Febe Schokkaert prend soin d'elle et des autres

Crédit photo CyclingCPhotography

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La saison 2020 devait être celle du renouveau pour Febe Schokkaert. En mai 2018, la sportive a passé un test médical qui a révélé qu'elle souffrait d'une anomalie cardiaque et qu'elle s'était surentrainée. Elle a ensuite été opérée mais son corps avait encore besoin de beaucoup de repos. Il lui était presque impossible d'enchainer les jours d'entrainement sans connaitre un creux. A la mi-mai 2019, elle a été accueillie dans la nouvelle structure de Davy Wijnant, Chevalmeire Cycling Team, où elle a été suivie par l'entraineuse de la Néerlandaise Thalita De Jong, Wilma Franken. Et cela a porté ses fruits puisqu'elle a pu enfin retrouver la compétition en ce début de saison 2020. Elle a participé à l'Omloop Het Nieuwsblad et au Samyn des Dames mais la pandémie coronavirus a coupé son élan. "J'attendais avec impatience de faire mon retour après ces deux années perdues. Cette pause inopinée me permet de continuer à me préparer dans le calme", relativise-t-elle.

Elle espère encore faire des sorties à l'extérieur le plus longtemps possible comme il est encore permis en Belgique. "J'ai des coéquipières italiennes et françaises (Roxane Fournier, NDLR) et elles sont obligées de s'entraîner à l'intérieur. Cela me semble très difficile, surtout maintenant que le temps est enfin meilleur en Belgique. Néanmoins, je ne comprends pas comment certains peuvent encore sortir en groupe. Ils sont en train de tout gâcher. Si tout le monde pouvait faire du vélo seul, nous pourrions ainsi continuer à faire de l'exercice assez longtemps." Et donc pour le moment, la sportive de 20 ans entretient sa condition en gardant "le cyclo-cross dans un coin de sa tête. L'après-midi, je fais du jogging. Je fais des exercices de stabilité. Je prends de temps en temps un jour de repos. Cela ne peut pas faire de mal. Le week-end, je roule sur mon vélo de cyclo-cross et je suis des itinéraires balisés."

À MI-TEMPS LE MATIN

Le matin, à côté du vélo, Febe Schokkaert travaille à mi-temps dans une entreprise de service de soins à domicile dans la région de Ninove (Flandre Orientale). Cela signifie qu'elle lave les personnes fragilisées, cuisine pour eux, fait leurs courses, les accompagne lors des rendez-vous chez le médecin et récupère également les médicaments du pharmacien. "Normalement, je reste 3 heures chez quelqu'un pour m'occuper de lui mais avec le coronavirus, cela se limite à une heure et demi", précise la sociétaire de Chevalmeire Cycling à DirectVelo avant de détailler : "ce n'est pas toujours facile pour les gens chez qui je vais. Parce que les infirmières sont plus occupées, nous avons plus de visites à effectuer, ce qui signifie que les gens ont moins de temps."

Comme toute personne travaillant dans les soins de santé, la native de Zottegem doit porter un masque buccal et des gants. "Chez nous aussi, il y a une pénurie de masques. Un collègue en a confectionné lui-même. Ma mère travaille dans le même secteur, donc les masques sont lavés et désinfectés dans notre maison tous les jours."

« MAINTENANT JE SUIS FIÈRE DE CE QUE JE FAIS »

Souvent dénigrée pour son travail et vexée par ces commentaires désobligeants, Febe Schokkaert a tenu à en faire part sur les réseaux sociaux la semaine dernière. "J'ai souvent eu beaucoup de reproches sur ce que je faisais. Que je ne fais que soigner les gens et faire leurs courses. J'aide des personnes dans le besoin, qu'elles soient âgées ou atteintes de démence. Avec cette pandémie, je remarque que nous, les personnes des soins de santé, sommes indispensables. Tout comme les gens dans la vente. Nous risquons chaque jour notre santé pour prendre soin de ces personnes." Cette pandémie de coronavirus aura au moins un effet positif. Cela aura permis à Febe Schokkaert de se débarrasser d'un sentiment d'infériorité. "Cette période m'a beaucoup secoué dans le sens positif. Maintenant, je suis fière de ce que je fais alors que jusqu'à présent, ce n'était pas le cas".

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