Courses à Handicap : « Tout le monde est à fond »

Crédit photo Guy Dagot - wwww.sudgirondecyclisme.fr

Crédit photo Guy Dagot - wwww.sudgirondecyclisme.fr

Arette a marqué le début des courses à handicap sur route dans le comité de Nouvelle-Aquitaine. Dimanche matin, la commune des Pyrénées-Atlantiques a vu plusieurs pelotons s'élancer à plusieurs minutes d'écart. A la surprise de certains participants. "Une dizaine de coureurs s'était engagée sans savoir ce que c'était un handicap mais il n'y avait pas d'autres courses, c'est pour ça qu'ils sont venus. On leur a expliqué", raconte Michel Gilbert, Président du FC Oloron Cyclisme, le club organisateur, à DirectVelo. Justement, l'objectif de ce Handicap "c'était de proposer une course aux coureurs du coin sans aller à l'autre bout de la région pour courir, et aussi d'avoir tous nos coureurs en même temps", ajoute le dirigeant. Seuls les 1ère caté étaient absents car présents au Grand Prix de la Tomate à Marmande.

« ILS AVAIENT TROP D'AVANCE »

Le principe du Handicap est donc de répartir les coureurs en plusieurs petits pelotons en fonction de leur catégorie de licence et d'étaler les départs en fonction d'un handicap en temps calculés par les commissaires (lire ici). Le classement est tout simplement l'ordre de passage sur la ligne d'arrivée. "Nous nous sommes basés sur les calculs de la FFC pour les handicaps (voir ici). Les trois premiers sont des Pass'Open D1. Ils sont partis 3 minutes avant les Juniors et 9 minutes avant les 2e catégories", indique l'organisateur.

Ces écarts de temps semblent être à perfectionner selon Benjamin Laporte, premier des 2e caté (voir le classement). "Pierre Cauhape, le vainqueur, était en 2e catégorie il y a encore deux ans. Ils avaient trop d'avance, ça aurait été plus intéressant avec moins d'écart au départ", juge le sociétaire de l'UC Aire Barcelonne. Michel Gilbert voit le problème ailleurs : "Le problème ce sont les catégories. Le tableau des écarts est un peu dur mais ce sont surtout les catégories qui ne sont pas bien définies. Un vrai D1 aurait dû se faire remonter", estime-t-il. Le calcul des handicaps remet en lumière le problème éternel de la classification des coureurs selon leur niveau réel.

« UNE BELLE COURSE »

Mais une fois les départs donnés, les chassés et les chasseurs se sont employés. "Ça nous a fait une belle course, tout le monde est à fond. Les premiers ne veulent pas être rattrapés et les derniers veulent revenir", apprécie l'organisateur. "Nous n'étions que dix en 2, ce n'était pas assez pour rejoindre les Pass'. On s'est organisé rapidement sinon c'était cuit pour les revoir", indique Benjamin Laporte. Surtout que le groupe a explosé dès le premier des cinq tours dans la difficulté du circuit. "Dès la première bosse, il y a eu un écrémage. J'ai ensuite essayé de sauter de groupe en groupe mais à chaque fois les gars que je reprenais étaient cramés. J'ai quasiment fait un contre-la-montre de 70 km". Le 16e du Grand Prix de Bénéjacq trouve enfin du soutien avec deux Juniors partis avant lui, Paul Biben et Aurélien Gallo. "Ils se sont relevés dans la bosse pour récupérer un peu car ça montait trop vite et ils ont pu prendre des relais et m'ont bien aidé. On n'a pas chômé. Ils m'ont même enquillé au sprint", raconte le coureur.

Pour pouvoir faire partir différents pelotons à près de 20 minutes d'écart, il faut un long circuit. Celui d'Arette mesurait 14 km. "Un joli circuit", apprécie Benjamin Laporte qui trouve que cinq tours "ça passe vite". Avec plusieurs groupes étalés, il faut les protéger et prévenir les signaleurs de leur passage. "Nous n'avons pas eu le droit de bloquer la circulation sur tout le circuit et la circulation était autorisée dans le sens de la course. Nous avions cinq motos réparties pour faire l'ouverture des pelotons", explique le président du FC Oloron Cyclisme.

« UN TRUC À REFAIRE »

Au moment de faire le bilan, tout le monde est content, coureur et organisateur. "C'était bien organisé, c'était vraiment sympa", dit Benjamin Laporte. "Il n'y a pas eu de problème", confirme le second. "Je ne sais pas si le public savait qui est en tête", s'inquiète le premier. "Le speaker a toujours quelque chose à dire", répond Michel Gilbert. Le contraste est fort avec les Championnats régionaux Cadets et Minimes courus l'après-midi où tout le monde s'est regardé jusqu'aux 500 derniers mètres  après des courses insipides. "Il faudrait un handicap pour les Cadets et les Minimes, on s'est embêté", regrette le dirigeant.

"C'est un truc à refaire", conclut le coureur de l'UC Aire Barcelonne. Ça tombe bien, le FC Oloron Cyclisme compte bien recommencer l'an prochain. "On en fera peut-être même deux ! C'est une formule à développer ne serait-ce que pour le niveau sportif, les coureurs sont obligés de faire la course".

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Benjamin LAPORTE