibaut Pinot, meurtris après leur chute sur le Tour de France, a donc profité à d’autres coureurs. Tout comme celles de Benoit Cosnefroy - qui a souhaité récupérer pour les Ardennaises - et de Warren Barguil, qui a préféré laisser sa place à des coureurs en meilleure condition. Avec ces absences, Guillaume Martin, 11e de la Grande Boucle, aura sans doute encore plus de responsablités. "Même avant mon Tour, en voyant le parcours à Martigny dessiné pour les grimpeurs, j’avais l’ambition d’y être. Mais quand je vois celui-là, je pense que j’ai également moyen de peser sur la course. On a reconnu le parcours ce vendredi matin, et c’est très dur". Quentin Pacher a lui aussi montré sa forme en septembre. "Si on m’avait dit ça avant le Tour, j’aurais signé de suite. Mais je ne vois pas ça comme une récompense, je dois être acteur"

Nans Peters a lui eu l’habitude de porter le maillot dans ses jeunes années, puisqu’il est le recordman des sélections en Espoirs. "J’ai tourné la page depuis, c’était il y a quatre ans. Avant le Tour, c’était un peu inespéré d’être sélectionné". Mais à son avantage à Loudenvielle, où il a remporté l’étape en solitaire, le coureur d’AG2R La Mondiale a marqué des points. "Je n’avais jamais fait le Tour, je n’ai jamais fait de Mondial, tout est une première pour moi. J’ai privilégié la récupération cette semaine". Ainsi, malgré le statut d’outsider, Thomas Voeckler veut voir des maillots bleus à l’avant. "Quand on est l’équipe de France, on ne peut pas se faire oublier. Si c’est le cas, c’est qu’on est en deuxième rideau. Et sur un circuit comme celui-ci, si on se fait oublier, c’est pour de bon jusqu’à la ligne". Qui sait, sous la pluie prévue dimanche à Imola, l’arc-en-ciel pourrait bien briller jusqu’en France.

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