Arnaud Démare : « Je me surprends aussi ! »

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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Arnaud Démare affiche décidément une santé de fer depuis la reprise des compétitions. Deux fois 2e d’étapes au Tour de Burgos puis vainqueur de Milan-Turin, le sprinteur de la Groupama-FDJ vient de réaliser une course pleine, ces derniers jours, sur les routes du Tour de Wallonie. Après s’être imposé à Wavre il y a deux jours, le sprinteur français de la Groupama-FDJ prenait ce midi le départ de l’ultime étape vêtu du maillot jaune. Le Picard est non seulement parvenu à conserver sa tunique, mais il a même réussi à décrocher une nouvelle victoire dans les rues d’Erezée en devançant les Belges Philippe Gilbert et Greg Van Avermaet (voir classements). En pleine bourre, Arnaud Démare peut désormais espérer décrocher un troisième titre de Champion de France ce week-end, après 2014 et 2017. DirectVelo a recueilli la première réaction du vainqueur du Tour de Wallonie au pied du podium protocolaire.

DirectVelo : Tu es parvenu à résister aux meilleurs puncheurs du peloton pour remporter une nouvelle étape. C’est une sacrée belle surprise !
Arnaud Démare : On savait que ça allait être une journée difficile. Je me surprends aussi. Tout le monde est surpris… Mais bon, j’ai de très bonnes jambes en ce moment. Cela dit, ce n’est pas non plus le premier classement général que je gagne, après deux Quatre jours de Dunkerque, un Tour de Picardie, un Eurométropole Tour, un Tour du Poitou-Charentes… Gagner ici sur un circuit pas facile… Je n’aurais pas dit ça en début de course car c’est parti vraiment vite, avec de grosses attaques, des groupes de quinze coureurs, Greg Van Avermaet qui a pris la bonification et qui est revenu à trois secondes… Je me suis dit que ça allait être comme ça toute la journée.

« SI JE N’AVAIS PAS EU LE MAILLOT JAUNE... »

Mais tu es parvenu à résister jusqu’au bout, et même mieux...
Sur la bascule à huit kilomètres de l’arrivée, je n’étais pas devant. J’étais à quinze-vingt secondes. Mais j’ai pu compter sur une grosse équipe et des gars solides pour boucher le trou. J’avais quand même peur de prendre une cassure dans le dernier kilomètre mais finalement, j’ai même pu gagner l’étape. Gagner devant Phil (Philippe Gilbert), c’est toujours quelque chose d’admirable.

Sur ces quatre jours de course, tu as successivement terminé 7e, 1er, 2e et 1er… Tout en remportant le général. C’est une semaine quasi parfaite !
C’est clair, c’est top ! C’était une superbe semaine. Avec la Groupama-FDJ, on a un collectif solide depuis la reprise au Tour du Burgos. On a bien travaillé pendant le confinement, on est tous très forts. On ne me voyait peut-être pas vainqueur du général mais les pronostics sont faits pour être bouleversés. Ce matin, je ne suis pas parti battu. Je savais que ça allait être dur. Et d’un autre côté, le parcours n’était pas nécessairement en ma défaveur. Ce n’est pas comme si la bosse à huit kilomètres de l’arrivée se terminait sur la ligne… Si je n’avais pas eu le maillot jaune aujourd’hui (mercredi), je ne serais peut-être pas passé. Je me suis battu pour le maillot et non pas pour l’étape, mais les circonstances ont fait que j’ai pu jouer la gagne sur l’étape aussi.

« IL Y A UNE PETITE BOMBE, ALAPHILIPPE, QUI NOUS FAIT PEUR »

Avec la forme que tu affiches actuellement, tu vas désormais faire office d’homme à battre sur le prochain Championnat de France...
J’y pense fort depuis deux-trois semaines. Avec les jambes que j’ai, je l’ai forcément dans la tête. Ce ne sera pas un parcours facile, mais je peux me permettre d’espérer. La stratégie n’est pas encore définie même si au vu de ma forme, c’est largement jouable pour moi. J’espère que l’équipe me fera confiance. Mais il y a la petite bombe, (Julian) Alaphilippe, qui nous fait peur. Il faudra anticiper parce que quand il mettra son attaque, ça risque d’être fatal pour moi. Même en grande forme, je ne suis pas sûr de pouvoir le suivre.

Alors que faire pour le contrer ?
S’il n’était pas là, ce serait plus simple : on cadenasserait la course pour un sprint. Mais là, ce sera plus compliqué. Il n’y aura que quatre kilomètres entre la dernière bosse et l’arrivée, ça peut me faire peur. Je ne connais pas encore le parcours précisément, mais on m’a dit que quelques sprinteurs pouvaient passer au compte-gouttes… Et au vu de ma forme, j’espère bien être dans ces gouttes-là (sourires). D’ici-là, il va falloir bien récupérer car c’était quatre jours de course intenses.

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