Morne Van Niekerk : « À l’envie, comme un Junior »

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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Morne Van Niekerk ne s'est pas ennuyé pendant la longue période de confinement. Bien au contraire. "Je me demande si je n'en ai pas plus fait que d'habitude", plaisante-t-il auprès de DirectVelo. Et pour cause : le Sud-Africain a multiplié les activités physiques chaque jour. "Je commençais mes journées par une séance de course à pied, entre 30 minutes et une heure. Je ne pouvais pas m'éloigner de la maison mais j'ai la chance de pouvoir courir sur un petit chemin tranquille, le long de la rivière". S'en suivait des séances de home-trainer, ou plus exactement de rouleau. "Je préfère le rouleau pour être plus près des sensations que l'on retrouve sur la route". Des séances relativement longues, de 1h30 à deux heures. Il lui arrivait même de rouler trois heures ! "Chaque semaine, je me faisais toujours une grosse séance, une belle sortie, souvent le dimanche".

Ce fameux rouleau, le coureur de St-Michel-Auber 93 l'a acheté quelques jours avant le confinement. Un joli concours de circonstance. "Cet achat n'avait rien à voir avec le virus. Il faisait un temps pourri pendant quelques jours chez moi alors j'avais décidé de m'en acheter un pour bien rouler à la maison. Finalement, il a été très utile", se marre le baroudeur.

UNE SORTIE DE SIX HEURES AVEC ROMAIN FEILLU

Installé à Brive-la-Gaillarde (Corrèze), le garçon a toujours souhaité garder un esprit positif depuis le mois de mars. "Je suis très bien ici. C'est comme chez moi. Je ne me suis jamais projeté. J'ai toujours raisonné jour après jour, sans penser au lendemain. Les journées passaient vite, en réalité, car elles étaient bien chargées". Il faut dire qu'après les joggings matinaux et les séances sur rouleau, Morne Van Niekerk a toujours enchaîné avec des exercices spécifiques : PPG, dont gainage et étirements. "Et le soir, entre 20h et 22h, il était temps de se poser tranquillement sur le téléphone", narre celui qui a pu mesurer les bienfaits de cette rigueur au moment de retrouver ses routes d'entraînement. "J'ai senti que le confinement s'était bien passé car les sensations n'étaient pas mauvaises du tout. Je n'ai pas perdu grand-chose. J'ai fait du spécifique et du qualitatif, ça a payé".

Entre toutes ces séances de sport, le coureur de 24 ans a aussi pris le temps de bouquiner. En anglais, mais aussi en français, pour lire la presse écrite. "C'est une langue vraiment complexe. Au plus j'en apprends et au moins j'ai l'impression d'en savoir". Malgré la complexité de la situation actuelle, Morne Van Niekerk préfère chercher le positif là où il est. Notamment dans ces longues séances d'entraînement, durant lesquelles il ne souhaite d'ailleurs pas vraiment s'imposer de limite. Sans faire n'importe quoi pour autant. "C'est du vélo-plaisir. J'ai l'impression de me retrouver dans la même situation que lorsque j'étais Junior 2 ou Espoir 1. Je roule à l'envie, comme un Junior. S'il fait beau, je ne regarde pas les kilomètres... Avec Romain Feillu, on a fait une sortie de six heures. Mais bon, c'est parce qu'on s'est perdu en route (rires)".

LE TOUR DU LIMOUSIN EN LIGNE DE MIRE

L'athlète se plaît en France, et il n'a pas longtemps hésité au moment de rentrer, ou non, en Afrique du Sud avant le confinement. "J'y ai un tout petit peu pensé. D'un côté, ça aurait été bien car c'était l'occasion de passer du temps en famille, pour une fois. Mais bon, ma vie est en France aujourd'hui. Je suis bien ici. Et surtout, je ne voulais pas prendre le risque d'être bloqué à la frontière si les courses reprenaient en France. C'était risqué". Les courses, justement, il commence à y songer. "L'avantage, en Conti, c'est que je pourrais peut-être reprendre la compétition par des courses amateurs cet été. Potentiellement, ça peut aider. Mais il faudra voir comment le calendrier évolue".

Pour ce qui est du calendrier professionnel du mois d'août, Morne Van Niekerk a déjà coché plusieurs cases sur son agenda. "J'ai un état d'esprit optimiste, toujours. Je veux croire que ça va reprendre en août chez les pros. Il faut être prêt au cas où. On va reprendre par des courses montagneuses. Ce ne sera pas simple mais c'est un mal pour un bien car ça pourrait me permettre d'arriver en bonne condition sur mon gros objectif, le Tour du Limousin. Une épreuve à l'occasion de laquelle il avait décroché le maillot de meilleur grimpeur l'an passé. C'est chez moi, je veux y faire quelque chose. Il y aura aussi le Tour Poitou-Charentes juste après, qui m'intéresse. Le fait de penser à ces courses me motive, ça me permet de me projeter".

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