Domenico Pozzovivo, tel un Phénix

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

Domenico Pozzovivo a du cœur, et du coffre. À 37 ans, l’Italien vient de lancer, ce jeudi au Tour de la Provence, sa seizième saison chez les professionnels. Surtout, le désormais sociétaire de la NTT Pro Cycling Team démontre une fois encore une énorme force de caractère, lui qui revient de blessure, après avoir été percuté par un automobiliste en août dernier alors qu’il s’entraînait. Mais rien ne semble pouvoir entamer la motivation du grimpeur de poche, qui, tel un Phénix, semble toujours renaître de ses cendres. En 2015, il avait déjà frôlé la catastrophe lors d’une chute sur les routes du Tour d’Italie après laquelle, pendant quelques instants, le pire était à craindre. DirectVelo a recueilli les premiers mots de Domenico Pozzovivo pour son retour à la compétition.

DirectVelo : Te voilà de retour, une nouvelle fois, après une dure épreuve !
Domenico Pozzovivo : Cette fois-ci, je n’étais pas persuadé de pouvoir revenir. J’ai connu un gros accident et je ne pensais pas être capable de remonter sur un vélo, en compétition, si tôt. Ce qui m’a motivé, c’est la possibilité de retrouver la compétition. Et puis, surtout, je ne voulais pas arrêter là-dessus, avec cette chute. Je veux décider moi-même du moment auquel j’arrêterai ma carrière.

Tu n’as donc jamais été tenté de te dire que c’était peut-être la chute de trop ?
J’ai toujours demandé l’avis des médecins, à chacune des opérations que j’ai dû subir pendant ma carrière. Je voulais savoir si c’était raisonnable et compatible avec une carrière de cycliste professionnel. On ne m’a jamais dit “non”. Je suis donc retourné à l’entraînement à partir du mois de novembre, sur la route, et ça s’est bien passé même si j’étais encore blessé au moment de reprendre. J’ai très vite retrouvé une bonne condition mais je devais faire attention avec mon bras gauche.

Tu as connu plusieurs chutes très lourdes et très sérieuses… Arrives-tu encore à courir sans appréhension ?
Je fais des efforts pour essayer d’enlever les mauvaises pensées de mon esprit. Sur mon dernier accident, la voiture m’a attrapé à contre-sens et je n’y pouvais rien. Je n’ai pas perdu connaissance donc je me rappelle de tout. Cela dit, ce n’est pas comme si c’était une chute dans le peloton… Le traumatisme n’est pas le même. Je ne vais pas dire que je suis totalement confiant pour l’instant, mais je suis sûr que ça va revenir.

« J'ESPÈRE POUVOIR ENCORE FAIRE PARTIE DES MEILLEURS »

Tu as désormais 37 ans. As-tu eu peur de ne pas pouvoir retrouver une équipe du plus haut-niveau mondial pour 2020 ?
Au plus le temps passait, et au plus j’imaginais devoir arrêter. J’étais surtout préoccupé par ma rééducation. L’accident est encore dans un coin de ma tête. Mais je voulais continuer d’avoir confiance et ça l’a fait. Il y a quand même un peu de stress, forcément.

De quoi rêves-tu encore ?
Simplement revenir au niveau que j’avais jusqu’au mois d’août dernier. J’espère pouvoir encore faire partie des meilleurs dans les montées et faire un très bon général au Giro. Je veux monter en puissance jusqu’au mois de mai.

Peux-tu déjà espérer quelque chose de ce Tour de la Provence ?
C’est un parcours qui peut me convenir sur le papier mais je n’ai aucune idée de la condition dans laquelle je suis par rapport aux autres. J’ai simplement les indications de l’entraînement, et les données sont bonnes. C’est aussi ce qui m’a persuadé de retrouver la compétition dès maintenant. 

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