Adrien Guillonnet : « Il y a du pain sur la planche »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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Drôle de mois de février pour Adrien Guillonnet. Recruté par la formation St-Michel-Auber 93 à l’intersaison pour ses qualités de grimpeur, le coureur de 26 ans a débuté son exercice 2020 ce dimanche, à l’occasion du Grand Prix La Marseillaise, où il a d’ailleurs tenté sa chance dans le final. Place désormais à l’Étoile de Bessèges, au Tour de la Provence, au Tour des Alpes-Maritimes et du Var, à la Classic Sud-Ardèche et enfin à la Drôme Classic pour celui qui va ainsi participer aux quinze premiers jours de compétition en France dans le calendrier des professionnels. Une exception côté tricolore. Mais alors, pourquoi tout enchaîner de la sorte ? DirectVelo a pris la température avec l’ancien membre du SCO Dijon.

DirectVelo : Ce dimanche, tu viens de lancer ta saison mais aussi et surtout une période déjà très importante pour toi !
Adrien Guillonnet : Je suis dans une situation particulière car je vais enchaîner toutes les premières courses du calendrier de St-Michel-Auber 93. Les équipes de première ou de deuxième division ont de plus gros effectifs et font donc tourner. Chaque leader ne dispute généralement qu’une seule de ces courses, voire deux. De mon côté, je vais tout enchaîner. Il y a du pain sur la planche ! C’est forcément spécial mais il faut s’adapter. 

« J’AI L’IMPRESSION QU’ON EST AU MILIEU DU PRINTEMPS »

Sur le papier, toutes ces courses te conviennent…
Oui et je dois donc me focaliser là-dessus. Je préfère enchaîner ces courses-là plutôt que d’aller sur des courses de bordures dans le Nord. Dans l’idéal, peut-être que ça aurait été bien d’avoir ce genre de parcours et de difficultés un tout petit peu plus tard dans le calendrier mais il faut faire avec. Ce qui est spécial, c’est que je dois arriver sur un pic de forme dès mes premières courses, avant de faire une sorte de break dès le mois de mars. Peu de coureurs doivent être dans cette situation, et c’est spécifique au fait de courir dans une Conti.

Comment as-tu géré et préparé cette situation particulière ?
D’habitude, le début de saison, ce n’est pas trop mon truc. Je n’ai jamais été à 100% d’entrée de jeu durant ma carrière, ni même focalisé sur des objectifs de début de saison. Cette fois-ci, je me dois d’essayer. Je me suis préparé psychologiquement pour ça depuis des semaines. Physiquement, j’ai essayé d’en faire plus également en décalant mes premières intensités etc. Du coup, j’ai l’impression qu’on est au milieu du printemps alors que ce n’est que début février (rires). C’est une autre approche.

« ILS NE SERONT PAS À LA RUE »

N’est-il pas risqué d’arriver déjà très affûté en plein coeur de l’hiver avec, par exemple, le risque de tomber malade ?
Stéphane (Javalet, le manager général de l’équipe, NDLR) est assez inquiet sur ce sujet-là et m’en parle souvent mais sincèrement, je suis assez serein de mon côté. Je fais attention mais je sais également que je ne suis pas le genre de coureur très sensible à ce genre de choses. Je ne tombe pas souvent malade. Mais c’est sûr qu’être dans cette condition là début février n’est pas habituel. J’ai fait pas mal d’intensités ces dernières semaines et j’ai été à Calpe, ce qui n’était pas habituel pour moi. Tout ça a forcément fait évoluer ma condition dans le bon sens.

En arrivant sans doute plus en forme que la plupart des autres coureurs du peloton sur les premières courses françaises du calendrier, tu pourras bénéficier d’un petit avantage…
Je ne sais pas trop… Même si c’est la reprise et que les coureurs du WorldTour ne visent pas les courses de février, ils ne seront pas à la rue non plus. Il y aura peut-être une toute petite différence et si c’est le cas, j’espère en bénéficier. Mais je ne suis pas persuadé que ça joue énormément.

« C’EST UNE PETITE PRESSION SUPPLÉMENTAIRE »

L’équipe St-Michel-Auber 93 compte sur toi pour les prochaines épreuves. Est-ce une pression que tu encaisses facilement ?
On verra bien. J’aime bien faire mon truc dans mon coin, discrètement, et faire des résultats quand on ne m’attend pas trop. Comme je l’ai fait l’an passé au Ventoux, finalement. Ou même sur la Route d’Occitanie. Là, ce sera différent et je suis moins dans ma zone de confort car on attend pas mal de moi. C’est une petite pression supplémentaire mais surtout, ça me motive à être performant.

As-tu coché certaines de ces courses en particulier, ou tenteras-tu de briller sur chacune d’entre elles ?
Je n’ai pas fait de choix. Je verrai en fonction des opportunités qui se présentent à moi. Vu la concurrence au départ de chaque course, je ne ferai jamais partie des favoris, alors il faudra saisir l’occasion quand elle sera là. J’aurai sûrement besoin de plusieurs tentatives pour parvenir à faire un joli coup. Le Tour de la Provence semble très favorable pour moi, notamment avec cette nouvelle ascension du Ventoux. Le problème, ce sera la concurrence avec ce plateau digne du WorldTour ! Mais dans une bonne journée…

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