Les filles de la FDJ ne boudent pas le cyclo-cross

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Même en gardant les yeux grands ouverts, il était impossible d’apercevoir le moindre maillot de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope sur le circuit de Flamanville, dimanche dernier, à l’occasion du Championnat de France Espoirs et Élites Femmes de cyclo-cross. Et pour cause : Maëlle Grossetête, Evita Muzic et Jade Wiel, pourtant toutes adeptes de la discipline et médaillées à différentes reprises, n’étaient pas de la partie. Pas plus d’ailleurs que tout le reste de la saison. À quelques exceptions près, Evita Muzic participant notamment à la première manche de la Coupe de France à La Mézière, mi-octobre.

Mais alors, faut-il trouver un lien entre ces différentes défections ? La structure WorldTour féminine a-t-elle demandé à ses athlètes de sacrifier les sous-bois ? “Non, ce n’est pas un choix de l’équipe. Je pars du principe, comme pour la piste, que ça peut être complémentaire avec la route. Ce sont des disciplines qui peuvent faire partie de l’accomplissement personnel de chaque athlète”, répond Stephen Delcourt, manager général de l’équipe, auprès de DirectVelo. Il confirme également être en liens étroits avec Mathieu Nadal, entraîneur de Jade Wiel, et Flavien Soenen, qui travaille de son côté avec Evita Muzic et Maëlle Grossetête. “On regarde ensemble comment elles peuvent articuler leur saison autour de plusieurs disciplines et ce que ça va leur apporter”.

ADELAÏDE PLUTÔT QUE FLAMANVILLE

Si les filles peuvent librement disputer de nombreux cross, pourquoi ont-elles subitement toutes disparu de la circulation ? En réalité, il s’agirait simplement d’un “concours de circonstance” peut-être exceptionnel. “Jade et Maëlle ont rapidement émis leur souhait d’aller en Australie. Une participation au Tour Down Under, c’est nouveau pour ces filles et elles voulaient y aller. Or, ce n’était évidemment pas compatible avec une saison de cyclo-cross ou une participation au Championnat de France. Quant à Evita, elle est partie en stage avec l’Equipe de France à Ténérife (lire ici), avec en tête la volonté de jouer une place pour les Jeux Olympiques”. Dans ces conditions, il a donc fallu faire des choix. Et sacrifier le cyclo-cross. “Leurs objectifs personnels pour 2020 ont fait que nous n’avions plus de filles en cyclo-cross. Mais j’adore le cross et je ne suis pas du tout défavorable à cette pratique, au contraire”.

Ainsi, Stephen Delcourt ne veut pas entendre parler du débat qui consisterait à dire que les coursiers doivent nécessairement sacrifier le cyclo-cross pour se donner toutes les chances de réussir pleinement leur saison sur route. “Quand je vois ce que fait Mathieu Van der Poel… Même en ne disputant qu’un tiers de la saison sur route, il apporte plus que 99% des coureurs qui font toute la saison. Si Jade, Evita ou Maëlle faisaient la même chose, ça m’irait très bien. C’est une organisation et une logistique à prendre en interne, mais ce n’est pas impossible”. Partie remise pour 2021, donc ? “Peut-être qu’on reverra les filles en cross l’année prochaine. Si elles veulent y retourner, l’équipe s’adaptera”.

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