Sébastien Reichenbach : « Je serais déçu pour ces passionnés »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Le Championnat du Monde de Martigny doit être l’un des deux sommets de la saison de Sébastien Reichenbach. Le grimpeur de la Groupama-FDJ est le seul pro de la partie romande du Valais, théâtre de ce Mondial, avec Simon Pellaud (Androni Giocattoli-Sidermec). Alors cet évènement est une occasion unique pour le garçon de bientôt 31 ans de briller devant son public dans la course à l’arc-en-ciel. Mais l’épreuve aura-t-elle lieu ? “Je suis impliqué, de loin, dans ce Championnat du Monde. Je fais partie du Vélo Club Martigny. Je sais que les organisateurs ont toujours l’espoir que ce soit maintenu, rapporte-t-il à DirectVelo. Ils font tout comme, en tout cas. Ils ne veulent pas d’un huis clos, estimant que ça n’aurait aucun intérêt. Ils sont assez optimistes, mais c’est le conseil fédéral qui aura le dernier mot”.

Pour l’heure, il fait comme si Martigny accueillera le Mondial. “Au début, j’étais déçu quand tout s'annulait. On vit maintenant dans l'incertitude pour tout, pas que pour le sport. Si la saison reprend, la condition sera au top pour ce Mondial et je serai forcément super motivé, indique le Romand. Il y aurait tellement de courses que tout le monde sera en forme… J’espère qu’on aura ces trois mois de courses”. L’objectif principal de la Groupama-FDJ reste le Tour de France, où il lui sera demandé cette année encore d’épauler le plus longtemps possible Thibaut Pinot dans la montagne. “Et mon objectif personnel est le Mondial. Ces deux courses étaient initialement les deux gros objectifs de ma saison, et ça le reste”, dit-il. 

« ILS Y SONT ALLÉS AU CULOT »

Ce samedi, le journal Marca a annoncé un possible report du Championnat du Monde au Moyen-Orient (lire ici). “Si c’est le cas, ça serait malheureusement une année sans Mondial pour moi. Je n’aurais pas d'intérêt de m’y rendre, confie le Valaisan. Il y aurait beaucoup de déception”. Au-delà de son cas personnel, Sébastien Reichenbach pense aux organisateurs. “Ils y sont allés au culot, rappelle-t-il. Quand Alexandre Debons disait qu’il voulait organiser un Mondial en Valais, les gens rigolaient un petit peu. Ils ont su profiter d’une opportunité. Tout le monde les a félicités mais au début, les gens n’y croyaient pas, insiste-t-il. Ça s’est fait très vite. Je serais déçu pour ces passionnés qui ont réalisé un de leurs rêves. Est-ce qu’ils voudront l’organiser dans quatre ans ?”. En 2024, le Mondial a été attribué à la Suisse. Mais Swiss Cycling a choisi, en mars 2019, la ville de Zurich (lire ici).

Quoi qu'il en soit, le Champion de Suisse fait donc comme s'il était certain que la saison reprenne. “L’annonce du calendrier WorldTour a été un petit soulagement pour les coureurs. La saison blanche ? Je ne veux pas y penser”. Après avoir choisi d’arrêter de rouler en extérieur, alors qu’il en avait la possibilité en Suisse, il a repris l’entraînement sur la route il y a deux semaines. “Je maintiens la forme. Je fais des sorties d’endurance. Je vais en montagne le plus souvent possible. On n’a jamais eu un confinement strict ici. J’ai un jardin avec mon frère. J’ai pu m’aérer. C’est la compétition qui me manque mais je n’ai pas à me plaindre. Normalement à cette période de l'année, après la première partie de saison, nous sommes cramés. Et là, je me sens plein d’énergie”. Aujourd'hui, sa principale frustration est de ne pas pouvoir étrenner son maillot de champion national. Et il espère bien que ce soit la seule de la saison.

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