Comité Auvergne-Rhône-Alpes : « L’horizon est très court »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Via les réseaux sociaux, le comité Auvergne-Rhône-Alpes a adressé un message vidéo à ses licenciés. “Elle a été vue plus de 30 000 fois, apprécie Christelle Reille, interrogée par DirectVelo. On constate que des sujets évoqués à la fin de la vidéo font réagir, bien qu’elle dure onze minutes ! Le message n’a pas été reçu de manière superficielle”. Cette vidéo fait partie du plan d’action établi par le comité français qui compte le plus de licenciés. Avec la suspension de la saison dès la mi-mars, le comité AURA a rapidement dû réagir pour assurer sa survie. “Nous connaissons trois phases qui ont commencé à des moments différents”, confie la Présidente.

La première a été sociale et financière pour la sécurisation de l’association, en tant qu’employeur. Les salariés ont été mis au télétravail, puis au chômage partiel à la suite de la forte baisse de l’activité. “Ils sont tous au même taux de chômage, et travaillent une journée par semaine. Pour notre mécanicien, c’est impossible de télétravailler, alors il fait de la maintenance au siège”. Un point téléphonique est réalisé tous les matins, entre les huit salariés, les deux CTS, les deux services civiques et le trio Présidente, secrétaire général et trésorier. “La présence n’est pas obligatoire mais chaque jour, quasiment tout le monde est présent, apprécie la Présidente. C’est important de maintenir un lien car le télétravail n’est pas confortable socialement et je ne veux pas ajouter l’isolement au stress de la situation actuelle. Paradoxalement, j’ai le sentiment qu’on n’a jamais autant travaillé en équipe qu’actuellement”. Financièrement, le comité a étudié les aides et demandé des reports de prêt. “On a activé tout ce que l’on pouvait. De jolis casse-tête administratifs qui occupent à 100% notre comptable”.

La deuxième phase est l’accompagnement des clubs. L’objectif ? “Leur donner les bonnes infos au bon moment. Ils nous interrogent actuellement sur la reprise et ses conditions”. La vidéo publiée en début de semaine va dans ce sens. “L’idée était de transmettre deux messages : le premier, un appel à la patience, dans une phase où on savait un peu comment allait se passer le déconfinement général, mais rien sur la reprise sportive, indique Christelle Reille. Je savais que la FFC travaillait dur à faire adopter un plan sécurisé et dans le même temps, on accumulait les messages troubles des différentes autorités. J’ai voulu inviter les licenciés d’Auvergne-Rhône-Alpes à un « wait and see » et essayer de les mettre à l’abri de publications parfois farfelues ou négatives”.

PAS DE CYCLO-CROSS AVANT DÉBUT OCTOBRE

Le deuxième message, et c’est aussi la troisième phase sur laquelle le comité “travaille beaucoup”, est la reprogrammation des compétitions. “C’est vital pour les revenus de beaucoup de clubs notamment de VTT ou BMX. Pour la route, c’est notre cœur d’activité. Et pour le Comité Régional, participer aux compétitions officielles comme les Championnats de France, c’est notre cœur de métier”. En s’appuyant sur les clubs de la Région, le Comité va tâcher de proposer le calendrier “le plus cohérent possible” dans toutes les disciplines.

Par exemple, il a été décidé de ne pas commencer le cyclo-cross avant le 3 octobre pour laisser la place à la route et au VTT, et aussi pour éloigner de l’été le début de la discipline hivernale. Pour la route au niveau régional, il n’y a pas pour l’instant d'embouteillage au calendrier car seule une épreuve annulée sur six demande une date de report. “Pour l’organisation du Championnat régional route à fin octobre, nous avons demandé l’avis de toutes les équipes nationales hommes et femmes de la région”, assure la Présidente.

Aujourd’hui, rien ne certifie la tenue des Championnats de France, notamment celui sur piste et celui de l’Avenir, sur route. “Si les Championnats de France ont lieu, on y participera, mais on ne sait pas encore avec quelle utilisation des quotas et quelle préparation. Pour l’heure, la consigne, c’est zéro dépense. Dans l’inconnu, nous ne réservons pas d’hébergement par exemple, reconnaît Christelle Reille. On vit au jour le jour, l’horizon est très court, mais dans notre équipe, tout le monde a gagné en flexibilité et en réactivité, des atouts nécessaires”.

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