Tour de Namur : « Aucun regret d'avoir annulé »

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

La 73e édition du Tour de la Province de Namur (2.12) devait avoir lieu du 5 au 9 août. Mais à la suite de la pandémie de Covid-19, la course fut rapidement retirée du calendrier. Avec quatre mois de recul, DirectVelo a recontacté Christian Bouillot, l'organisateur, pour recueillir son sentiment "à froid".

DirectVelo : Le Tour de Namur aurait dû avoir lieu la semaine dernière. On a vu le Tour du Brabant-Flamand reprendre tes dates et se dérouler dans des conditions particulières (lire ici). Es-tu déçu, finalement, de ne pas avoir organisé ta course ?
Christian Bouillot : Non, pas du tout. Je n'ai aucun regret. De toute façon, au début du confinement, c'était déjà mal embarqué. Je devais finaliser le parcours. En plein confinement, comment pouvait-on avoir toutes les réunions ? Pour le Brabant-Flamand, tant mieux pour eux, mais je me voyais mal organiser une course où les partenaires n'avaient aucune visibilité. Les grosses épreuves télévisées peuvent se le permettre. Nous, non.

« LES GENS VIENNENT SUR UNE COURSE POUR SE DIVERTIR ! »

Certaines personnes étaient déçues d'apprendre cette mauvaise nouvelle si tôt dans l'année (en avril, ndlr)... N'était-ce pas une décision précipitée ?
Nous avons pris la bonne décision à temps. Je n'ai pas changé d'avis. Au contraire, quand je vois la situation sanitaire actuelle, cela ne fait que me conforter dans mon opinion. Organiser une course à huis-clos n'est pas ma conception du cyclisme. Les gens viennent sur une course pour se divertir. En plus, c'est impossible d'interdire du public sur le parcours. Chacun aura une excuse pour qu'il puisse assister au passage des coureurs... Il y a eu des déçus, mais est-ce qu'on pense à moi, organisateur ?

Qu'en est-il pour 2021 ? Penses-tu que la situation sanitaire va s'améliorer et, par conséquent, tourner en ta faveur ?
Quand je vois les gros rassemblements avec de nombreuses personnes sans masque, des fêtes sauvages, je me pose des questions. Ce sont ceux qui respectent les mesures sanitaires qui en paient ou qui en paieront le prix fort ! Il faut voir comment cela va évoluer, en espérant que ça revienne à la normale.

« OU ALLER TROUVER L'ARGENT ? »

Et en ce qui concerne le Tour de Namur ?
Rien n'est acquis, mais je ne suis pas le seul non plus ! Beaucoup d'organisateurs vont être en difficulté. Où vais-je aller trouver l'argent ? Des partenaires vont sans doute continuer à m'aider, mais donneront moins de budget car ils doivent stabiliser leur entreprise. Aller chercher des nouveaux sponsors sera encore plus compliqué. Les villes ? C'est la même chose : elles ont aussi dû dépenser beaucoup d'argent dans la lutte contre le virus.

Serais-tu prêt à organiser une édition 2021 avec des mesures sanitaires ?
Cela dépend de la situation, et de quelles mesures. Si l'on doit respecter une jauge de spectateurs par exemple, là oui, ce serait peut-être possible. Mais on en revient toujours au fait que le virus décide à notre place.

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