Le « silence radio » de l'UCI pour la piste

Crédit photo DirectVelo

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Si l'Armada du cyclisme sur route a retrouvé un cap à suivre avec la publication des calendriers WorldTour masculin et féminin mardi dernier, la petite flotte de la piste fait des ronds dans l'eau dans l'attente que le phare de l'UCI s'allume pour savoir quelle direction suivre. "Il n'y a aucune visibilité pour la piste, regrette Steven Henry, l'entraîneur national de l'endurance. Je peux entendre que la route est moteur pour le reste du cyclisme mais l'UCI pourrait au moins communiquer, qu'on en sache un peu plus", souffle-t-il auprès de DirectVelo

« PLUS D'UN AN QU'ON ATTEND LES DATES »

La saison 2020-2021 promettait déjà d'être particulière avec la mise en place de la réforme : Coupe des Nations au printemps et à l'été à la place de la Coupe du Monde hivernale, Championnat du Monde à l'automne et Ligue mondiale commerciale à l'hiver (lire ici). L'épidémie de coronavirus a encore ajouté de l'incertitude et de l'inédit avec le déplacement des Jeux de Tokyo à l'été 2021 (lire ici). "Cela fait plus d'un an qu'on attend les dates du calendrier 2020-2021, la réforme est encore floue", regrette encore le technicien.

Derrière la figure de proue de la route, la piste se sent à l'ombre mais pas à l'abri d'une tempête. Le calendrier ressemble à une coquille vide jusqu'à Tokyo en dehors des Grand Prix et de quelques Six Jours. "J'espère qu'à la date du 15 mai, quand l'UCI publiera le reste du calendrier route, elle publiera aussi un calendrier pour la piste". L'enjeu est grand pour l'entraîneur national. "Sans date, ça sera dur de travailler avec les équipes professionnelles pour planifier la double activité avec la piste". 

DEUX CHAMPIONNATS D'EUROPE EN TROIS MOIS

Steven Henry aimerait notamment savoir sur quel pied danser pour la nouvelle Coupe des Nations et lance une bouteille à la mer. "Est-ce qu'on va en rester à la situation actuelle ou est-ce qu'ils travaillent pour placer une ou deux manches ? Pour l'instant, c'est silence radio à l'UCI", s'interroge-t-il.

Dans l'océan entre le Championnat du Monde de Berlin de mars dernier et les Jeux de Tokyo à l'été 2021, deux petits continents émergent. Les éditions 2020 et 2021 du Championnat d'Europe Élites vont se succéder en trois mois. Du 11 au 15 novembre 2020 pour l'un, et du 10 au 14 février 2021 pour le second. "Deux déplacements coup sur coup, ça va être difficile pour les budgets, craint Steven Henry. Mais pour l'instant, il n'y a aucun lieu pour celui du mois de février 2021". 

LE PROBLÈME DES 250 POINTS

Le responsable de l'endurance française espère aussi que la fédération internationale gèlera ses classements mondiaux. "Pour la piste, les points sont importants pour la participation aux manches de Coupe du Monde. Il faut 250 points minimum. Les coureurs qui ont marqué leurs points au printemps et à l'été 2019 sont perdants", explique-t-il.

Enfin, le technicien craint que la relève, les Juniors ou les jeunes Espoirs, paie ces mois sans compétition. "Les années Juniors sont déjà celles où on fait le plus de contre-la-montre. C'est aussi dommageable pour les coureurs de passer un an sans activité piste du point de vue technico-tactique". La piste espère un signe de l'UCI pour sortir du brouillard.

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