Lilian Calmejane : « C’est tout ce que j’aime »

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

À entendre les jeunes crier son nom sur les bords du circuit, il était l’attraction principale de ce Championnat d’Occitanie de cyclo-cross. Ce dimanche à Narbonne (Aude), Lilian Calmejane n’est pas passé loin de décrocher le titre régional, mais le sociétaire de la formation Total Direct Energie a finalement dû céder face au Champion de France de VTT en titre, Victor Koretzky (voir classement). DirectVelo a profité de l’événement pour faire le point avec celui qui enchaînera une nouvelle fois les courses hexagonales au mois de février pour lancer son exercice 2020.

DirectVelo : Une fois encore, tu as répondu présent durant la trêve hivernale en participant à ce Championnat régional, au milieu d’un calendrier de quatre cyclo-cross…
Lilian Calmejane : Le cross, j’adore ça, alors j’essaie d’en faire quand j’en ai l’occasion. Cette année, c’est quand même assez spécial car j’ai fini ma saison sur route très tard en Chine. Après un mois de coupure, j’ai repris l’entraînement le 25 novembre, il y a seulement deux semaines. Dans ces conditions, c’est très compliqué de se présenter au départ de cyclo-cross car ça reste des efforts très violents. Mais quand on aime ça, on arrive à aller loin dans la douleur. J’avais envie de me faire mal donc ça reste plaisant. Cela dit, c’est sûr que j’ai déjà pris plus de plaisir que ça par le passé.

Lorsque tu avais de meilleures jambes ?
Oui car quand tu as une forme convenable, tu sens que tu relances mieux après les virages techniques et tout le reste est plus facile. Là, c’est dur d’accepter d’être à même pas 50% de mon meilleur niveau. C’était une course dans la souffrance et à l’arraché. Mais bon, l’objectif en venant sur ces cross, c’est en priorité de se faire plaisir et non pas de remporter des courses. Je sais que c’était la même chose pour Victor (Koretzky). On ne va pas dire qu’on était collé non plus, car on fait quand même 1 et 2 (sourires). Mais ce n’était pas le Victor ou le Lilian qui faisaient Top 5 au Challenge National (désormais baptisé Coupe de France, NDLR). On a bien rigolé malgré tout.

Après un bon début de course d’Arnaud Jouffroy, ce Championnat s’est rapidement résumé à un duel entre Victor Koretzky et toi !
Victor a fait une petite erreur et j’ai attaqué. Il m’a contré sur la route. C’était osé car en général, c’est la partie où je suis le mieux. Après, je suis resté à 10-15 secondes tout le long sans jamais pouvoir boucher le trou. On a fait le spectacle. Dans l’Aude, c’est plus sec que sur d’autres circuits par chez nous, comme dans l’Aveyron il y a deux ans par exemple, ou même chez moi dans le Tarn. Je savais que ça allait être un circuit rapide. Je viens souvent rouler ici car on a une maison secondaire pas loin. C’était l’occasion de rouler sous le beau temps, déjà, avant de partir en stage à Calpe (du 11 au 19 décembre, NDLR)

« UN MOIS DE MARS TOTALEMENT ITALIEN »

Courir sans pression, c’est un plaisir différent ?
C’était un super cyclo-cross et une journée en famille. C’est tout ce que j’aime dans le vélo. Ce sont des occasions rares, pour ne pas dire un moment unique dans une saison. Chez les pros, on est toujours en prise. Toutes les courses sont télévisées, il n’y a plus de petites courses. Il n’y a même plus de courses de préparation, en quelque sorte. Tant mieux car ça porte toujours vers le haut. Mais du coup, les week-ends à la maison, tranquille, sont rares. Alors il faut en profiter. Et là, j’arrive à concilier un effort important avec du plaisir, sans pression. 

Depuis que tu es coureur professionnel, tu as toujours lancé tes saisons sur le Grand Prix d’ouverture La Marseillaise. Qu’en sera-t-il en 2020 ?
Je serai encore au GP La Marseillaise et l’Étoile de Bessèges. C’est acté, comme le week-end Drôme-Ardèche. L’incertitude, elle se situe entre le Tour La Provence et le Tour du Haut-Var, qui n’a pas encore dévoilé son parcours. L’arrivée en haut du Ventoux ne me condamnera peut-être pas totalement pour le Tour La Provence mais ça risque quand même d’être compliqué pour un podium. Si le Haut-Var me convient bien, je pense plutôt aller là-bas. La nouveauté, ce sera un mois de mars totalement italien avec Tirreno-Adriatico, Milan-San Remo et la Semaine Coppi-Bartali.

Jusqu’à présent, tu avais toujours disputé Paris-Nice...
J’ai connu pas mal d’émotions sur cette course avec de bons moments et d’autres plus difficiles. J’ai toujours fini bien éreinté à Nice… Je mise sur plus de fraîcheur avec cet enchaînement italien. Après ça, il y aura une bonne préparation pour Liège-Bastogne-Liège. Puis on préparera le Tour de France au maximum. Comme on doublera Tour et Vuelta, il y aura une vraie volonté dans l’équipe de bien répartir les rôles. On va vite créer un bloc avec des coureurs qui sont sûrs d’aller au Tour, ce qui va permettre de créer un “groupe Tour de France” assez tôt dans la saison. L’idée est de mieux préparer le Tour que lors de cette édition 2019 durant laquelle nous avons connu quelques difficultés.

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