Julien Antomarchi : « Les Conti seront désavantagées »

Crédit photo Julie Desanlis / DirectVelo

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Julien Antomarchi a encore de l’appétit. À désormais 36 ans, le capitaine de route de la formation Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole ne compte certainement pas mettre un terme à sa carrière à la fin de la saison. “Je n'ai pas envie de finir sur une année comme celle-là”, affirme-t-il auprès de DirectVelo. Pour autant, les questions sont nombreuses pour le Provençal. À commencer par ce à quoi ressemblera sa fin de saison. “Je ne sais pas trop, pour l'instant. J'attends le stage de l'équipe pour en savoir plus. À ce stade, je reste dans le flou. Le calendrier sera forcément bizarre, dans tous les cas. Il faudra voir comment la situation va évoluer. Déjà, il faut que ça puisse bel et bien courir. On est plus optimistes qu'il y a quelques semaines mais on ne sait jamais, malgré tout”, tient-il à rappeler.

« IL FAUDRAIT ALLER AU TOUR DE WALLONIE »

L’ancien lauréat du Tour d’Hainan, en Chine, a sans doute passé le plus dur. “C'était long et psychologiquement, c'était plus dur qu'une coupure hivernale”, synthétise Julien Antomarchi au moment d’évoquer la période de confinement puis la reprise de l’entraînement sur la route. En début de saison 2020, il s’était rendu sur la Tropicale Amissa Bongo, au Gabon. Une expérience enrichissante mais aussi très usante. “En général, je suis bien sur les débuts de saison, donc sur les reprises. Cette année, c'était un peu plus difficile, sans doute parce que j'ai changé mon programme habituel en allant au Gabon. C'était fatiguant mais c'était bien de changer”. Pour le retour à la compétition de cet été, il partira une nouvelle fois dans l’inconnu. “Il est impossible d'imaginer comment la forme va évoluer sur les première courses. Il y a douze coureurs à faire tourner dans l’équipe, j'espère que tout le monde aura la chance de courir suffisamment”.

Malgré ce calendrier particulier, l’ancien coureur de La Pomme Marseille et du Team Type 1-Sanofi gardera une nouvelle fois le même objectif prioritaire, à savoir le Championnat de France. Mais pour y jouer le titre sur le contre-la-montre ou la course en ligne ? “Je n’en sais rien, je n’ai pas encore pris de décision”, répondait-il en fin de semaine passée. “Tout ça dépendra beaucoup du calendrier de l'équipe. J'attends de savoir si on sera pris au Tour de Wallonie. Si je ne fais pas le chrono, ça peut être pas mal d'enchaîner la Route d'Occitanie, le Tour de l'Ain puis le Tour du Limousin. Si je veux espérer faire le Championnat de France chrono, il faudrait aller au Tour de Wallonie avant (prévu du 16 au 19 août, lire ici) car pour le Limousin, ce sera impossible. Mais arriver sur le chrono sans avoir couru depuis le Tour de l’Ain, ça ferait super léger. Surtout pour enchaîner les deux courses, chrono et route”.

« ON RISQUE D’ASSISTER À DE SACRÉES DÉFAILLANCES »

Julien Antomarchi pointe ainsi du doigt un problème majeur dans son potentiel futur calendrier. Quelle formule choisir pour arriver dans une condition décente sur le Championnat national ? “Les ProTeams et plus encore les Conti comme la nôtre seront désavantagées par rapport aux équipes WorldTour. Les coureurs du WorldTour auront un plus grand nombre de jours de course au moment du Championnat. Si tu reviens d'un Dauphiné, c'est un sacré avantage. Mais bon, on fera du mieux possible”. Le garçon ne cherche pas à se plaindre, mais il constate et craint une difficulté supplémentaire cette année dans son éternelle quête du maillot tricolore. Il s’attend d’ores-et-déjà à une course en ligne unique. “Tout le monde sera dans l'inconnu, ça va être étrange. Maintiendront-ils le kilométrage, malgré le peu de jours de course que l'on aura dans les jambes ? S'il y a 250 kilomètres, on fera avec, mais on risque d'assister à de sacrées défaillances et à de drôles de surprises”.

Toujours dans le doute, Julien Antomarchi n’a pas encore sorti son vélo de contre-la-montre. Pour la simple et bonne raison qu’il ne peut pas le faire. “Je ne sais pas encore où je vais et de toute façon, je n'avais pas le vélo à la maison. Je devais le récupérer après le Tour de La Provence et finalement, avec le confinement, il est resté au service course”. Pour ce qui est du plus long terme, à l’horizon 2021, celui qui dispute actuellement sa sixième saison chez les rose-et-noir a du mal à se projeter, là aussi. “Je n'ai pas encore discuté avec les dirigeants et je n'ai pas non plus cherché à contacter d'autres formations. Je trouverais ça bizarre dans la situation actuelle. Je vais attendre”. Nul doute qu’il en saura bien plus après le stage collectif de Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole qui doit débuter ce lundi 22 juin.

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